RégionsLa durabilité de Marrakech post-Covid-19 en débats

Régions

20 Mai

La durabilité de Marrakech post-Covid-19 en débats

Marrakech- « Marrakech, pour une ville durable après la pandémie du coronavirus » est le thème d’une visioconférence organisée, mardi, avec la participation d’un parterre de responsables, d’acteurs institutionnels, d’universitaires et d’experts dans différents domaines.

Initiée par l’Agence Urbaine de Marrakech (AUM) sous la supervision de la wilaya de la Région Marrakech-Safi, cette rencontre interactive à distance a été l’occasion pour les participants d’engager un débat responsable et une réflexion prospective afin de mettre en place une vision optimale susceptible de faire de la cité ocre une ville durable, résiliente et intelligente.

Ce webinaire visait aussi à favoriser l’émergence de recommandations et de propositions à même de garantir la durabilité de la ville de Marrakech sur les plans socio-économique, environnemental et technique, et de renforcer sa résilience face aux différents chocs, aux changements climatiques et aux crises sanitaires.

Intervenant à l’ouverture de cette rencontre, le wali de la région Marrakech-Safi, gouverneur de la préfecture de Marrakech, Karim Kassi-Lahlou, a souligné la pertinence du choix du thème arrêté pour ce troisième atelier. Un choix, a-t-il dit, dicté par les exigences de la recherche de solutions globales selon une stratégie de travail intégrée et prospective.

Dans ce sens, il a affirmé que l’atteinte de l’objectif de durabilité passe, entre autres, par la recherche de solutions et alternatives pour le règlement des crises économiques, la mise à profit des ressources naturelles et industrielles et leur préservation le plus long possible, l’adaptation à l’environnement et l’exploitation des ressources pour une longue durée en vue d’assurer la continuité de la vie, la mise en place d’un secteur de santé capable d’atténuer la propagation des maladies et de prodiguer les soins appropriés pour la lutte contre les crises sanitaires mondiales, outre d’autres objectifs qui s’imposent aujourd’hui avec acuité.

Partant de ce constat, a-t-il insisté, il est devenu impératif de chercher des réponses aux contraintes que connait le domaine, ajoutant que ces contraintes doivent constituer une source de motivation pour l’ouverture d’un débat sérieux et d’un dialogue responsable autour de la qualité et du mode de vie dans la cité ocre, des moyens de préservation de ses spécificités distinguées et de son attractivité touristique en tant que pôle au rayonnement international, à même d’être capable d’accompagner les mutations sociales, économiques, environnementales et culturelles, tout en oeuvrant à la création de nouveaux instruments innovants favorisant la consécration des différents aspects du concept de « Ville durable » ainsi que l’examen des outils les plus efficients et performants pour sa concrétisation aussi bien au niveau de Marrakech que de l’ensemble de la région.

Le wali a, en outre, indiqué que la question de la durabilité « nous incite à innover et à chercher des équilibres entre les composantes urbaines de la cité, en vue de rendre nos quartiers, actuels et futurs, plus décents et durables même dans des circonstances difficiles, rappelant que la cité ocre a su coexister, à travers les âges, avec le concept de la durabilité, car c’est une ville qui a toujours été en mesure d’avancer dans le temps tout en sauvegardant son identité historique et culturelle authentique, ainsi que sa capacité de s’adapter aux différents développements socio-économiques.

Il a, à cet égard, rappelé avec fierté les programmes de développement intégrés dans la région qui incarnent le souci constant de Sa Majesté le Roi Mohammed VI de réaliser le développement durable, à travers le chevauchement de nombreux chantiers et programmes, visant la préservation du patrimoine, l’amélioration des conditions de vie des populations, l’augmentation des revenus des artisans et la création de nombreux services ainsi que le règlement de plusieurs problèmes touchant à la vie quotidienne des citoyens.

Et M. Kassi-Lahlou de conclure que les mécanismes, qui seront examinés et analysés par les intervenants lors de cette rencontre, en vue de parvenir à une ville durable garantissant l’égalité des chances et offrant les services, équipements et structures nécessaires en s’appuyant sur les technologies modernes, l’utilisation des énergies renouvelables et des moyens de transport propre et la rationalisation de ses ressources naturelles, doivent prendre en considération les différents programmes et spécificités de la ville, tout en se focalisant sur des propositions et suggestions pratiques et applicables.

