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01 Juin

Nicolas Hulot présente son plan de développement de la technologie hydrogène

Paris – Comme il s’y est engagé, le ministre français de la transition écologique est solidaire, Nicolas Hulot, a présenté vendredi un plan assorti d’une enveloppe de 100 millions d’euros destiné à faire de la France «un leader mondial» de la technologie hydrogène.

«L’hydrogène peut […] devenir une solution majeure dans notre mix énergétique demain», avait déclaré mercredi le ministre devant l’assemblée nationale, en annonçant son plan qui ambitionne, dans une première étape, de «fixer à 10 pc la part d’hydrogène produit à base de sources renouvelables à l’horizon 2023 ».

Concrètement, Hulot vise à travers son plan, par lequel il entend verdir la production d’hydrogène actuellement issue à environ 95 pc d’énergies fossiles, à favoriser les installations d’électrolyseurs et le déploiement d’une flotte de véhicules fonctionnant à l’hydrogène, avec un objectif de 5.000 utilitaires (taxis, engins de chantiers, etc.) et 200 véhicules lourds (bus, camions, trains) à l’horizon 2023 et jusqu’à dix fois plus en 2028.

Pour accompagner l’évolution, 100 stations de recharge pour les véhicules fonctionnant à hydrogène devraient être installées d’ici 2023, contre une vingtaine aujourd’hui.

« Il ne faut pas que, comme cela a pu être le cas pour la filière solaire, on prenne le train au dernier moment », a déclaré le ministre à des journalistes. « Il y a un potentiel énorme et on ne veut pas le laisser passer parce que c’est une clef pour coordonner l’ensemble des outils de la transition énergétique », a-t-il insisté.

Surtout utilisé aujourd’hui dans l’industrie, l’hydrogène est considéré comme un moyen d’accompagner la transition énergétique en permettant de stocker à grande échelle de l’électricité et en servant de carburant pour les véhicules électriques, garantissant une meilleure autonomie que les batteries.

Mercredi, le responsable français avait déjà expliqué qu’«avec la baisse des prix spectaculaire des énergies renouvelables, il devient enfin possible de produire des quantités importantes d’hydrogène à bas coût et évidemment sans émissions de gaz à effet de serre».

L’hydrogène, avait-il également fait remarquer, rend «possible le stockage à grande échelle des énergies renouvelables, permettant ainsi de rendre crédible un monde où l’hydrogène vient se substituer petit à petit aux (énergies) fossiles, au nucléaire, pour combler les intermittences du solaire et de l’éolien».

L’un des intérêts majeurs de l’hydrogène est en effet de résoudre potentiellement les difficultés liées à l’intermittence de l’éolien et du solaire en les rendant stockables à grande échelle et à long terme, par exemple en été pour une consommation hivernale.

La filière hydrogène pourrait trouver des débouchés importants notamment dans les transports via les piles à combustible à l’autonomie supérieure à celle des batteries.

Hulot avait indiqué, à cet égard, que des prototypes de trains fonctionnant à l’hydrogène, fabriqués en France, étaient à l’essai en Allemagne et aux Pays-Bas.

Plusieurs pays tels que le Japon, l’Allemagne et la Chine ont commencé à investir massivement dans l’hydrogène, qui requiert des investissements se chiffrant en milliards d’euros.

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