La recherche scientifique, l’arme idéale contre les effets du changement climatique

-Propos recueillis par Azzelarab Moumni-.

Errachidia – Le renforcement de la recherche scientifique constitue un prélude fondamental pour faire face aux effets du changement climatique au niveau de la région de Drâa-Tafilalet, a affirmé M. Lahcen Kabiri, professeur à la Faculté des sciences et techniques à Errachidia.

Dans un entretien à la MAP, M. Kabiri, également président de l’Association de l’oasis de Ferkla pour l’environnement et le patrimoine, a expliqué que la lutte contre les effets du changement climatique à l’échelle de cette région, située dans une zone écologique très vulnérable, requiert la promotion de la recherche scientifique dans ce domaine.

Et de poursuivre que la recherche scientifique en la matière permettra de fournir des données bien précises sur les ressources en eau dans les oasis, de réaliser des études sur les sols et leurs composantes, les arbres et les différentes plantes dont dispose la région, leurs caractéristiques et leur capacité de s’adapter au changement climatique, ainsi que sur les moyens et mécanismes pour préserver ce patrimoine naturel.

Nécessité de sensibiliser et impliquer la population locale

Eu égard à la vulnérabilité dont souffrent les écosystèmes à l’échelle de la région et au déficit accusé en ressources en eau, les différents acteurs et intervenants, dont les services publics et les instances élues, sont appelés à adopter une approche participative en associant la population locale, en particulier celles des oasis, dans l’élaboration des programmes et projets visant à atténuer les effets du dérèglement climatique, pour que ces initiatives soient fructueuses en termes d’impact sur les habitants.

Il a, dans la foulée, insisté sur l’organisation de campagnes de sensibilisation au profit des populations locales, des agriculteurs, des jeunes, des acteurs associatifs et des élus, quant aux problématiques relatives au changement climatique, les moyens de s’adapter à ce phénomène et ses effets aussi bien sur l’Homme que sur l’espace oasien.

La forte pression fragilise les ressources en eau

Évoquant les facteurs à l’origine de ce phénomène au niveau de Drâa-Tafilalet, le professeur universitaire a noté que la pression croissante exercée sur les ressources en eau dans les oasis a engendré la fragilité et le déséquilibre des écosystèmes, ce qui a affaibli leur résilience.

M. Kabiri a, d’autre part, mis l’accent sur la nécessité de repenser de manière sérieuse les mécanismes de traitement de la problématique de gestion des déchets et de lutte contre la pollution à l’échelle de la région, soulignant l’importance de la mobilisation de l’ensemble des acteurs régionaux et de la conjugaison de leurs efforts en faveur d’un plaidoyer, aussi bien au niveau national qu’in international, pour la protection et le développement des oasis, et de l’adoption d’une approche intégrée basée sur des politiques publiques et des programmes de coopération visant à réhabiliter ce patrimoine national authentique.

Et de conclure que le changement climatique constitue une problématique universelle dont souffre le monde entier, soulignant que la lutte contre ce phénomène nécessite d’y accorder un intérêt particulier dans tous les plans et stratégies gouvernementaux et régionaux afin d’atténuer l’ampleur de ses effets et la menace qu’il représente tant pour l’environnement que pour l’Humanité.