Quatre questions à El Mahdi Arrifi, Directeur général de l’Agence pour le Développement Agricole

Paris – Le Directeur général de l’Agence pour le Développement Agricole, El Mahdi Arrifi, revient, dans un entretien à la MAP, sur les enjeux de la participation du Maroc au Salon International de l’Agriculture de Paris (SIAP), qui se tient jusqu’au 1er mars prochain, et sur la politique suivie par l’ADA pour la promotion des produits du terroir marocain sur les circuits internationaux, mais également au niveau national.

Huitième participation du Maroc au SIA de Paris. Pourquoi l’ADA tient-elle à être présente chaque année à ce Salon ?

L’ADA participe pour la 8ème année d’affilée à ce Salon car c’est un rendez-vous incontournable pour le monde agricole. Cette année nous participons avec une trentaine d’exposants représentant plus d’une soixantaine de coopératives et un peu plus de 1680 agriculteurs et producteurs qui sont des femmes rurales, des jeunes et des petits agriculteurs. Au total ce sont plus d’une soixantaine de produits du terroir labellisés qui sont présentés au SIAP. Des produits très demandés et qui jouissent d’une notoriété certaine au niveau du marché français et européen. Le Salon est une opportunité pour les coopératives marocaines de découvrir ce qui se passe ailleurs en termes d’évolution technologique et de techniques de production.

Quels sont les enjeux de la participation marocaine à ce Salon ?

Le SIAP offre aux coopératives marocaines l’opportunité de décrocher des contrats d’export. D’ailleurs, nous prévoyons, dans le cadre de ce Salon, d’organiser plus de 300 rencontres B2B.

L’objectif de la participation du Maroc à ce Salon est de permettre aux coopératives, d’abord de faire connaître leurs produits à l’échelle internationale, et de négocier, à travers les rencontres B2B avec des opérateurs ici en France et à travers l’Europe, pour décrocher des contrats d’export qui doivent permettre aux coopératives d’améliorer leur revenu. Entre 2008 et 2019, les exportations des produits du terroir ont été multipliées par trois, en partie grâce à tout le travail qui se fait en matière d’accompagnement de qualité et en matière de participation à des événements internationaux comme le Salon de Paris.

Ce genre de participation permet aussi aux coopératives de voir ce qui se fait dans le secteur des produits du terroir dans d’autres pays comme la France qui est très connue par ce secteur, en termes de qualité d’emballage et d’évolution des techniques de production.

Quid de la commercialisation des produits du terroir marocain au niveau international mais aussi national ?

Le problème de commercialisation des produits du terroir se posait par le passé. Mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. Ces dernières années, nous avons conduit un grand programme au niveau du ministère de l’Agriculture et de l’ADA avec les coopératives. On a signé des conventions avec les grandes et moyennes surfaces de distribution et toutes les enseignes qui sont connues au Maroc, avec les marchés solidaires aussi notamment le grand marché solidaire de Casablanca.

Tout cela permet aujourd’hui d’avoir des rayons dédiés aux produits du terroir authentiques marocains des coopératives que nous accompagnons. De nos jours, le consommateur marocain a la possibilité d’aller se procurer directement ces produits au niveau des magasins spécialisés ou au niveau des marchés solidaires. Cela a permis de multiplier par deux le chiffre d’affaires des coopératives grâce à l’intégration des circuits moderne de distribution.

En quoi consiste la politique de l’ADA pour la promotion des produits du terroir marocain au niveau international et national?

D’une part, on travaille sur l’export à travers tout ce que fait l’ADA et le ministère de l’Agriculture en matière de participation aux salons internationaux comme celui de Paris, la Semaine Verte en Allemagne, le SIA d’Abu Dhabi. Nous participons aussi à certains événements de promotion de l’investissement dans le secteur agricole au niveau de plusieurs pays. Dernièrement, nous étions en Russie. On va être au Canada et aux États-Unis. Tout cela permet de faire connaître d’abord les produits marocains qui sont de grande valeur et de très grande qualité et de faire connaitre aussi ces circuits à nos coopératives.

D’autre part, n’oublions pas que nous avons, au niveau national beaucoup de Salons notamment le SIAM de Meknès qui est un rendez-vous mondial et cela permet aux coopératives de commercialiser leurs produits.

En général, les quatre et cinq premiers jours du SIAM, permettent aux coopératives de faire un chiffre d’affaires en moyenne de 15 à 16 millions de dirhams. Mais il y a aussi les Salons régionaux, provinciaux… Tout cela donne aujourd’hui une dynamique très forte au secteur.