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19 Sep

L’UE doit réduire ses émissions de CO2 tout en s’adaptant au changement climatique pour atteindre les objectifs de 2030 et 2050, selon la Cour des comptes européenne

Luxembourg – L’Union européenne (UE) doit réduire ses émissions de gaz à effet de serre tout en s’adaptant au changement climatique pour pouvoir atteindre les objectifs fixés pour 2030 et 2050, avertit mardi la Cour des comptes européenne.

Dans une nouvelle analyse panoramique consacrée à l’action de l’UE dans le domaine de l’énergie et du changement climatique, la Cour des comptes européenne souligne qu’une action efficace dans le domaine de l’énergie est essentielle pour lutter contre le changement climatique, alors que ses auditeurs estiment que la production d’énergie et son utilisation sont responsables de 79 % des émissions de gaz à effet de serre de l’Union.

En supposant que les efforts de réduction de ces émissions soient couronnés de succès, ils soulignent qu’une adaptation à l’évolution du climat est nécessaire. D’ici à la fin du siècle, le climat de l’Europe sera sensiblement différent, même si l’augmentation de la température n’excède pas 2 %, comme le prévoit l’accord de Paris, prédit la Cour.

L’analyse panoramique brosse une vue d’ensemble de l’action de l’UE, synthétise les principaux travaux d’audit réalisés par la Cour des comptes européenne et les institutions supérieures de contrôle nationales de l’Union, et recense les défis majeurs afin d’alimenter le débat législatif et d’orienter les futurs travaux d’audit.

Les auditeurs constatent, en effet, qu’énergie et changement climatique sont étroitement liés car la production d’énergie à partir de combustibles fossiles, et son utilisation par l’industrie, les ménages, l’agriculture et les systèmes de transport représentent 79 % des émissions de gaz à effet de serre de l’UE.

L’énergie et le changement climatique soulèvent de nombreuses questions qu’il vaut mieux résoudre par une coopération entre États membres et qui figurent dès lors en bonne place dans l’agenda de l’Union, relèvent-ils.

Phil Wynn Owen, membre de la Cour des comptes européenne responsable de l’analyse panoramique, souligne dans ce contexte l’impératif pour l’UE de réduire ses émissions de gaz à effet de serre mais aussi de s’adapter au changement climatique, d’autant plus que les projections actuelles montrent que « des efforts supplémentaires sont nécessaires si l’on veut atteindre les objectifs fixés pour 2030 et 2050 en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre ».

« En outre, l’UE et ses États membres devront relever un autre défi de taille, à savoir anticiper et s’adapter en temps utile pour éviter de réagir tardivement aux événements, option qui s’avérerait plus coûteuse », prévient-il.

L’analyse panoramique recense sept grands défis: la gouvernance en matière d’énergie et de changement climatique, l’adoption de politiques fondées sur des données factuelles, la transition énergétique, l’utilisation efficace de la recherche et de l’innovation, la planification et la mise en oeuvre des mesures d’adaptation, le financement, et l’implication des citoyens de l’UE.

En ce qui concerne l’énergie, les auditeurs estiment que l’établissement d’un marché intérieur de l’énergie qui garantisse la libre circulation et le commerce sans frontières du gaz et de l’électricité dans l’Union représente une composante importante de l’action de cette dernière.

Le marché intérieur de l’énergie, expliquent-ils, vise à réaliser, avec un rapport coût-efficacité satisfaisant, les objectifs de la politique énergétique de l’UE, à savoir un approvisionnement énergétique abordable, à des prix compétitifs, durable et sûr, relevant à cet égard qu’en dépit de progrès significatifs dans certaines régions de l’Union, cet objectif n’est pas encore atteint.

Quant au changement climatique, la plupart des actions de l’UE se concentrent sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, selon le rapport.

L’Union s’est fixé pour objectifs aux horizons 2020 et 2030 de réduire ces émissions de 20 % et de 40 % respectivement. D’ici à 2050, elle vise un taux de réduction de 80 à 95 % par rapport aux niveaux de 1990. Les approches adoptées à cette fin sont différentes selon les secteurs. Grâce à son système d’échange de quotas d’émission, l’UE a instauré un plafond pour les émissions globales de certains secteurs de l’approvisionnement énergétique, des industries à forte intensité énergétique et du trafic aérien intérieur de l’Espace économique européen (EEE).

En créant un marché des quotas d’émission, elle a fixé un prix pour le carbone. Dans les autres secteurs, il a été décidé de réduire les émissions au moyen d’objectifs de réduction pour chaque État membre.

Les auditeurs indiquent que des efforts supplémentaires significatifs sont indispensables pour réaliser les objectifs que l’UE s’est fixés en matière de réduction des émissions aux horizons 2030 et 2050, et que tous les secteurs de l’économie doivent y contribuer.

Pour atteindre l’objectif à l’horizon 2030, les efforts annuels de réduction des émissions devront être intensifiés de moitié au cours de la prochaine décennie. Le changement le plus radical, néanmoins, sera celui requis au-delà de 2030, lorsque le taux de réduction des émissions, pour atteindre l’objectif à l’horizon 2050, devra être de trois à quatre fois supérieur aux niveaux historiques.

La stratégie de 2013 de l’UE en matière d’adaptation encourage les États membres à prendre des mesures sans toutefois les y obliger.

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