De son côté, le directeur de l’Agence Urbaine de Marrakech, Said Loqmane, a mis l’accent sur la coordination et la réflexion commune pour faire de Marrakech une ville durable, harmonieuse, intégrée et propre.

Il a, dans la foulée, émis une série de propositions pour la réalisation de cet objectif, notamment l’adoption d’un mode de transport durable et écologique pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, et d’une politique urbaine renouvelée dans son volet de planification et de gestion ainsi que d’une gouvernance urbaine multidimensionnelle et d’un financement local durable, tout en soulignant l’importance de l’approche éducative, en tant que l’une des approches de base pour opérer les changements souhaités, afin de préserver les ressources naturelles et de ne pas perturber les écosystèmes.

M. Loqmane a, en outre, recommandé la généralisation de la numérisation des services publics, le développement d’une nouvelle génération de documents d’urbanisme, flexibles et fondés sur une vision prospective, l’encouragement de l’investissement pour répondre aux attentes sociales, notamment en termes de logements, d’équipements et d’infrastructures, ainsi que l’utilisation des sources d’énergie renouvelables pour faire face au changement climatique et aux crises sanitaires.

Il a aussi insisté sur la création d’emplois et le renforcement de l’attractivité de la ville, la protection de l’environnement et la gestion plus efficace des déchets, la rationalisation de l’utilisation des ressources et la mise en oeuvre de l’efficacité énergétique, l’adoption d’un transport intelligent et la préservation de l’identité culturelle, de la diversité des sites naturels et du patrimoine, tout en veillant sur la protection des potentialités naturelles et des spécificités territoriales, la rationalisation et l’optimisation de l’utilisation de l’eau et des autres ressources naturelles.

Pour leur part, les participants à cette visioconférence se sont félicités de cette initiative d’organiser ce webinaire qui offre un espace propice de concertation entre les différents acteurs à l’échelle locale afin d’engager une réflexion commune sur les actions efficientes à entreprendre pour faire de Marrakech une ville plus durable et plus attrayante, tout en mettant en avant la pertinence de la thématique retenue, qui interpelle l’ensemble des intervenants pour apporter leurs contributions en faveur d’un avenir meilleur et prospère de la cité ocre.

Ils ont également tenu à saluer les efforts déployés aux niveaux national et local par les parties compétentes pour lutter contre cette pandémie et, partant, garantir la sécurité sanitaire des citoyennes et citoyens.

Les intervenants ont, ainsi, abordé le concept de la durabilité en rappelant les fondements et principes essentiels pour garantir une ville durable, relevant qu’outre ses effets néfastes à tous les niveaux, cette crise induite par la pandémie du Covid-19 constitue aussi une opportunité pour repenser et concevoir de nouvelles orientations et une vision prospective sur la durabilité de la ville de Marrakech.

Sur le plan économique, les participants ont mis l’accent sur l’impératif du renforcement de l’économie locale, en encourageant l’investissement dans d’autres domaines, outre le tourisme touché de plein fouet par cette crise, suggérant, dans ce sens, la réinvention des offres touristiques et la promotion du tourisme interne et culturel, afin de favoriser la relance de ce secteur vital.

Ils ont insisté sur la nécessité de faire de la ville un « hub » international, l’accélération du chantier de numérisation de l’administration et des services ainsi que sur la multiplication, la gestion efficace et la répartition équitable des espaces verts, et la création d’éco-quartiers et d’espaces multifonctionnels, tout en plaidant en faveur d’un changement des paradigmes de développement pour répondre aux nouveaux besoins des populations.

Les conférenciers ont, par ailleurs, souligné l’importance d’une gestion rationnelle et durable des ressources hydriques et appelé à repenser la question de mobilité et de circulation et à impliquer les parties prenantes et les citoyens dans les différentes étapes de réalisation du chantier de « Marrakech ville durable et inclusive ».

Pour rappel, cette visioconférence est la troisième, initiée dans le cadre du Forum « Marrakech post Covid-19 », qui prévoit une série de panels et d’ateliers de réflexions et d’échanges, ayant pour vocation première la concertation entre l’ensemble des acteurs concernés par les modalités du post-confinement, notamment l’usage des espaces publics et la question de mobilité.

Voir Aussi