En vedetteLes aires protégées au Maroc illustrent l’engagement du Royaume

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21 Jan

Les aires protégées au Maroc illustrent l’engagement du Royaume

Rabat – Réputé pour la richesse de sa biodiversité, ses paysages et ses milieux naturels de grande qualité, le Maroc figure parmi les pays les plus engagés en matière de préservation du patrimoine naturel et son expérience pionnière notamment en matière des aires protégées en fait un modèle à suivre.

Cet intérêt particulier porté à la préservation de la nature illustre ainsi l’engagement du Royaume à mener une politique de développement durable, qui tend aussi bien à sauvegarder sa diversité biologique qu’à protéger les espèces en voie de disparition.

Le Maroc s’est intéressé dès les années 30, à la création des aires protégées, en promulguant en 1934 un dahir permettant la création des parcs nationaux. Ces aires protégées ont pour vocation la conservation, la mise en valeur et la réhabilitation du patrimoine naturel et culturel, la recherche scientifique, la conscientisation et le divertissement des citoyens, la promotion de l’écotourisme et la contribution au développement économique et social durable.

Le Maroc compte à son actif dix parcs nationaux. Il s’agit notamment du Parc national de Toubkal en 1942, Parc national de Tazekka en 1950, Parc national de Sous Massa en 1991, Parc national d’Iriqi en 1994, Parcs Nationaux d’Ifrane, de Talassamtane, du Haut Atlas Oriental et d’Al Hoceima en 2004, Parc national de Khenifiss en 2006, premier parc national saharien du Royaume et le Parc National de Khenifra en 2008, outre l’extension du parc national de Tazekka en 2004 et du parc national d’Ifrane en 2008.

En plus de ce réseau naturel, le Maroc s’est doté de quatre Réserves de Biosphères qui viennent promouvoir des solutions réconciliant la conservation de la biodiversité et son utilisation durable. Il s’agit de la Réserve de Biosphère Arganeraie (RBA), d’une superficie de 2,5 millions d’hectares, dans la région du Sud-Ouest, déclarée en décembre 1998, la Réserve de Biosphère des Oasis du Sud du Maroc (RBOSM), déclarée en 2000, au niveau des oasis du Sud marocain, sur une superficie d’environ 7.200.000 ha.

A compter également la Réserve de Biosphère Intercontinentale de la Méditerranée (RBIM), s’étendant sur un espace de près de 1.000.000 ha, partagé entre les deux rives marocaine et espagnole (la partie relevant du Maroc est située au niveau de la péninsule Tingitane, provinces de Chefchaouen, Tetouan, Fnideq, Fahs-Anjra et Larache) et la Réserve de Biosphère du Cèdre de l’Atlas (RBCA), déclarée en mars 2016 à Lima, sur une superficie d’environ 1.400.000 Ha.

Toujours dans l’esprit de faire face aux menaces de dégradation qui pèsent sur son patrimoine naturel et en réponse aux dispositions de la Convention sur la Diversité Biologique (CDB) et d’autres conventions (Ramsar, CITES, CMS…) qu’il a ratifiées, le Maroc a réalisé une étude nationale sur les aires protégées menée par le Haut-commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte Contre la Désertification (HCEFLCD), concernant l’ensemble des écosystèmes naturels du pays.

Cette étude a permis d’évaluer les principaux milieux naturels et les statuts des espèces de faune et de flore, menacées, endémiques et rares, d’identifier un réseau national de Sites d’Intérêt Biologique et Ecologique (SIBE) pour l’établissement du Plan directeur des aires protégées (PDAP) et de proposer les modes de gestion pour les SIBE identifiés.

Elle a, ainsi, mis en évidence aussi bien la richesse et la diversité biologique du pays que le degré de menace. Cette étude a montré que la forêt marocaine constitue l’élément fondateur de la richesse écologique du pays. Elle abrite les deux tiers des plantes et un tiers des espèces animales et c’est au sein des écosystèmes forestiers que s’élaborent les grands cycles, comme celui de l’eau.

L’étude a identifié un réseau de 154 SIBE, couvrant une superficie de 2,5 millions d’hectares, et qui devront faire l’objet de mesures de conservation et de valorisation.

Ce réseau de SIBE constitue actuellement l’ossature du Plan directeur des aires protégées et représente presque la totalité des écosystèmes naturels du pays.

La mise en œuvre du PDAP s’est traduite, jusqu’à maintenant, par la concrétisation d’actions visant la mise en place de stratégies de conservation et de développement au niveau des SIBE prioritaires. Ces actions comprennent notamment l’établissement et la mise en œuvre des plans d’aménagement et de gestion (PAG) des parcs nationaux et la réhabilitation de la faune sauvage.

Elle a, aussi, permis de renforcer le réseau national d’aires protégées et a servi également de support pour un programme de réhabilitation des espèces de faune menacées de disparition et de réintroduction des espèces disparues.

Ce programme s’est concrétisé par la réintroduction de certaines espèces de faune disparues, notamment, le cerf de Berbèrie dans le parc national du Tazekka, l’addax, l’oryx, la gazelle dama mhorr et l’autruche à cou rouge, dans le parc national de Souss Massa. Ces populations de base servent à la réhabilitation de ces espèces dans leurs milieux naturels.

Partant de son souci de mettre en avant sa richesse naturelle, le Maroc a consolidé son arsenal juridique en la matière, en adoptant en 2010, la loi n° 22 07 relative aux aires protégées, qui interdit toutes actions susceptibles de nuire au milieu naturel, à la conservation de la faune et de la flore, ou d’altérer le caractère et les éléments de l’écosystème de l’aire protégée, dont la chasse et la pêche, l’abattage ou la capture de la faune, la destruction ou la collection de la flore et tous travaux tendant à modifier l’aspect du terrain, du paysage ou de la végétation.

Aux termes de cette loi, il existe cinq catégories d’aires protégées, à savoir, le parc national, le parc naturel, la réserve biologique, la réserve naturelle et le site naturel, dont la gestion est assurée par l’administration compétente, en collaboration et en partenariat avec les collectivités locales et les populations concernées.

Outre les efforts déployés en matière de préservation du patrimoine naturel par les autorités compétentes, l’implication de toutes les composantes de la société demeure primordiale.

L’action humaine est, en effet, à l’origine de la dégradation des milieux naturels, d’où l’impératif d’accompagner la création des aires protégées d’une prise de conscience écologique, d’éducation à l’environnement et de la sensibilisation et l’implication de la société civile pour limiter les effets négatifs des activités humaines et conserver le capital naturel.

Par Imane BROUGI.

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