France : Le raisin et le céleri-branche, les plus contaminés par les pesticides

Paris  – Le raisin vient en tête des fruits contenant des résidus de pesticides en France suivi de la clémentine-mandarine, la cerise, le pamplemousse, la fraise, la nectarine-pêche et l’orange, indique l’association de défense de l’environnement «Générations futures» dans une étude publiée mardi.

S’agissant des légumes, le céleri-branche tient la palme devant

les herbes fraîches, l’endive, le céleri-rave et la laitue.

Pour établir son classement, l’association a analysé 19 fruits et 33 légumes non bio en s’appuyant sur des données officielles contenues dans les «plans de surveillance», menés par la Direction générale de la répression des fraudes (DGCCRF) entre 2012 et 2016.

Sur les 19 fruits étudiés, le plus touché est le raisin : 89 pc des échantillons de raisin, examinés par la répression des fraudes entre 2012 et 2016, contenaient des résidus de pesticides, précise l’étude dont la publication intervient à quatre jours de l’ouverture du Salon de l’agriculture à Paris.

Ce n’est pas étonnant quand on sait qu’en 2013 les viticulteurs ont appliqué, en moyenne, 19 traitements de pesticides pour lutter contre les champignons, les herbes et les insectes, observe «Franceinfo» en se faisant l’écho de l’enquête.

Viennent ensuite la clémentine-mandarine, la cerise, le pamplemousse, la fraise, la nectarine-pêche et l’orange, avec plus de 80 pc des échantillons renfermant des résidus de pesticides, précise le rapport établi à ce sujet par «Générations futures».

A l’inverse, les fruits les moins pollués sont l’avocat (23 pc), le kiwi (27 pc) et la prune-mirabelle (35 pc).

L’étude montre aussi que certains fruits dépassent les limites maximales autorisées en Europe concernant les pesticides comme c’est le cas de près de 7 pc des échantillons de cerises examinés et de près de 5 pc de ceux des mangues et des papayes.

En ce qui concerne les 33 légumes passés au crible dans l’étude, le plus contaminé est le céleri-branche : 84 pc des échantillons testés contiennent des résidus de pesticides.

Toujours dans le haut du tableau, on trouve les herbes fraîches (74,5 pc), l’endive (73 pc), le céleri-rave (71 pc) et la laitue.

Près d’un tiers des herbes fraîches, du céleri-branche, des blettes et des navets dépassent le seuil légal de résidus de pesticides fixé par l’Union européenne.

A l’opposé, l’asperge (3 pc) et le maïs (1,9 pc) sont les légumes les moins pollués.

L’association «Générations futures» alerte également, dans cette étude, sur la présence de plusieurs pesticides dans un même aliment. En 2016, près de 40 pc des échantillons de fruits et légumes examinés contenaient plus de deux pesticides.

L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) travaille à cet égard sur «l’effet cocktail», selon lequel la toxicité des pesticides augmente lorsqu’ils sont mélangés.

Partant des résultats de son étude, l’association a appelé les pouvoirs publics «à prendre des dispositions rapides et efficaces pour la promotion de l’agriculture biologique» et à «réduire fortement l’usage des pesticides» dans l’agriculture traditionnelle.

Selon des études récentes, les pesticides pourraient avoir des conséquences fâcheuses sur la santé humaine. Le lien en aurait déjà été prouvé chez les agriculteurs qui manipulent ces produits qui seraient davantage atteints par des cancers de la prostate, du sang et par la maladie de Parkinson.

Fondée en 1996, l’association «Générations Futures» mène des actions (enquêtes, colloques, actions en justice, campagne de sensibilisation…) pour informer sur les risques de diverses pollutions (les substances chimiques en général et les pesticides en particulier) et promouvoir des alternatives à ces produits menaçants la santé et l’environnement.