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22 Sep

Journée mondiale du Rhinocéros: faire la lumière sur les menaces de cette espèce animale

Par Mohamed KOURSI

Nairobi – Depuis 2010, le rhinocéros est à l’honneur le 22 septembre de chaque année à l’occasion de la journée mondiale dédiée à ce puissant mammifère, et qui offre l’opportunité de faire le point sur la situation de l’une des espèces animales les plus exposées au braconnage rampant.

En effet, cette journée offre l’occasion pour les spécialistes et défenseurs de la nature et de la vie sauvage pour dresser un état des lieux de la situation de cet animal géant et de faire la lumière sur les multiples menaces qui pèsent sur les cinq espèces du rhinocéros encore vivantes en Afrique et en Asie à savoir, le rhinocéros blanc, noir, de Sumatra, de Java et unicorne (indien).

Ciblés par le braconnage, le commerce illégal et la destruction de leur habitat, les rhinocéros sont classés dans la liste « rouge » de l’Union internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) en tant qu’espèce « en danger critique d’extinction » à l’exception du rhinocéros blanc du sud classé « proche de la menace ».

Si pendant la préhistoire de nombreuses espèces de ce mammifère étaient présentes dans la vie sauvage, il n’en reste aujourd’hui plus que cinq qui peuplent les savanes et les zones hybrides d’Afrique, ainsi que les forêts d’Asie. Seuls quelques rhinocéros survivent actuellement en dehors des réserves et des parcs nationaux.

D’après les chiffres du Fonds mondial de la Nature (WWF), on dénombre actuellement une soixantaine de rhinocéros de Java (Indonésie), 100 de Sumatra (Indonésie et Malaisie), 3.300 unicornes (Inde et Népal), plus 5.000 noirs en Afrique, notamment au Kenya, en Afrique du Sud et en Namibie, ainsi que plus de 20.000 rhinocéros blancs.

Force est de constater que la population de ce géant ne cesse de décroître au fil des années, passant de 500.000 au début du 20è siècle, 70.000 en 1970 à environ 29.000 rhinocéros dans le monde en 2016, ce qui laisse entendre que les rhinocéros pourraient disparaître au cours des dix prochaines années, estiment les défenseurs de la nature.

Le braconnage demeure, certes, la principale raison du déclin continu de la population de cet animal, mais n’est pas la seule. La destruction et la perte de son habitat est aussi un grand facteur, indique le WWF, soulignant qu’en Asie du sud-est et en Inde, la pression exercée par les populations humaines et la dégradation ou la destruction des forêts, font du rhinocéros l’une des espèces les plus menacées aujourd’hui.

Le rhinocéros est principalement convoité pour sa corne. Et pour cause on lui confère, à tort, des vertus aphrodisiaques dans plusieurs cultures. C’est ainsi qu’il est traqué à outrance par les braconniers.

Cette situation « alarmante » interpelle les différentes parties concernées, organisations de défense de la nature et les pays où cette espèce survit encore, à entreprendre une action ferme et efficace pour atténuer les menaces qui pèsent sur le rhinocéros en vue de préserver ses sous-espèces vulnérables et en voie de distinction et ce, à travers le renforcement des zones protégées en Afrique et en Asie et de la lutte contre le commerce illégal de bois menaçant l’habitat des rhinocéros, et le blocage du commerce illégal de cornes.

Le Kenya figure parmi ces pays concernés et qui abritent un nombre important de ces animaux, ce qui en fait l’une des parties appelées à jouer un rôle central dans cet effort mondial de conservation de cette espèce.

Outre un nombre considérable de rhinocéros noirs (plus de 1.000), le pays est-africain jouit du privilège d’abriter le « dernier » rhinocéros mâle blanc du Nord. Il s’appelle Sudan, il a 42 ans, et fait 1,82 mètre pour 2,3 tonnes.

Dans ce sillage des efforts de préservation de cette espèce, le Service kényan de la Protection de la Faune (KWS) et le Fonds mondial pour la nature ont lancé, début 2016, une opération de fixation des micros-puces sur les cornes des rhinocéros noirs dans le célèbre parc de Masai Mara, dans le sud-ouest du pays, en vue de renforcer leur surveillance et leur protection contre le braconnage.

Cette opération s’inscrit dans le cadre des efforts déployés par les autorités kényanes, à travers le recours aux moyens technologiques modernes, pour contrecarrer le braconnage et le commerce illégale qui menacent certaines espèces en voie de distinction au niveau de ce parc de renommée mondiale.

Le KWS a également lancé, en collaboration avec les autorités tanzaniennes, une « opération de sécurité conjointe » pour traquer les tueurs d’un rhinocéros noir dans la Réserve nationale de Masaï Mara, située dans la vallée du Rift (ouest).

Certes le pays est-africain déploie des efforts considérables pour préserver sa faune en général, et du rhinocéros, en particulier, qui figure parmi les principales espèces qui attirent le plus les touristes et visiteurs de ses parcs nationaux, pourtant beaucoup reste à faire comme en témoigne les chiffres faisant état qu’en 1971, le parc de Mara comptait 120 rhinocéros noirs mais le nombre a chuté à environ 30 actuellement en raison notamment du braconnage, selon la « Mara Conservancy », qui gère l’une des zones protégées les plus visitées et les plus connues dans le monde.

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