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03 Fév

Les zones humides, un patrimoine naturel exceptionnel à préserver

Cap de l’Eau (province de Nador) – Les zones humides constituent un patrimoine naturel exceptionnel qu’il faut préserver dans le cadre d’une approche intégrée et une gestion rationnelle et participative, ont souligné les participants à une rencontre qui a eu lieu, samedi à Cap de l’Eau, dans la province de Nador.

Ces milieux d’exception aux atouts multiples offrent bien des services à l’humanité face au dérèglement climatique, ont-ils fait remarquer lors de cette rencontre initiée par L’Espace de Solidarité et de Coopération de l’Oriental (ESCO), l’association Moulouya pour l’Environnement et le Développement (AMED) et le collectif de l’Ecolo Plateforme du Maroc du Nord (ECOLOMAN), en partenariat avec le Programme « Moucharaka Mouwatina », financé par l’Union Européenne.

Véritables berceaux de la diversité biologique, les zones humides sont indispensables à la survie de l’humanité et à la lutte contre les changements climatiques, ont estimé les intervenants lors de cette rencontre tenue sous le thème « Les zones humides et les changements climatiques » et ce, dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale des zones humides.

Et de préciser que ces zones stockent de grandes quantités de carbone et lorsqu’elles sont dégradées, le CO2 et d’autres gaz à effet de serre sont libérés dans l’atmosphère en grandes quantités, ce qui accentue les changements climatiques.

Les services écosystémiques rendus par les zones humides sont indéniables. En effet, ces écosystèmes fournissent l’eau et la purifient tout en rechargeant la nappe phréatique, procurent les aliments pour des milliards de personnes, protègent contre les inondations et les sécheresses et assurent la protection du littoral, et regorgent de biodiversité, ont-ils encore expliqué.

Ils ont toutefois déploré le fait que malgré tous ces atouts et apports, les zones humides disparaissent trois fois plus vite que les forêts à l’échelon international. En effet, des données publiées sur le Site officiel de la Convention de Ramsar montrent qu’entre 1970 et 2015, environ 35 pc des zones humides de la planète ont disparu, que ce soit en raison d’un changement d’affectation des sols, de l’expansion urbaine ou agricole ou du détournement de l’eau des zones humides pour le développement de l’infrastructure.

Dans ce sillage, ils ont mis l’accent sur les efforts louables déployés au niveau national dans le domaine de la gestion et la préservation des écosystèmes fragiles des zones humides et des aires protégées, relavant cependant l’importance de la conjugaison des efforts des acteurs concernés pour lutter contre l’exploitation abusive de ces richesses naturelles et atténuer la cadence de leur détérioration, notamment au niveau de la région de l’Oriental.

S’exprimant au nom du comité d’organisation, Choudna Samir, secrétaire général de l’association Moulouya pour l’environnement et le développement (AMED), a noté que cette rencontre a pour objectif de sensibiliser les acteurs locaux sur l’importance écologique, sociale et économique des zones humides et sur la nécessité d’une bonne gestion de ces écosystèmes fragiles.

M. Choudna a relevé dans ce sens que cette rencontre ambitionne de consacrer les valeurs du développement humain durable et la préservation du patrimoine naturel et ce, dans le cadre d’une approche participative et de concertation avec l’ensemble des acteurs.

Il a ajouté que les zones humides constituent un moyen vital et une solution très efficace pour la lutte contre les changements climatiques, appelant à davantage de mobilisation pour la mise en œuvre de la Stratégie nationale des zones humides.

De son côté, Benata Mohamed, président de l’Espace de Solidarité et de Coopération de l’Oriental (ESCO), a fait savoir que les zones humides qui regorgent de biodiversité sont essentielles pour notre avenir.

Rappelant les causes et les raisons de la perte et de la dégradation des zones humides, il a avancé certaines propositions pour inverser la tendance, dont l’adoption de politiques qui tiennent compte de ces procurent, en plus de leur intégration dans les plans d’aménagement.

Pour cet ingénieur agronome, il faut satisfaire les besoins humains tout en préservant la biodiversité et d’autres services des zones humides, restaurer les zones dégradées et développer les sources de financement pour la conservation des zones humides et enseigner à tous les atouts et les avantages des zones humides.

La rencontre a été précédée par une série d’activités, notamment le lancement d’une opération de boisement sur les rives de l’oued Moulouya en partenariat avec le service des Eaux et Forêts et de la lutte contre la désertification, et des visites guidées à la station de traitement des eaux usées à Cap de l’Eau et au Site d’intérêt biologique et écologique (SIBE) de l’Embouchure de la Moulouya qui abrite une biodiversité particulièrement riche.

L’embouchure de la Moulouya, rappelle-t-on, fait partie des 26 sites RAMSAR ou zones humides d’importance internationale au Maroc.

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