La conférence de l’ONU sur la conservation durable des océans présentée à Rabat

Rabat – La conférence de Haut niveau des Nations-Unies en soutien à la mise en œuvre de l’Objectif de développement durable (ODD 14) « conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable », qui se tiendra du 5 au 9 juin à New-York, a été présentée, mardi à Rabat.

Cette conférence a l’ambition d’introduire un changement en reversant la tendance du déclin de la santé des océans pour le bien de l’Humanité, la planète et la prospérité et focalisera sur les solutions et les engagements de la part de tous les secteurs, a-t-on souligné lors d’un point de presse par visioconférence, destiné à informer sur cette manifestation qui place les océans et le développement durable au cœur des discussions internationales.

Cet événement de grande envergure vise notamment à identifier les voies et les moyens de soutenir la mise en œuvre der l’ODD14, bâtir sur les partenariats réussis existants et stimuler des partenariats innovants et concrets, impliquer toutes les parties concernées, partager les expériences nationale, régionale et internationale et contribuer au processus de suivi et d’évaluation de l’agenda 2030 à travers un rapport au forum de haut niveau sur le développement durable.

Les débats porteront notamment sur sept axes centraux à savoir, combattre la pollution marine; gérer, protéger, conserver et restaurer les écosystèmes marins et côtiers; minimiser et combattre l’acidification; pêche durable; augmenter les bénéfices économiques pour les petits Etats insulaires et les pays les moins développés; et augmenter la connaissance, développer la capacité de la recherche et le transfert des technologies; ainsi qu’améliorer la conservation et la gestion durable des océans et de leurs ressources en appliquant le droit international.

Parmi les résultats attendus de cette conférence figurent notamment, « un appel à l’action » sous forme d’une déclaration intergouvernementale par consensus, un rapport contenant les résumés des co-présidents de dialogues de partenariats et la liste des engagements volontaires pour la mise en œuvre de l’ODD14.

S’exprimant à cette occasion, le directeur du Centre d’information des Nations unies au Maroc (CINU), Fethi Debbabi a souligné que c’est pour la première fois dans l’histoire des Nations-Unies qu’une conférence de Haut niveau sera consacrée à la question des océans et des mers en relation avec le développement durable.

Ce point de presse permettra d’informer sur l’importance de cet événement et de sensibiliser aux dangers de la pollution marine en vue d’aboutir à des solutions adéquates pour mettre fin à la détérioration que connaissent les océans et leurs ressources naturelles stratégiques, a-t-il précisé.

Lorsqu’on parle des océans, on parle de la pêche, de la vie aquatique, des transports maritimes, du tourisme et du commerce international (90 pc du commerce se fait par bateaux), il s’agit d’un secteur vital qui crée plus de 200 millions emplois directs et indirects, a-t-il relevé.

Par ailleurs, M. Debbabi a mis en exergue les dangers menaçant les océans, estimant qu’en 2050, nous risquerons d’avoir plus de plastique que de poissons, si l’être humain continue l’exploitation de ces ressources naturelles de la même façon.

A ce propos, il a précisé que la pêche perd 50 milliards de dollars par an à cause de la surexploitation des richesses halieutiques, 20 pc des récifs coralliens sont totalement détruits, 24 pc menacés à court terme et 26 pc à long terme, ajoutant que l’impact économique cumulatif de la mauvaise gestion des océans est estimé à 200 milliards de dollars par an.

Au niveau national, ce responsable onusien a fait savoir que la pêche maritime joue un rôle stratégique dans l’économie nationale. Cette activité créée plus de 170.000 emplois directs et 500.000 indirects, et contribue à 2,3 pc du PIB national.

Le Maroc est le premier producteur de poissons en Afrique et occupe le 25e rang mondial, grâce à ses deux façades maritimes, méditerranéenne et atlantique, a-t-il soutenu, notant que ces chiffres font de la pêche une clé de développement qui nécessite d’être conservée et exploitée durablement, en protégeant les océans.