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Togo
01 Oct

La Norvège s’engage à payer le Gabon pour protéger ses forêts

Oslo- Au cours du sommet extraordinaire sur le climat de l’ONU, la Norvège s’est engagée à récompenser le Gabon en payant 10$ la tonne de carbone séquestrée, jusqu’à 150 millions de dollars sur 10 ans, pour aider le pays en développement à protéger ses forêts et endiguer l’émission de carbone dans l’atmosphère.

Cette promesse s’est faite au sein de la CAFI (l’Initiative pour les forêts de l’Afrique centrale), un partenariat entre des pays d’Afrique centrale (Cameroun, République centrafricaine, République démocratique du Congo et Gabon), des pays se portant « garants » de récompenser leurs efforts en termes d’environnement (Allemagne, Corée du Sud, France, Norvège, Pays-Bas, Royaume-Uni et l’Union européenne) et des organisations mondiales (incluant des agences de l’ONU et la Banque mondiale).

Le Gabon est couvert à 90 % de forêts, ce qui représente 10 % des forêts du bassin du Congo, la seconde plus grande forêt tropicale du monde stockant jusqu’à 70 milliards de tonnes de carbone. Le pays abrite à lui seul 60 % des éléphants vivant dans les forêts d’Afrique.

Si Ola Elvestuen, ministre norvégien du Climat et de l’Environnement, a salué « une avancée majeure pour la REDD+ en Afrique », le nouveau ministre gabonais Pr. Lee White déplore une inégalité de récompense des actions vertueuses entre les pays en développement et les entreprises des pays développés (la tonne de carbone séquestrée ou non produite est financée 25$ en Europe), et une frilosité pour l’investissement massif dans des initiatives de protection de l’environnement.

« Les pays industrialisés reconnaissent que les objectifs de l’accord de Paris ne pourront être atteints sans préserver les grands bassins forestiers tropicaux, mais jusqu’à présent, aucun ne veut payer le juste prix pour la valeur de ces écosystèmes », a-t-il dit.

La somme de 150 millions de dollars semble faible pour endiguer le réchauffement climatique, mais le succès de l’accord trouvé entre le Gabon et la Norvège pourra peut-être engendrer d’autres exemples de coopération à l’échelle mondiale, en encourageant autant les pays receveurs à poursuivre les efforts que les donneurs à investir financièrement.

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