En vedetteLes équilibres écologiques et la relation de l’homme au monde en débats à Marrakech

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01 Fév

Les équilibres écologiques et la relation de l’homme au monde en débats à Marrakech

Marrakech – La question des équilibres écologiques et de la relation de l’homme au monde a été jeudi, à Marrakech, au centre d’un échange organisé dans le cadre de la Nuit des idées, une manifestation culturelle d’envergure internationale, qui se déroule simultanément dans 220 sites, 110 villes et à travers 80 pays du monde.

Initiée cette année par l’Institut français autour du thème « Être vivant », cette édition invite également à échanger autour des questionnements que soulèvent les mutations technologiques et l’avènement de l’intelligence artificielle.

Pour le consul général de France à Marrakech, Philippe Casenave, cette accumulation et ce foisonnement de données et le développement de l’Intelligence artificielle ont « bousculé nos relations aux savoirs et au réel », faisant remarquer qu’aujourd’hui, les modèles économiques sont remis en cause un peu partout dans le monde.

L’universitaire, penseur marocain, professeur de philosophie moderne, d’esthétique et de communication, Nourredine Affaya, a relevé, pour sa part, que des bouleversements « extraordinaires » s’opèrent à chaque instant et sont révélateurs de plusieurs malaises : social (disparités sociales), culturel (fractures numériques et nouvelles formes d’analphabétisme) et malaise de nature éthique concernant les valeurs qui orientent la vie des individus et de la société.

Ces bouleversements et malaises de différents genres sont accompagnés de formes de nihilismes violents, a-t-il ajouté, soulignant que les décideurs politiques se sentent aujourd’hui incapables de maîtriser le cours des événements et leur champ d’intervention se rétrécit face aux décideurs financiers.

En outre, les changements vont bien plus vite que les idées et le rythme des mutations dépasse les capacités des intellectuels à produire des idées, a-t-il expliqué.

« Nous vivons aujourd’hui des dérapages au niveau de l’instrumentalisation des identités et des religions et une ruée sauvage vers le gain ainsi qu’une frénésie de consommation », a-t-il fait remarquer.

L’universitaire marocain (enseignant de philosophie), Mustapha Laârissa, a pour sa part, indiqué qu’être contemporain impose de porter un regard critique sur le présent, relevant que le désir de « soumettre la nature » a provoqué des dégâts énormes à l’environnement.

M. Laârissa, également président de la Commission régionale des droits de l’Homme (CRDH) de Marrakech-Safi, a mis l’accent sur la notion de la responsabilité de l’homme par rapport aux générations futures : « Quel monde allons-nous laisser aux générations futures ? », se félicitant de cette nouvelle prise de conscience et de ce nouveau rapport de citoyenneté mondiale notamment en ce qui concerne les questions environnementales.

Dans le même ordre d’idées, la botaniste et enseignante-chercheur, Zineb Benrahmoune Idrissi, a relevé cette conscience de l’humanité des équilibres et de la responsabilité humaine dans ce malaise écologique, estimant que l’agriculture telle que pratiquée actuellement et caractérisée par la recherche permanente de la rentabilité est l’une des premières causes de la dégradation de l’écosystème.

La Nuit des idées, initiée par l’Institut Français, propose un vaste débat international d’idées sur une thématique renouvelée chaque année. L’opération se déroule presque en simultané dans une cinquantaine de pays, mais également sur l’internet.

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