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25 Mai

Appel à la reconstitution des écosystèmes au Maroc

Rabat – Le Haut-Commissaire aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification (HCEFLCD), Abdeladim Lhafi, a souligné, jeudi à Rabat, la nécessité de reconstituer les écosystèmes pour réintroduire les espèces en voie d’extinction dans leur habitat d’origine.

« Beaucoup d’espèces ont, malheureusement, déjà disparu, comme le lion de l’Atlas, qui n’existe que dans le Parc zoologique de Rabat, ou encore le crocodile d’Afrique de l’Ouest qui existait dans le sud du Maroc dans la province d’Assa-Zag pendant les années 40″, a déclaré M. Lhafi lors d’une rencontre avec les médias autour de la Stratégie de conservation de la nature (2015-2025), notant que ces espèces ne sont plus qu’un souvenir et qu' »il faut prendre acte de cette situation à travers la reconstitution des écosystèmes pour les réintroduire dans leur habitat d’origine ».

Il a, aussi, relevé que cette rencontre, organisée à l’occasion de la Journée mondiale de la biodiversité, célébrée cette année sous le thème « Biodiversité et tourisme durable », et à laquelle ont pris part les différentes directions du HCEFLCD, a pour objectifs de dresser l’état des lieux et d’exposer la stratégie de conservation de la nature 2015-2025 du Haut-commissariat qui permet de mettre en exergue les acquis réalisés sur le plan de la conservation des écosystèmes, du reboisement, de la lutte contre les érosions et la dégradation, entre autres.

M. Lhafi a fait savoir que, sur le plan légal et réglementaire, le Maroc dispose d’un arsenal juridique actualisé et basé sur les conventions internationales ratifiées relatives à la protection de la nature, appelant à la nécessité de sensibiliser les citoyens quant à la préservation des ressources pour les générations futures.

« Il est primordial de lutter contre toutes formes de cybercriminalité qui se développent à l’échelle mondiale et d’agir par les moyens coercitifs et de sensibilisation, contre notamment le commerce illicite de ces espèces en voie d’extinction », a-t-il insisté.

De son côté, M. Zouhair Amhaouch, Chef de la division des Parcs et réserves naturelles relevant du Haut-Commissariat, a présenté les grandes réalisations du décennal 2005-2014 de la stratégie nationale de la conservation de la nature qui repose sur trois piliers relatifs à la mise en place d’un système national des Aires protégées (AP), à la conservation et l’utilisation rationnelle des zones humides et à la gestion de la faune sauvage et ses habitats.

« La démarche stratégique mise en place par le Haut-Commissariat repose sur la restauration des écosystèmes en traitant les causes de dégradation, l’aménagement et l’équipement de ces espaces et la valorisation des produits des activités économiques au profit du développement local », a-t-il expliqué.

M. Amhaouch a, de même, rappelé que le Maroc a actualisé les lois sur les aires protégées, sur la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages (CITES ) et sur la chasse, la pêche et l’aquaculture continentales, précisant qu’il dispose désormais d’un arsenal juridique actualisé et approprié pour la gestion de la nature.

Concernant la réhabilitation des habitas et le développement des espèces de faune et de flore, il a fait savoir que le programme décennal 2005-2014 a permis de réintroduire certaines espèces disparues dans leurs milieux naturels, notamment les antilopes sahariennes dans la réserves de Safia, de créer un réseau de réserves de faunes sauvages et de procéder à la restauration ex-situ pour certaines populations menacées.

Le Chef de la division des Parcs et réserves naturelles a aussi mis en avant les objectifs de cette stratégie de conservation de la nature à l’horizon 2025 qui consistent notamment en le classement de 25 nouveaux Sites d’intérêt biologique et écologique (SIBE), la mise en place de comités de gestion, l’adoption des plans de gestion concertée des AP, l’équipement et le développement des produits d’écotourisme et l’inscription de 30 nouveaux sites sur la liste RAMSAR (Engagement international pour la préservation et l’utilisation rationnelle des zones humides), ainsi que l’élaboration de 54 Plans d’aménagement et de gestion des zones humides prioritaires.

Cette stratégie s’assigne également pour buts de dresser un inventaire et un suivi des espèces de faune et de flore menacées de disparition, d’élaborer et de mettre en œuvre des plans d’action pour la réintroduction des espèces menacées dans leurs milieux naturels, d’élaborer des outils d’information et d’éducation à l’environnement et de conserver et réintroduire dans les milieux naturels 7 espèces d’antilopes et 7 autres d’avifaunes, entre autres, a-t-il ajouté.

M. Amhaouch a, en outre, fait observer que le HCEFLCD ambitionne d’ici 2020, à disposer d’un système national d’Aires protégées complet et écologiquement représentatif par le classement de 25 nouveaux sites portant la superficie de 764.000 hectares (ha) à 3.450.000 ha, soulignant le rôle de la société civile dans la mise en œuvre de cette stratégie à travers notamment des programmes d’écodéveloppement, de valorisation des produits locaux, de sensibilisation, de lutte contre le commerce illicite (dénonciation, surveillance et enquête) et de lutte contre la chasse et la pêche illégales.

 

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