MEDays 2016: La COP22 « modèle » de coalitions pour les prochaines COP

Tanger – La 22ème Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP22), tenue en novembre à Marrakech, s’érige sans aucun doute en plateforme « modèle » d’initiatives prometteuses et de coalitions autour de la lutte mondiale contre les effets du changement climatique pour les prochaines COP, ont affirmé, vendredi à Tanger, des experts marocains et étrangers dans les domaines de l’environnement et de l’agriculture.

Intervenant lors d’une session plénière sous le thème « De Marrakech à la COP23 : Concrétiser l’initiative Triple A et définir l’Agenda pré 2020 », organisée dans le cadre de la 9ème édition du Forum international MEDays, des experts ont souligné que la COP22, celle de l’Action et de l’Afrique, a été un « grand succès » à la fois sur le plan organisationnel qu’en termes de résultats réalisés, d’initiatives lancées et de coalitions mises en place, qui font d’elle une plateforme exemplaire pour les prochaines COP pour une action plus concrète et plus efficiente.

Ils ont ainsi mis en avant les initiatives enthousiastes lancées lors de la COP22, en particulier celle « triple A » qui vise à promouvoir et à favoriser la mise en place de projets concerts pour améliorer la gestion des sols, la maîtrise de l’eau agricole, la gestion des risques climatiques et les capacités et solutions de financement, notant que la proclamation de Marrakech a amorcé une nouvelle ère de l’action pour le climat, dans la mesure où elle a été une occasion pour réitérer l’engagement des décideurs à poursuivre leur action en faveur de la lutte contre les effets du changement climatique.

Les panélistes ont également salué le ferme engagement et l’adhésion inconditionnelle lors de la COP22 des entreprises, des collectivités, des organisations non gouvernementales et l’ensemble de la société civile, qui sont venus faire entendre leurs voix et contribuer à travers des initiatives innovantes et ambitieuses aux efforts de la communauté internationale pour lutter contre les effets des changements climatiques.

Ils ont également précisé que la COP22 a été une occasion pour définir les règles, les modalités et les procédures pour mettre en application l’Accord de Paris et transformer la volonté politique des Etats en actions, et ce en vue de relever les défis liés à la lutte contre les changements climatiques et la réalisation des objectifs de développement durable.

Sur la question de financement, les panélistes ont appelé à promouvoir l’action collective, renforcer les partenariats public-privé, encourager les initiatives novatrices et à garantir une mobilisation pérenne des ressources, notant que le secteur privé joue un rôle déterminant dans la mobilisation des financements nécessaires à la réalisations des projets d’économie verte.

Cette session a été animée par Abdeladim El Hafi, Commissaire de la COP22, et Haut-Commissaire aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification, Aziz Mekouar, Ambassadeur pour la négociation multilatérale, COP22, Jamil Ahmad, Directeur du Programme des Nations-Unis pour l’environnement « UNEP », Brice Lalonde, ancien ministre français de l’Environnement, et Juha Korkeaoja, ancien ministre finlandais de l’agriculture et des forêts).

Placée sous le thème « De la fragmentation à la durabilité : Révolutionner les paradigmes », la 9ème édition du MEDays, organisée par l’Institut Amadeus, sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, vise à débattre des premiers enseignements tirés des travaux de la COP22 et des orientations économiques et énergétiques à prendre à l’entame de la présidence marocaine de cet événement international, et à examiner les perspectives de développement de l’Afrique.

Associant plus de 3.000 participants et 120 intervenants de haut niveau, parmi lesquels des chefs d’Etats et de gouvernements, des ministres, des décideurs politiques, des dirigeants d’entreprises, des experts, des universitaires et des représentants de la société civile, le Forum MEDays2016 vise à placer le concept de codéveloppement responsable au centre des enjeux africains et mondiaux, à travers le traitement des modalités concrètes de redéfinition des relations Sud-Nord et de consolidation des rapports Sud-Sud.