InitiativesCovid-19: Des caches nez et bouche « made in Ghana »

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19 Avr

Covid-19: Des caches nez et bouche « made in Ghana »

-(Par Malika Mojahid)-.

Accra- Pour remédier à la pénurie de masques de protection au prix de plus en plus élevé, des artisans-couturiers ghanéens ont fait appel à leur créativité pour confectionner des caches nez et bouche colorés aux motifs floraux ou animaliers.

Les initiatives de confection de masques, devenus des boucliers contre ce virus invisible, ne cessent de se multiplier depuis l’apparition des premiers cas de Coronavirus au Ghana, pour répondre à un besoin urgent de se protéger.

Confectionnés à base de wax, un textile de coton ciré en mailles très serrées, ces masques « made in Ghana », ont le vent en poupe dans un monde tétanisé par la pandémie.

Dans la maison de couture « Gloria », située au quartier Labadi, à Accra, le bruit des machines à coudre rythme l’ambiance.

Spécialisée dans la confection des vêtements à base de tissu Wax, « Gloria » s’est convertie, depuis l’apparition du virus au Ghana, pour se consacrer essentiellement à la production et la commercialisation des masques de protection.

« Confectionnés à base de microfibre, de la doublure en coton et d’élastique, ces masques ont l’originalité d’être en couleurs vives que vous pouvez marier avec vos habits », explique fièrement Gloria, la propriétaire de la maison de couture, à la MAP.

« De jour en jour, les commandes se multiplient, surtout des femmes soucieuses de leur élégance malgré cette crise sanitaire », a-t-elle dit, notant que le prix de ces masques (moins de 2 dollars) est attractif.

Le masque fait à base de Wax a l’avantage d’être utilisable à plusieurs reprises, à condition qu’il soit lavé et désinfecté selon les indications préconisées par les autorités sanitaires, a-t-elle précisé.

« Ces cache-nez sont géniaux. Je peux choisir les couleurs que je veux et la taille aussi », a expliqué Gifty, qui vient d’acheter une dizaine de masques et qui se voit obligée de sortir tous les jours pour subvenir aux besoins de sa famille.

« Je n’ai pas les moyens pour acheter un masque jetable. J’apprécie ces caches-nez surtout que je peux les laver le soir et les réutiliser à nouveau le lendemain », nous a-t-elle confiée.

Certes, ces masques ne présentent pas les propriétés de ceux dits FFP2 dont s’équipe le personnel soignant, mais ils offrent une première barrière pour éviter la propagation du virus.

Pour Dr Kwesi Okai, médecin généraliste, ces protège nez et bouche « restent un plan B pour protéger l’autre et se protéger soi-même aussi, en particulier dans les espaces fermés », soulignant, toutefois, qu' »il faut les laver régulièrement à 60 degrés pendant plus de 10 minutes et les changer toutes les trois heures ».

Dans le cadre des efforts de lutte contre la nouvelle pandémie, le Ghana a entamé la production locale de masques nasaux, a fait savoir le ministre de la Santé, Kwaku Agyeman Manu.

« Le gouvernement a sélectionné certaines entreprises pour produire localement 3,6 millions de masques qui seront distribués à travers le pays », a-t-il affirmé, notant que plus de 150.000 masques seront produits chaque jour, et que, « dans une semaine, le pays sera inondé par ces masques, destinés en premier lieu aux agents de santé ».

Le Ghana compte jusqu’à présent 636 cas confirmés de Coronavirus, dont 8 décès.

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