Régions« Taayoush city »: le pari fou d’un fils du terroir, fan des éco-villages

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18 Nov

« Taayoush city »: le pari fou d’un fils du terroir, fan des éco-villages

Marrakech- Construire un village écologique à Amizmiz, situé à 53 Km de Marrakech, est le rêve tant caressé par Mohamed Oussama, un entrepreneur et artiste marrakchi, passionné par la nature et les couleurs.

Artiste dans l’âme, M. Oussama a vu dans ce projet un moyen de sensibilisation environnementale et de coexistence qui a toujours marqué la culture marocaine, surtout dans l’enceinte de la Médina de Marrakech où les voisins se côtoyaient et discutaient de leurs tracas quotidiens à cœur ouvert.

Etalé sur une superficie de 44 ha avec 3.000 logements écologiques, cet éco-village a pour finalité d’instaurer un équilibre entre l’Homme et son habitat, en se basant sur un concept durable et duplicable grâce à ses trois dimensions: environnementale, sociale et économique, cadrant, ainsi, avec les principes du développement durable.

« J’ai choisi la ville d’Amizmiz parce qu’elle est encore vierge et mérite de profiter des vertus de la durabilité et de la coexistence », a déclaré le porteur du projet à la MAP, estimant que la COP22 est « un cadeau du ciel qui m’a encouragé à concrétiser un rêve caressé depuis longtemps ».

La réalisation de cet éco-village, dont les habitats seront construits en terre avec l’utilisation de matériaux locaux, fait référence à la mère terre qui comble ses enfants de son affection et qui s’acharne à satisfaire leurs besoins avec une générosité égalée.

« Outre ses vertus d’adaptation aux changements climatiques, la terre est un produit résistant et qui assure le confort intérieur à l’image de la mère qui exposait ses jambes au soleil au patio de sa maison, dans une relation harmonieuse et inspirante entre la terre et le soleil », a expliqué cet entrepreneur philosophe qui voit les choses dans leur globalité.

Le projet s’opérera en quatre tranches qui ont ses propres spécificités et qui s’alignent parfaitement avec les dimensions du projet, à savoir la tranche « Medina », copiée sur la médina de Marrakech et qui vise à recréer un ensemble de valeurs sociales partagées, des traditions constructives, une permanence du plan à patio et une disposition favorisant la cohabitation et la solidarité entre habitants », d’où le nom de « Taayoush city ».

Pour la tranche « habitat traditionnel et la ferme », qui « donne cette impression du douar revisité et refait », elle fait référence aux habitudes et aux usages qu’il faut revaloriser selon un mode de vie plus moderne et générateur de valeur ajoutée où chaque habitat aura un usage d’habitation, a-t-il précisé dans un petit stand à la zone verte et qui attire des visiteurs de toutes les nationalités.

Les étables, écuries et poulaillers auront aussi un espace commun dédié à ces services de manière à créer des activités propres et un esprit de coopérative local favorisant une solidarité de production et de gestion, a-t-il lancé avec un regard rêveur.

« Chaque maison a son petit jardin dédié à la femme et chaque jardin sera arrosé par les eaux consommées à l’intérieur de la maison », ce qui servira de meilleure leçon d’éducation et de sensibilisation au concept d’économie d’eau et de préservation de l’environnement au profit des enfants et des générations futures, a précisé le porteur du projet dont l’esprit foisonne d’idées créatives en faveur de l’environnement.

Quant aux logements collectifs, qui prennent la forme de « Kasbah », elles sont accolées en longueur, bien campées sur la pente du terrain à l’instar de maisons rurales, ce qui permet leur intégration dans le paysage du site du projet.

Pour ce qui est de la tranche de « Parc à thèmes ou ferme pédagogique », elle sera constituée d’un espace proposant des activités destinées à détendre et divertir les habitants de l’éco-village, la préservation de l’environnement et la promotion de la biodiversité, ainsi que la formation et l’information sur les thématiques touchant à l’agriculture, les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique et les métiers générateurs de revenus, selon M. Oussama qui a un sens développé de détails.

Penser à coexister Homme, plantes et animaux, trois éléments importants de la nature, n’est pas une idée fortuite pour M. Oussama qui voit en ce projet une manière d’encourager une vie en communauté basée sur le respect, la tolérance et la communication sous toutes ses formes, particulièrement une communication avec la nature et ses couleurs inspirantes.

« Contempler la beauté de la nature et son charme adorable fait de moi un artiste ébloui devant toutes les couleurs », a confié cet homme aux yeux clairs, qui dit voir le « futur et chaque moment à travers les couleurs ».

« Elles sont toutes pareilles, mais en même temps ne se ressemblent pas », a-t-il enchaîné avec une concentration remarquable, en dépit du vacarme des visiteurs de la zone verte et des questions insistantes des admirateurs de la maquette.

L’ensemble du projet sera doté de chauffe-eau solaires, soit une surface totale estimée à 7.000 m², de modules solaires photovoltaïques pour la production d’électricité et de lampadaires solaires pour l’éclairage public, avec une puissance totale photovoltaïque évaluée à 6 MW et un productible annuel PV de 12.000 MWh, ce qui permettra d’économiser environ 10.400 barils de pétrole par an.

M. Oussama espère que ce projet d’éco-village d’Amizmiz fera l’objet du soutien de plusieurs partenaires et de toutes les parties pour la duplication de telles initiatives aux niveaux national, régional et international.

Le fou amoureux des produits du terroir, qui reçoit déjà des demandes de duplication de cet éco-village dans d’autres villes et pays, continue d’afficher un sourire suave et de diriger un regard serein et confiant dans le futur.

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