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03 Juin

Les espaces verts à Marrakech, un refuge pour ceux en quête de fraîcheur et de détente durant le Ramadan

Par Abdenbi Essibi-.

 

Marrakech- Avec l’avènement du mois sacré du Ramadan et le début des hausses des températures annonçant l’arrivée à grands pas de la saison estivale, les espaces verts et les jardins dont regorge la ville de Marrakech servent de véritables refuges aussi bien pour les habitants de la cité ocre que pour ses visiteurs durant les nuits longues de ce mois béni.

En effet, ces espaces, éparpillés à travers la cité ocre, connaissent une effervescence incomparable, en particulier après les prières d’Al-Ichaa et des Taraouih: les Marrakchis convergent, en famille ou entre amis, vers ces lieux pour passer, dans une ambiance bon enfant et conviviale, des moments de détente, et profiter ainsi d’un brin de fraîcheur qui commence à envelopper la ville à la tombée de la nuit.

Presque désertiques et abandonnés tout au long de la journée, ces espaces verdoyants, qui embellissent les différents quartiers de la cité impériale, enregistrent une très grande affluence dès les premières heures de la soirée de la part des familles marrakchies, en quête d’air frais et d’agréables moments de communion et de partage, loin de la chaleur et du stress du vécu quotidien.

Après une longue journée de jeûne, l’engouement demeure sans pareil en faveur de ces espaces de villégiature et de distraction, qui ne désemplissent pas, surtout qu’ils sont désormais bien équipés pour offrir toutes les conditions de confort : éclairage adéquat et surtout de la sécurité, ce qui permet à tout visiteur d’admirer la verdure et de profiter comme il se doit de la douceur du climat.

La fréquentation sans modération de ces havres de paix et de quiétude représentent l’une des traditions que nombre de familles veillent à perpétuer notamment durant ce mois béni de piété et de bienfaits, créant par la même une ambiance des plus joyeuses qui leur permet de recharger les batteries et de prendre une « bonne bouffée d’oxygène », loin des tracasseries de la vie de tous les jours.

A cet égard, les habitants de la ville et ses visiteurs, toutes catégories d’âge confondues, n’hésitent pas à investir, dès la tombée de la nuit, le boulevard Mohammed VI et les espaces jouxtant les jardins de la Menara, « Ghabat Achabab » (forêt des jeunes), les jardins sis au boulevard Allal El Fassi et à Bab Doukkala, ainsi que « Ouahat Hassan II » au quartier de Sidi Youssef Ben Ali, et « Arsat Azanbouaa » au quartier de la Kasbah, sans oublier les autres lieux qui confèrent à Marrakech un charme si particulier et consolident son attractivité en tant que destination touristique mondiale de premier plan.

Si ces jardins et espaces verts constituent, pour certains, des lieux propices pour aborder leurs soucis quotidiens, échanger les points de vue sur des sujets d’actualité, ou pour se plonger dans la lecture d’un journal, magazine ou ouvrage loin du vacarme des boulevards et de la congestion des cafés, d’autres saisissent ces moments pour partager des anecdotes et des blagues, et organiser des séances de jeux de société (de cartes ou d’échecs), le tout agrémenté par la dégustation de bons verres de café ou de thé à la menthe, ou de plats aussi bien légers que typiques de la cuisine marrakchie comme la célèbre « Tangia ».

Alors que de nombreux visiteurs de ces lieux demeurent, eux aussi, les yeux fixés sur leur téléphones portables ou tablettes, le temps de discuter ou de tchatcher avec leurs amis, des groupes ou rassemblements constitués en majorité de jeunes optent, eux, pour ces espaces afin d’assouvir leur envie de fraîcheur, tout en étant munis notamment de leurs instruments de musique, le temps d’égayer ces endroits par leurs chants et danses et de faire plonger les autres visiteurs dans une ambiance festive aux rythmes des « Tkitikates » et de la « Dekka marrakchia ».

De véritables moments de joie et de liesse qui font partie d’une tradition transmise de génération en génération, appelée « Nzaha » (promenade).

Avec la dynamique sans précédent que connaissent ces espaces verts durant chaque nuit du mois sacré de Ramadan, force est de souligner l’impératif de la protection et de la préservation de ces lieux de balade et de détente contre les comportements nuisibles de certaines personnes qui, par leurs attitudes irresponsables et irrespectueuses de l’environnement, portent atteinte à la Nature, écornent l’esthétique de la cité ocre et nuisent à la propreté des ces havres de paix.

Dans ce sens, il est devenu primordial de sensibiliser davantage la population, en particulier par le biais des associations et des acteurs de la société civile, quant à l’importance des jardins et des espaces verts et d’inciter chaque citoyen à contribuer à la garantie de leur propreté et au respect de ce patrimoine environnemental et ce, en adoptant un comportement civique et responsable et en s’associant à toutes les actions visant à mieux protéger ces espaces.

Ainsi, il serait judicieux de favoriser, entre autres, l’implantation de fleurs et d’arbres, l’entretien et l’aménagement des lieux existants et la réalisation de nouveaux jardins près des quartiers résidentiels pour freiner l’urbanisation galopante et offrir à la ville un autre poumon.

De telles initiatives, auxquelles s’ajoutent les efforts très louables consentis par le secteur privé, sont susceptibles de contribuer à la consécration de la place de Marrakech en tant que destination touristique de renom sur les plans national et international, et en tant que l’une des plus grandes métropoles disposant de larges superficies d’espaces verts dans le Royaume.

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