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05 Déc

COP25: Le secteur du tourisme appelé à se transformer

Madrid – Le secteur du voyage et du tourisme, avec ses importants avantages économiques et sociaux, n’a pas d’autre choix que de se transformer pour survivre et prospérer face aux changements climatiques, a souligné Patricia Espinosa, la Secrétaire exécutive de l’ONU Changements climatiques, aux représentants de l’industrie touristique à la COP25.

« Grâce à ce secteur, des millions de personnes ont pu explorer de nouvelles destinations, retrouver leur famille et leurs amis et réaliser leur rêve d’explorer le monde. En outre, cette industrie a créé des emplois, surtout dans les pays en développement, ce qui fait d’elle une réelle puissance économique mondiale », a fait savoir Mme Espinosa, lors d’un événement organisé mercredi par le Conseil mondial pour les voyages et le tourisme (WTTC), dans le cadre de la 25è Conférence des parties de la Convention-Cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques (COP25), qui se tient du 2 au 13 décembre à Madrid.

« Avec un tel succès, pourquoi devriez-vous changer ce que vous faites ? Parce qu’il n’y a franchement pas le choix. Pour personne », a noté la responsable onusienne, ajoutant que « les ravages du changement climatique vont bientôt nous obliger tous, les gouvernements et les entreprises en particulier, à faire les choses différemment ».

Elle a, à cet égard, évoqué une récente lettre ouverte des dirigeants des principales institutions financières: « Si certaines entreprises et industries ne s’adaptent pas à ce nouveau monde, elles n’existeront plus ».

Pour sa part, la présidente et chef de la direction de la WTTC, Gloria Guevara, a assuré que le message est déjà clair pour les membres de son organisation, et que le climat et l’environnement sont une « priorité absolue », notant que le Conseil mondial pour les voyages et le tourisme s’est fixé comme ambition que le secteur soit climatiquement neutre d’ici 2050, en collaboration avec l’ONU Changements climatiques.

La responsable a fait savoir que de nombreuses entreprises font déjà preuve de leadership dans la réduction de leur impact climatique, ajoutant « pour que nous puissions grandir, la croissance doit être bonne pour tous ; elle doit être durable ».

« Nous devons trouver un moyen de faire en sorte que les déplacements soient respectueux du climat (…) Il serait très irresponsable de dire simplement ne voyagez pas, cela aidera l’environnement, ce qui entraînerait une augmentation de la pauvreté, du chômage et, en fin de compte, des dommages accrus pour l’environnement », a relevé Mme Guevara.

En 2018, le WTTC a adhéré à l’initiative « Neutralité climatique maintenant », lancée par les Nations Unies sur le changement climatique en 2015, qui vise à encourager et à soutenir l’action mondiale pour un monde climatiquement neutre d’ici le milieu du siècle, comme le stipule l’Accord de Paris, en s’engageant à mesurer ses émissions de gaz à effet de serre, à réduire ce qu’il peut et à compenser le reste, tout en promouvant le même régime respectueux du climat auprès de ses 150 membres dans le monde.

Et à New York en septembre drnier, le WTTC a lancé un Plan d’action pour le développement durable, destiné à aider l’industrie à réaliser son ambition climatique.

L’industrie touristique a généré 10,4% du produit intérieur brut mondial en 2018, soit plus de 8,8 billions de dollars, mais elle est responsable d’environ 8% des émissions mondiales de gaz à effet de serre qui contribuent au changement climatique.

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