En vedetteL’AFD et la BM s’engagent aux côtés du Maroc par un financement d’un million d’euros

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12 Déc

L’AFD et la BM s’engagent aux côtés du Maroc par un financement d’un million d’euros

Paris – L’Agence française de développement (AFD) et la Banque mondiale se sont engagées, mardi en marge du sommet international du climat (One Planet summit) à Paris, aux côtés du Maroc par un financement d’un million d’euros destiné au soutien de l’Initiative pour l’Adaptation des Agricultures Africaines aux Changements Climatiques – Initiative Triple A.

L’initiative triple A avait été lancée en 2016 en amont de la préparation de la COP22 sous présidence marocaine à Marrakech.

Aujourd’hui, la Banque Mondiale, par le pilotage d’une assistance technique globale et l’Agence Française de Développement, par un financement d’un million d’euros, se positionnent comme partenaires de premier ordre du Royaume du Maroc dans le cadre de l’Initiative Triple A.

L’accord de financement a été signé par le ministre de l’Agriculture, du développement rural, des eaux et forêts Aziz Akhannouch, la vice-présidente du développement durable au sein de la Banque mondiale, Laura Tuck et le Directeur général de l’AFD, Remy Rioux.

Un memorandum of understanding relatif à ce partenariat a été également signé à cette occasion, par Mme Tuck et M. Remy.

Depuis 2015, la COP21, puis la COP22 ont mobilisé de nombreux acteurs étatiques, financiers et issus de la société civile dans la lutte contre le changement climatique.

Aujourd’hui, de nouveaux moyens d’intervention émergent pour accompagner les pays les plus vulnérables au changement climatique vers des trajectoires de développement résilientes.

Alors que le continent africain n’est responsable que de 4 % des émissions mondiales de gaz à effets de serre, l’Afrique est particulièrement touchée par le changement climatique. S’agissant du secteur agricole, les prévisions estiment qu’à l’horizon 2025, deux tiers des terres arables africaines seront dégradées en raison de la désertification et qu’en 2050, la baisse des rendements agricoles pourrait atteindre 20 %.

Malgré l’importance de l’agriculture pour l’économie africaine et la vulnérabilité des systèmes agricoles aux changements climatiques, l’Afrique n’a attiré à ce jour que 5 % de l’ensemble des financements liés au climat, avec seulement 4% alloués à l’agriculture.

Dans ce contexte, le défi à relever pour le continent africain est double : adapter son agriculture tout en augmentant sa production agricole.

L’initiative Triple A du Maroc s’inscrit dans cette trajectoire et a pour vocation de constituer un pôle d’expertise au service des pays africains. Elle affiche les objectifs suivants : plaider pour la croissance du financement public et privé pour l’Adaptation, l’Agriculture et l’Afrique et pour un accès facilité des projets africains aux fonds climat et promouvoir des solutions innovantes pour répondre aux besoins prioritaires de l’Afrique en mettant en avant des projets et bonnes pratiques africaines dans des domaines tels que la maîtrise de l’eau agricole ou encore la gestion des risques climatiques.

Elle vise aussi à positionner l’agriculture au centre des négociations-climat en mettant en exergue une augmentation durable de la productivité et des revenus agricoles, l’adaptation et le développement de la résilience de l’agriculture face aux changements climatiques en positionnant l’agriculture comme partie de la solution aux changements climatiques; ainsi qu’à œuvrer à un renforcement des capacités africaines en matière de définition et/ou mise en œuvre de politiques agricoles, de montage et de gestion de projets agricoles durables et résilients face au climat.

S’exprimant lors de la cérémonie de signature de cet accord, M. Akhannouch a souligné que l’initiative triple A a pour objectifs d’agir pour transformer l’agriculture dans ce continent qui bien, qu’il n’est pas un grand pollueur, subit de plein fouet les effets du changement climatiques.

Il a aussi indiqué que l’initiative triple A apporte des solutions relatives à la question du travail de sol, de gestion de l’eau dont le Maroc dispose d’une importante expérience grâce notamment à la politique des barrages, outre les questions de l’assurance et de financement de la petite exploitation agricole.

Ce partenariat avec l’AFD et la Banque mondiale permettra de vulgariser le savoir-faire et de partager les expériences, a-t-il dit, faisant observer que cette mixité entre le financement le savoir-faire peut apporter des solutions pragmatiques aux autres pays.

Pour sa part, Mme Tuck a exprimé les remerciements de la Banque mondiale au Maroc qui a été à l’origine de cette initiative, relevant que le Royaume dispose d’un secteur agricole fort et solide.

Elle a aussi mis l’accent sur le rôle de l’agriculture aussi bien pour assurer le développement du continent que pour faire face aux effets du changement climatique, relevant que l’initiative triple A s’inscrit dans la lignée du plan climat de la Banque mondiale.

Remy Rioux a, quant à lui, salué l’engagement continental très fort du Royaume, notant que l’initiative tripe A est nourrie de l’expérience marocaine réussie dans le domaine de l’agriculture.

L’initiative triple A se veut une plateforme d’innovations et d’échange de bonnes pratiques, a-t-il poursuivi, relevant que la signature de cet accord permettra à l’AFD de devenir un partenaire d’une trentaine de pays africains.

La cérémonie de signature de cet accord s’est déroulée en présence notamment du ministre de l’Economie et des finances, Mohamed Boussaid, de la secrétaire d’Etat chargée du développement durable, Nezha El Ouafi et de l’ambassadeur du Maroc en France, Chakib Benmoussa.

L’initiative pour l’Adaptation de l’Agriculture Africaine (AAA) est promue par le Maroc pour doter le continent d’une agriculture intelligente et résiliente face au changement climatique.

Lancée il y a plus d’un an dans le cadre de la 22-ème Conférence des Nations unies sur le changement climatique à Marrakech (COP22), l’Initiative AAA promeut et favorise la mise en place de projets concrets pour améliorer la gestion des sols, la maîtrise de l’eau agricole, la gestion des risques climatiques et les capacités et solutions de financement.

Elle se veut non seulement une réponse clé aux changements climatiques, mais également à l’insécurité alimentaire.

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