En vedetteLes pratiques traditionnelles de gestion de l’eau continuent d’intéresser et de fasciner

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22 Mar

Les pratiques traditionnelles de gestion de l’eau continuent d’intéresser et de fasciner

Marrakech- Les pratiques traditionnelles de gestion de l’eau continuent d’intéresser et de fasciner, a souligné jeudi, à Marrakech, le ministre des Habous et des affaires islamiques, M. Ahmed Toufiq.

Intervenant à une conférence-débat sous le thème « la gestion coutumière de l’eau, levier de gestion raisonnée des ressources hydriques au Maroc », M. Toufiq a relevé que tous les intervenants sont appelés à faire connaitre ce patrimoine national de gestion de l’eau et à le sauvegarder.

Après avoir tenu à rappeler que la gestion de l’eau appartenait historiquement, avant la période du Protectorat, au ministère des Habous, il a indiqué que la tradition prophétique (la Sunna) préconise la stricte parcimonie de l’eau comme il est de coutume dans les ablutions par exemple où il est recommandé d’éviter le gaspillage de l’eau.

Et de faire remarquer que la stricte observation de la Sunna dans ce domaine, peut amener à économiser chaque jour près de 10 millions m3 d’eau, cette denrée mentionnée dans le Saint-Coran plus de 60 fois.

M. Toufiq, qui a abordé le rôle de l’eau dans l’histoire du Maroc, a souligné que cette denrée vitale « attisait les conflits, maintenait la paix et conditionnait l’occupation des sols ».

La Secrétaire d’Etat chargée de l’eau, Mme Charafat Afilal, a pour sa part, indiqué que le Maroc a mis en place depuis longtemps une politique dynamique dans le domaine de la gestion de l’eau à travers la réalisation d’une infrastructure hydraulique, ce qui a permis au Royaume de surmonter des périodes particulièrement difficiles et de répondre à ses besoins en eau, qui s’est traduit par l’amélioration des indicateurs d’accès à l’eau.

Dans une allocution lue en son nom, par le directeur général de l’Agence du Bassin du Tensift, Abdelmajid Naimi, la ministre s’est félicitée des réalisations accomplies par le Maroc sur la voie d’atteindre les objectifs du millénaire pour le développement (OMD) relatifs à l’eau.

Et de passer en revue les différentes solutions aux défis de pénurie d’eau dans certaines régions, dont le développement de l’offre hydrique en recourant aux ressources hydriques non conventionnelles telles que le dessalement des eaux de mer, le traitement et la réutilisation des eaux usées et l’alimentation artificielle de la nappe phréatique.

« Nous sommes tous rassemblés pour échanger, débattre, sensibiliser et initier des actions concrètes pour préserver notre ressource la plus précieuse », a relevé pour sa part, Mme Miriem Bensalah-Chaqroun, vice-présidente des Eaux minérales d’Oulmès, initiatrice de cette rencontre.

Mme Bensalah-Chaqroun, également présidente de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), a souligné la volonté des Eaux Minérales d’Oulmès d’ »alimenter la réflexion » avec l’ensemble des acteurs pour « aller encore plus loin dans la préservation des ressources hydriques ».

Le Royaume, qui dispose de près de 21 milliards m3 de ressources en eau, est confronté dans les décennies à venir, à une insuffisance de cette ressource vitale, a-t-elle insisté, faisant remarquer que le Maroc, sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a mis en place une stratégie visant à moderniser et rationaliser la gestion de l’eau.

La coordinatrice de l’ONG « Africa Civil Society Network for Water », Mme Sareen Malik, a de son côté, souligné que la gestion coutumière de l’eau n’est pas une spécificité du Maroc mais de l’Afrique toute entière, relevant que toute gestion de l’eau doit allier le moderne et le traditionnel et doit reposer sur la gouvernance.

Cette militante associative africaine a appelé dans ce cadre à une coopération et un partenariat tripartite : Etat, secteur privé et société civile.

La coordinatrice et représentante de l’ONG WWF Maroc, Mme Yousra Madani, a quant à elle, relevé que le Maroc est menacé par la pénurie d’eau  à l’horizon 2050, notant que les pratiques coutumières de l’eau font partie du patrimoine immatériel de l’humanité et sont un élément clé dans la préservation du tissu social et des ressources naturelles et un facteur de solidarité et de cohésion sociale permettant de réduire la migration des populations et d’assurer une stabilité des peuples.

Abordant les avantages de la gestion traditionnelle de l’eau, elle a indiqué que les séguias et la culture en terrasse enrichissent la biodiversité notamment en ce qui concerne les plantes herbacées alors que la noria, au-delà de sa vocation première d’élever l’eau et de l’acheminer vers des canaux, permet de produire une énergie propre et continue.

Et de faire remarquer que la transparence des pratiques de la gestion coutumière de l’eau et le partage équitable renforcent le sentiment de responsabilité de chaque usager et évitent la surconsommation des ressources naturelles.

Organisée au Musée Mohammed VI pour la civilisation de l’eau à Marrakech, en partenariat avec l’ONG WWF-Maroc, cette rencontre est initiée à l’occasion de la Journée Mondiale de l’Eau.

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