En vedetteLes oasis de Drâa-Tafilalet: Un écosystème millénaire, un héritage précieux

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17 Juin

Les oasis de Drâa-Tafilalet: Un écosystème millénaire, un héritage précieux

-(Par Mohamed NASSIRI)-.

Errachidia, 17/06/2018 (MAP)- La désertification et la sécheresse handicapent sérieusement le développement de Drâa-Tafilalet, une région à dominance oasienne où les actions anthropiques affectent l’écosystème et provoquent la dégradation de l’environnement.

Les conséquences négatives des agissements humains interpellent tout un chacun à mettre les bouchées doubles en vue de pallier les risques que subi la nature.

Dans les zones oasiennes et de montagne, le comportement irresponsable des habitants vis-à-vis de la flore est souvent perçu comme un facteur déterminant de la déforestation, c’est pourquoi la sensibilisation des acteurs de développement local est une urgence pour préserver cet héritage précieux.

Aussi, pour atténuer l’impact des phénomènes naturels, d’autres alternatives existent notamment la mobilisation des institutions publiques et la mise à profit de la coopération multilatérale.

Sur ce dernier point, d’aucun ne peut nier que la stratégie des Ongs internationales concernant les menaces qui guettent les oasis est très poussée, d’autant plus que ces risques revêtent une dimension planétaire et la solution doit être mondiale.

Les Ongs font également le plaidoyer afin de convaincre l’opinion publique mondiale sur l’utilité de créer un institut international dédié à la recherche environnementale, sachant que les oasis constituent un rempart de protection des espaces contre les impacts de la désertification et de la sécheresse.

Cet argumentaire justifie donc la dimension internationale de ces fléaux naturels d’où la nécessité de mutualiser les efforts.

A Drâa-Tafilalet par exemple, la sécheresse qui affecte de plein fouet le territoire aggrave une situation déjà difficile à cause des risques énormes sur la faune et la flore. Ce phénomène climatique récurrent qui s’explique surtout par l’irrégularité des précipitations et le déficit des eaux de surface, exige des solutions pratiques.

C’est vrai que les causes de la sécheresse sont liées notamment au positionnement géographique de la région située derrière une chaîne montagneuse qui bloque souvent le passage des nuages porteurs de pluies, mais pour les experts des questions écologiques et environnementales cette « injustice géologique » n’est pas insurmontable.

En effet, la construction de nouveaux barrages, la mise en place d’un plan de gestion du phénomène visant la sauvegarde des khettaras, la réutilisation des eaux usées épurées et la collecte des eaux de pluie, sont autant de pistes à scruter.

Se contenter de mettre en exergue l’importance vitale des oasis classées comme patrimoine mondiale n’est pas suffisant, encore faudrait-il passer à l’action à travers l’implication de la société civile notamment la jeunesse en tant que principale force de demain comme c’est le cas à Drâa-Tafilalet qui a réussi à capitaliser un savoir-faire reconnu à l’échelle mondiale grâce aux contacts avec les Ongs internationales actives dans la préservation des oasis.

Ces espaces sont connus depuis toujours comme des écosystèmes fragiles, pourtant ils ont longtemps su s’adapter aux conditions difficiles de l’environnement.

L’ingéniosité de l’homme oasien a été le secret de cette relation féconde, riche et harmonieuse entre les populations rurales et leur milieu naturel qui était constamment maintenu en équilibre grâce à la vigilance des habitants.

Aujourd’hui, la donne a beaucoup changé. L’agressivité qui pèse ces derniers temps sur le milieu exacerbe le déséquilibre écologique dans les oasis et la célébration de la journée mondiale de la désertification et de la sécheresse offre l’opportunité d’approfondir le débat sur ces phénomènes naturels dont pâtit Drâa-Tafilalet.

Les experts font observer que la désertification a toujours existé en milieu oasien et se demandent pourquoi nos ancêtres ont su s’y adapter harmonieusement, alors qu’actuellement la vie dans ces territoires est devenue difficile, provoquant un exode rural massif du fait justement de la crise patente de l’écosystème.

Ce constat alarmant et l’ampleur des dégâts écologiques subis par cet espace millénaire nécessitent donc la mobilisation de tous les acteurs concernés pour la valorisation des oasis qui constituent un capital précieux dans le paysage naturel du Maroc et qui comptent parmi les richesses naturelles et culturelles du pays.

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