La Conférence internationale sur la chaux, en avril prochain à Marrakech

Marrakech – La Conférence internationale sur la chaux (Al Jir 2020) se tiendra du 16 au 18 avril prochain à Marrakech, à l’initiative de la Faculté des Sciences Semlalia relevant de l’Université Cadi Ayyad (UCA) de la cité ocre.

Organisée conjointement avec le Laboratoire de Géodynamique, Géomatique et Géotechnique, en partenariat avec l’Institut National des Sciences de l’Archéologie et du Patrimoine (INSAP), l’Institut pour la Conservation et la Promotion du Patrimoine Culturel (CNR-ICVBC) à Florence (Italie), l’Agence urbaine de Marrakech et l’Association Labina pour une Architecture durable, cette manifestation multidisciplinaire débattra de toutes les thématiques culturelles, économiques, techniques et scientifiques appliquées aux constructions à la chaux, neuves ou anciennes.

Au menu de cette rencontre figurent des ateliers pratiques mettant en évidence différentes thématiques utilisant la chaux dans le domaine de la construction, indique un communiqué des organisateurs.

Ainsi, six axes de recherche seront débattus à savoir : « Chaux: Archéologie, histoire et développement soutenable », « Caractérisation et comportement physico-chimique et hygrothermique de la chaux », « Expérimentation, production et mise en oeuvre de la chaux », « Typologie, normalisation et règles de construction à base de chaux », « Restauration, renforcement et réparation du patrimoine architectural » et « Retour d’expérience et étude de cas ».

La chaux est un liant millénaire, connue depuis la plus haute Antiquité, elle est issue de la simple transformation par l’homme des ressources minérales et naturelles disponibles à travers les diverses régions du globe, rappellent les organisateurs.

Et de faire observer que grâce à ces ressources locales, l’homme a réussi à façonner toutes sortes de réalisations à travers le monde. Ces ressources ont connu leur apogée du temps des Romains qui ont su en tirer un profit exceptionnel, avec la généralisation de l’usage de la chaux dans tous les domaines de la construction et de la décoration des édifices, dont en témoignent les ouvrages tels que, le Capitole, le Colisée, les thermes, les aqueducs et autres, expliquent-ils.

Au Maroc et en Espagne, les ouvrages Alhambra, Chella, la Koutoubia, la Menara,… n’auraient pas pu exister sans ce liant naturel et disponible.

Suite à la révolution industrielle du 19ème siècle et surtout à la reconstruction massive de l’Europe post-guerre mondiale, le ciment Portland et les matériaux industrialisés ont été privilégiés et systématisés et ce jusqu’aux années quatre-vingt en Europe, et encore aujourd’hui dans la quasi-totalité des pays émergents.

Cette systématisation des matériaux industrialisés a conduit en peu de temps à la disparition presque totale de la chaux de la panoplie des liants disponibles sur les marchés ainsi que du savoir-faire et des métiers traditionnels qui lui sont liés.

Aujourd’hui, la chaux connait un regain d’intérêt surtout dans les travaux de restauration du patrimoine architectural mais aussi, pour d’autres usages tels que la construction neuve et durable. Sa compatibilité avec la plupart des matériaux en fait un liant idéal pour bâtir et restaurer durablement.

Dans ce contexte, cette Conférence réunira les experts, les chercheurs de différentes spécialités, les professionnels, les artisans, les architectes, les maîtres d’ouvrages, impliqués dans la construction et la restauration des bâtis à base de chaux, conclut le communiqué.