L’ONU appelle à agir davantage pour protéger l’environnement en temps de guerre
Nations-Unies (New York) – La Directrice exécutive du Programme des Nations-Unies pour l’environnement (PNUE) a appelé, mercredi, à davantage d’action pour protéger l’environnement en temps de guerre « si l’on veut que le monde atteigne l’objectif d’un avenir plus durable pour tous les peuples et pour la planète ».
« Les facteurs environnementaux sont rarement, sinon jamais, la seule cause de conflit violent. Cependant, l’exploitation des ressources naturelles et les stress environnementaux connexes peuvent être impliqués dans toutes les phases du cycle du conflit, qu’il s’agisse de contribuer à l’éclatement et à la perpétuation de la violence ou de compromettre les perspectives de paix », a expliqué Inger Andersen, à l’occasion de la Journée internationale pour la prévention de l’exploitation de l’environnement en temps de guerre et de conflit armé.
Malgré la protection fournie par plusieurs instruments juridiques, l’environnement continue d’être « la victime silencieuse des conflits armés dans le monde entier », selon le PNUE.
« L’accès à l’eau, la dégradation des terres, les inondations et la pollution, en plus de la concurrence pour les ressources extractives, peuvent exacerber directement les tensions et conduire à l’éclatement de conflits, comme c’est le cas pour les problèmes d’épuisement des ressources comme la déforestation, l’érosion des sols et la désertification », a signalé Mme Andersen.
Selon le PNUE, les préoccupations du public concernant le ciblage et l’utilisation de l’environnement lors d’affrontements ont atteint leur apogée pendant la guerre du Vietnam, où l’emploi de l’herbicide toxique Agent orange a entraîné une déforestation et une contamination massives.
Le tollé international qui en a résulté a entraîné la création de deux nouveaux instruments juridiques internationaux : la Convention sur l’interdiction d’utiliser des techniques de modification de l’environnement à des fins militaires ou toutes autres fins hostiles en 1976 et un amendement aux Conventions de Genève, qui réglementent la conduite de la guerre, un an plus tard.
Le PNUE a rappelé que la pollution importante causée par la destruction intentionnelle de puits de pétrole au Koweït pendant la guerre du Golfe de 1991 avait suscité de nouveaux appels au renforcement de la protection juridique de l’environnement en temps de guerre.
Depuis lors, la dévastation s’est poursuivie. Par exemple, le bombardement de dizaines de sites industriels lors du conflit du Kosovo en 1999 a entraîné une contamination chimique toxique.
Plus récemment, les militants de Daesh ont mis le feu à des puits de pétrole qu’ils détenaient lorsqu’ils se sont retirés de régions d’Irak, libérant ce que le PNUE décrit comme un « mélange toxique » de gaz et autres composants dans l’air.