En vedettePlaidoyer à New York pour une action d’urgence pour améliorer la « santé des océans »

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La ministre de l'Environnement
06 Fév

Plaidoyer à New York pour une action d’urgence pour améliorer la « santé des océans »

Nations Unies (New York) – Un appel à une action d’urgence pour améliorer la « santé des océans » a été lancé à New York à l’occasion d’une réunion préparatoire de la deuxième Conférence des Nations Unies sur les océans prévue en juin prochain à Lisbonne.

Entamée mardi, cette réunion de deux jours s’inscrit dans le cadre de la dynamique internationale pour faire coordonner les efforts en vue de conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable.

La conférence sur les océans qui aura lieu à Lisbonne du 2 au 6 juin, est organisée conjointement par les gouvernements du Kenya et du Portugal.

Elle constitue l’un des premiers jalons de la Décennie d’action pour atteindre les objectifs de développement durable, lancée par le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres avec l’ambition de trouver des solutions innovantes fondées sur la science et entamer un nouveau chapitre de l’action mondiale en faveur des océans.

Cette conférence s’inscrit dans le cadre de la réalisation des 17 objectifs de développement durable (ODD) à l’horizon 2030, un point soulevé par la plupart des délégations des Etats membres pour lesquelles la santé des océans a un impact direct sur la plupart des autres objectifs.

Selon l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour les océans, Peter Thomson, « les océans sont malades » et pour l’Union européenne, l’un des prérequis de toute économie bleue durable est d’avoir des océans propres et sains.

La montée du niveau des mers, la pollution plastique marine, le réchauffement des océans qui deviennent de plus en plus acides, ainsi que la surexploitation des stocks de poissons sont autant de défis urgent auxquels la communauté internationale doit faire face, a ainsi fait remarquer l’un des deux cofacilitateurs du processus préparatoire et des négociations sur le texte de la déclaration de la Conférence sur les océans de 2020, le Danois Martin Bille Hermann.

Les océans produisent la moitié de l’oxygène que nous respirons et nourrissent 3,2 milliards de personnes. En outre, près de 350 millions d’emplois sont liés au secteur de la pêche.

Au vu de cette importance, comment rester les bras croisés en particulier devant les 8 millions de tonnes de déchets plastiques déversés chaque année dans les océans, s’est indigné le Président de l’Assemblée générale, Tijjani Muhammad-Bande, en rappelant à quel point la vie sous les mers et la vie sur terre sont « symbiotiques ».

À ce rythme, il y aura plus de plastique que de poissons dans les océans d’ici à 2050, a renchéri la délégation des Maldives.

C’est d’autant plus alarmant qu’il ne reste plus à prouver que les océans, les mers et les ressources marines sont essentiels pour le développement durable. Ils sous-tendent la lutte contre la pauvreté et l’insécurité alimentaire ainsi que le bien-être des humains et de la planète en jouant notamment un rôle de régulateur du climat mondial.

Dès lors il faut plus d’approches innovantes, entrepreneuriales et basées sur la science pour nous rapprocher de l’objectif 14, a dit le cofacilitateur danois, en vue de permettre la restauration et la protection des océans et des écosystèmes côtiers.

Même si de nombreuses mesures ont été prises depuis la première Conférence sur les océans en 2017, les progrès sont inégaux entre les pays et les régions, a constaté l’autre cofacilitateur, Mme Ngedikes Olai Uludong du Palaos.

Les progrès se font en fonction de l’accès non seulement à la science et à l’innovation, mais aussi aux financements et à la coopération interdisciplinaire et intersectorielle.

Un autre obstacle majeur à la réalisation de l’objectif 14 est, selon elle, la collecte insuffisante de données marines et les déficiences dans leur ventilation.

C’est la raison pour laquelle l’édition 2020 de la Conférence sur les océans a opté pour le thème « Intensification de l’action fondée sur la science et l’innovation aux fins de la mise en œuvre de l’objectif 14: bilans, partenariats et solutions ».

Les délégations attendent un document final ambitieux et fort pour aller de l’avant dans l’action marine. Elles ont fait leurs les huit thèmes proposés par le Secrétaire général pour les dialogues interactifs de la Conférence.

La réunion préparatoire de New York s’est attelée à la discussion des éléments d’une déclaration, convenue au niveau intergouvernemental. L’ambition des différents délégués est de s’accorder à Lisbonne sur une déclaration « brève et concise, orientée vers l’action et mettant clairement l’accent sur les domaines d’action reposant sur la science et l’innovation qui favorisent la réalisation de l’objectif 14 ».

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