InitiativesL’IPBES tire la sonnette d’alarme à Paris sur l’érosion de la biodiversité

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30 Avr

L’IPBES tire la sonnette d’alarme à Paris sur l’érosion de la biodiversité

Paris-  Le président de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), Sir Robert Watson, a appelé, lundi à Paris, les gouvernements à prendre des mesures urgentes pour lutter contre l’érosion de la biodiversité.

S’adressant à plus de 800 délégués, dont de hauts représentants de gouvernements, des experts scientifiques et des parties prenantes de plus de 130 pays, réunis au siège de l’Unesco à l’ouverture de la 7e session plénière de l’IPBES, le président de l’IPBES a insisté sur « la nécessité urgente » pour les gouvernements de prendre des mesures face à l’ampleur de ce phénomène.

« Les travaux de l’IPBES fournissent aux gouvernements, au secteur privé et au public la preuve que la perte de biodiversité, tout comme le changement climatique induit par l’homme, n’est pas seulement une question environnementale, mais aussi une question de développement, économique, sécuritaire, sociale, morale et d’équité, et l’érosion continue de la biodiversité mettra à mal la capacité de la plupart des pays à atteindre la majorité des objectifs du développement durable, et tout particulièrement la réduction de la pauvreté, la sécurité alimentaire et de l’eau, la santé publique, ainsi que l’objectif global qui est de ne laisser personne pour compte », a-t-il averti.

«Si les gouvernements veulent atteindre les objectifs du développement durable, il faut agir d’urgence pour limiter les changements climatiques d’origine humaine et la perte de biodiversité », a préconisé le président de l’IPBES, affirmant que « la lutte contre la perte de biodiversité ne peut se faire que par des actions rapides et transformatrices partout dans le monde ».

L’IPBES, qui se réunit durant une semaine à Paris, va publier au terme de ses travaux la première évaluation intergouvernementale sur l’état de la nature à l’image des rapports du Giec sur le changement climatique.

« Les informations contenues dans cette évaluation mondiale permettront aux gouvernements, au secteur privé et à la société civile de faire de meilleurs choix pour une action éclairée », a affirmé le président de l’IPBES.

De son côté, la Directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, qui s’est exprimée au nom des quatre organisations des Nations Unies (UNESCO, PNUE, FAO et PNUD) présentes à ce Sommet, a souligné « l’urgence de la situation qui nous réunit aujourd’hui ».

« Le rapport mondial que nous dévoileront dans quelques jours nous forcera à regarder en face cette dégradation dramatique de la biodiversité et à faire partager ce constat à la société toute entière », a-t-elle ajouté.

A l’ordre du jour de ce sommet sur la biodiversité, figure notamment l’examen par les gouvernements du Rapport d’évaluation mondiale de l’IPBES sur la biodiversité et les services écosystémiques.

Il s’agit du premier rapport intergouvernemental du genre et de l’analyse la plus complète de la nature disponible à ce jour depuis l’Évaluation des écosystèmes pour le millénaire de 2005.

Ce travail a mobilisé durant trois ans, sous l’égide de l’ONU, 150 scientifiques de 50 pays, épaulés par plus de 300 experts qui ont travaillé à la réalisation d’un rapport sur l’état mondial de la biodiversité, le premier au niveau mondial en 15 ans.

Ce rapport, qui sera rendu public le 6 mai, sera l’un des documents de référence pour l’élaboration du futur cadre mondial pour la biodiversité post-2020.

Créée en 2012, l’IPBES, qui est un organe intergouvernemental, mobilise des centaines de scientifiques du monde entier. Il fournit aux décideurs politiques des évaluations scientifiques objectives de l’état des connaissances sur la biodiversité, les écosystèmes et les avantages qu’ils procurent aux personnes, ainsi que les outils et méthodes pour protéger et utiliser durablement ces atouts naturels vitaux.

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