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12 Mai

Transition énergétique: L’expérience marocaine citée au Forum de l’énergie de Vienne

Vienne – La politique marocaine en matière de transition énergétique a été citée en exemple au Forum de l’énergie de Vienne, organisé les 11 et 12 mai au palais de la Hoburg (siège de la présidence autrichienne) avec la participation d’une délégation marocaine conduite par le ministre de l’Energie, des mines et du développement durable, Aziz Rebbah.

Dirigeant les débats, Mme Mafalda Duarte, directrice de programme au Fonds d’investissement pour le climat (FIC), a chaudement salué les grandes avancées réalisées au Maroc sur le chemin de l’efficacité énergétique, se disant impressionnée par la vision de SM le Roi Mohammed VI et Son engagement en faveur de l’environnement et de la promotion des énergies renouvelables dans le mix énergétique.

Tout en citant les grands chantiers chapeautés par l’Agence marocaine pour le développement durable (MASEN), elle a noté que les changements rapides dans le monde, confronté continuellement à de nouveaux défis climatiques, nécessitent des financements conséquents des projets environnementaux.

Et de déplorer que le déficit du financement nécessaire à la réalisation de l’objectif 7 du développement durable, qui porte sur l’énergie, est très important, et que dans un scénario de statu quo, il ne sera pas atteint avant 2080.

Pour sa part, M. Rebbah a donné un éclairage sur la stratégie nationale du développement durable (SNDD) qui vise, entre autres, à renforcer durablement la compétitivité et à réussir le challenge d’une économie verte et inclusive d’ici à 2020, avant d’ajouter qu’il s’agit d’une vision qui cherche notamment à consolider la gouvernance, à réduire les inégalités sociales et territoriales, à préserver la biodiversité, ou encore à lutter efficacement contre les changements climatiques.

Pour réussir cette transition vers une économie verte, le ministre a souligné qu’il s’agit, entre autres, d’accélérer la mise en œuvre des politiques d’efficacité et de transition énergétique en parachevant le dispositif réglementaire, de promouvoir un tourisme et un artisanat durables, de favoriser les conditions d’une exploitation minière durable et d’aligner l’urbanisme sur les principes de développement durable avec à la clé de villes économes en espace et sobres d’un point de vue énergétique.

Evoquant, par ailleurs, les engagements du Maroc face au changement climatique, il a fait savoir que cela porte sur une réduction de 42 pc des émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici à 2030, indiquant qu’une enveloppe de 50 milliards de dollars américains est dédiée à la matérialisation des stratégies d’atténuation des émissions de GES.

M. Rebbah a aussi passé en revue les réalisations du Maroc et les projets en cours en matière de production de l’énergie grâce au parc éolien et à partir de la valorisation des déchets liquides et solides et surtout dans le domaine de l’énergie solaire dans différentes régions du Royaume, notamment à Ouarzazate qui abrite le plus grand thermo-solaire du monde, la centrale Noor.

Preuve du réel engagement du Maroc en faveur de la promotion des énergies renouvelables dans le mix énergétique, l’attribution lundi dernier à Washington à SM le Roi Mohammed VI du prestigieux Prix du Visionnaire en Efficacité Energétique (Energy Efficiency Visionary Award), décerné par le Forum Mondial sur l’Efficacité Energétique, comme l’a, d’emblée, souligné Mme Miriem Bensaleh Chaqroun, présidente de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), avant de mettre en avant l’organisation en novembre dernier à Marrakech de la conférence internationale sur les changements climatiques (COP22).

Un sommet mondial qualifié comme étant celui des solutions et de l’action pour un réel engagement des États en faveur des énergies propres et une réduction notable des GES, a-t-elle noté, soulignant que l’efficacité énergétique est une priorité absolue au Maroc comme en témoignent les grands chantiers lancés dans le pays avec l’ambition d’assurer 52 pc des besoins énergétiques à l’horizon 2030, sans pollution aucune.

Des chantiers qui ont permis au Maroc de se positionner aujourd’hui comme un pays leader dans les domaines des énergies renouvelables (solaire, hydraulique, éolienne), renforçant notablement son indépendance énergétique, a-t-elle affirmé.

Relevant l’engagement de sa confédération en faveur de la réalisation des objectifs environnementaux, elle a fait savoir que les questions climatiques et environnementales sont à l’agenda de la CGEM depuis plus de 20 ans, rappelant le lancement en octobre dernier de « l’initiative entreprises climat Maroc » (IECM), une action visant à intégrer les risques et les opportunités climatiques dans les plans de développement des entreprises marocaines.

A travers cette initiative, la CGEM cherche à accompagner les entreprises dans leur intégration à la dynamique climatique, a souligné Mme Bensalah-Chaqroun, ajoutant que l’IECM ambitionne aussi de favoriser l’émergence d’une économie verte au niveau national avec un rayonnement attendu au niveau de l’Afrique.

Elle a ajouté que l’IECM vise aussi à récompenser l’engagement de l’entreprise pour le climat par l’adhésion à une charte climat puis, à moyen terme, l’octroi d’un label climat, notant que cette initiative s’articule autour de quatre axes stratégiques, à savoir la sensibilisation, la formation, l’accompagnement et le développement.

Tout en plaidant pour un partenariat public-privé dans ce domaine, elle s’est félicitée de l’importance des investissements privés dédiées à la promotion des énergies renouvelables et propres ainsi que leur impact socio-économique.

D’autres intervenants ont noté que la promotion des énergies renouvelables ne devrait pas être une priorité nationale mais bien au-delà, une préoccupation planétaire, soulignant que l’investissement dans ces énergies est à longue échéance mieux rentable sur le plan de la croissance et surtout sur le plan du développement durable dans le monde, notamment dans les pays pauvres qui paient aujourd’hui une lourde facture énergétique.

Le Forum de l’énergie de Vienne (Vienna Energy Forum 2017) a été créé en 2009 et se tient tous les deux ans. Il est conjointement organisé par l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI), l’initiative du Secrétaire général des Nations unies « Energie durable pour tous » (SE4All), l’Institut international d’analyse des systèmes appliqués (IIASA) et le gouvernement fédéral autrichien.

Les participants à cette cinquième édition ont principalement discuté des financements des éco-projets et des possibilités d’une transition énergétique propre en faveur notamment des populations précarisées.

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