En vedetteDe la COP 22 à la COP 23 : Le Maroc à l’avant-garde

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01 Nov

De la COP 22 à la COP 23 : Le Maroc à l’avant-garde

Amal TAZI

Bonn, – La COP 22 de Marrakech a été assurément celle de « l’action » en faveur du climat. C’est ainsi qu’elle avait été promue, voire voulue par le Maroc, sous l’impulsion de SM le Roi Mohammed VI, et c’est ainsi qu’elle s’est déclinée, très rapidement, en un engagement concret d’une communauté internationale plus consciente que jamais de l’impératif de lutter contre les effets néfastes du changement climatique, un défi planétaire.

Après une COP 21 de « décisions » dans la capitale française en 2015, c’est un véritable élan qui se déclencha il y a un an dans la Cité ocre grâce à cette 22-ème Conférence des Nations unies sur le climat, sous présidence marocaine, suscitant une mobilisation mondiale sans précédent sur la voie d’atteindre l’objectif de l’Accord de Paris de limiter l’élévation de la température moyenne de la Terre à bien au-dessous de 2 °C et aussi près que possible de 1,5 °C.

C’est dire que le chemin est bien balisé pour une COP23 que la présidence marocaine souhaite – et oeuvre pour – qu’elle soit celle d’ »engagement politique », pour reprendre les termes de Salaheddine Mezouar qui devrait passer le flambeau à la présidence fidjienne à l’occasion de la 23-ème session de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, prévue du 6 au 17 novembre à Bonn. Les îles Fidji, un État insulaire qui représente les pays du Pacifique fortement vulnérables aux effets des changements climatiques, prendra alors le relais pour poursuivre le travail mené jusqu’ici sur les différents sujets et dossiers relatifs à la mise en œuvre de l’Accord de Paris.

Le bon vent qui souffle depuis la proclamation de Marrakech en faveur du climat et du développement durable adoptée à l’issue de la COP 22 (7-18 novembre 2016) ne cesse, en effet, de prendre de l’ampleur, associant États, partenaires institutionnels et financiers, entreprises et ONG, tous animés par la volonté de contribuer à l’effort collectif pour assurer la sécurité mondiale et accélérer la transition vers des économies et des sociétés durables, à faible niveau d’émission de gaz à effet de serre et résilientes face au changement climatique.

Dans cette dynamique, le mandat du Maroc à la tête de la COP aura notamment le mérite de mettre au-devant de la scène internationale la question de l’adaptation aux changements climatiques, portant la voix de l’Afrique dans les négociations sur le climat.

Pertinemment conscient de son appartenance africaine et animé par le devoir de solidarité agissante envers les pays africains sévèrement touchés par les effets ravageurs des changements climatiques, le Royaume, à l’initiative de SM le Roi Mohammed VI, a organisé, en marge de la COP22, le premier Sommet africain de l’action.

Ce Sommet, qui a connu la participation de chefs d’État, de gouvernement et de délégations de pas moins de 50 pays africains qui voulaient défendre les revendications du continent, notamment en ce qui concerne la finance climat et le transfert des technologies, a été couronné par l’adoption d’une Déclaration consacrant une vision commune pour renforcer la résilience du continent face aux effets néfastes des changements climatiques et favoriser « l’émergence durable africaine ».

L’une des plus concrètes illustrations à ce niveau de l’action de la COP 22 sous présidence marocaine: l’engagement confirmé des pays développés d’accroître la mobilisation de fonds en faveur de la lutte contre le changement climatique à l’échelon international, dans le cadre de l’objectif collectif consistant à mobiliser ensemble chaque année d’ici 2020 et jusqu’en 2025, à des fins d’atténuation et d’adaptation, 100 milliards de dollars provenant d’un large éventail de sources, d’instruments et de filières.

Cet objectif que les pays riches se sont fixé pour aider les pays pauvres à s’adapter au changement climatique et à l’atténuer est aujourd’hui considéré « très réalisable grâce à l’engagement de tous les acteurs étatiques et non-étatiques », de l’avis de la Secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), Mme Patricia Espinosa.

La réunion Pré-COP23, qui s’est déroulée à Nadi (Iles Fidji) du 16 au 18 octobre, a été pour la responsable onusienne une nouvelle occasion pour saluer l’action de la présidence marocaine aussi bien pour les progrès réalisés à ce jour, que pour son soutien « extraordinaire » apporté aux Îles Fidji en vue de faire avancer l’agenda de la lutte contre les changements climatiques. D’où son optimisme, partagé avec l’ensemble des délégations participantes, quant à l’avenir du processus déclenché à Paris et confirmé à Marrakech, avec une présidence fidjienne fortement engagée pour maintenir la « flamme vive ».

Sous l’impulsion de SM le Roi Mohammed VI, le Maroc a donc su porter au plus haut la question climatique en lui donnant un nouvel élan qui fait de l’action et de l’approche inclusive ses principaux piliers.

L’un des points que le Maroc a porté durant sa présidence, l’importance des partenariats, notamment à travers le « Partenariat de Marrakech pour l’action climatique globale ».

Ce partenariat vise à accélérer l’action climatique pour la période 2017-2020 et permet de rassembler les acteurs étatiques et non-étatiques engagés dans l’action climat au sein d’une même plateforme, avec l’objectif de partager les succès, les leçons et les meilleures pratiques.

S’inscrivant dans la continuité de l’esprit de Marrakech, la présidence fidjienne de la COP23 place d’ores et déjà comme priorité la préservation du consensus multilatéral dégagé dans le cadre de l’Accord de Paris pour des réductions substantielles des émissions de carbone, avec l’ambition de maintenir l’élan actuel pour la mise en œuvre de l’Accord par le biais d’une vague d’actions climatiques qui requiert l’implication de tous.

A la veille de la COP23, tout porte ainsi à croire que la dynamique suscitée à Marrakech devrait se poursuivre et se renforcer davantage en novembre à Bonn et même au-delà, à commencer par la COP24 qui se déroulera en Pologne, à Katowice, en 2018, pour confirmer que l’Accord de Paris est aujourd’hui irréversible. L’optimisme est donc de mise et l’emporte, malgré les inquiétudes surgies sur fond de la décision des États-Unis de se retirer de l’Accord, consécutive à l’élection du nouveau président américain Donald Trump.

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