ActualitésL’oléiculture, première essence arboricole dans la région Marrakech-Safi

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10 Déc

L’oléiculture, première essence arboricole dans la région Marrakech-Safi

Propos recueillis par : Samir LOTFY

Marrakech – La culture de l’olivier au niveau de la région Marrakech-Safi se veut une activité phare, en ce sens qu’elle est « la première essence arboricole » dans cette partie du territoire national, a indiqué le Directeur régional de l’Agriculture de Marrakech-Safi, M. Abdelaziz Bousraref.

« Cette importance de l’oléiculture apparait à travers la place de choix qu’occupe la région Marrakech-Safi à l’échelle nationale en arrivant au 2ème rang, avec 24% en termes de production et 20% de la superficie oléicole nationale », a relevé M. Bousraref dans un entretien accordé à la MAP, notant que la région couvre aussi quelque 52% des exportations nationales des conserves d’olives.

Et de poursuivre que la région Marrakech-Safi occupe la première place en ce qui concerne les exportations des olives de table. « Nous sommes également connus par la qualité supérieure de l’huile et de la conserve d’olives avec, au niveau régional, quelque 510 unités de valorisation et de trituration de l’huile d’olive et 23 unités de conserve d’olives », s’est-il félicité.

Sur le plan socioéconomique, la filière oléicole au niveau régional, occupe quelque 144.000 agriculteurs, dont la majorité répartis en petites exploitations, outre le fait qu’elle génère, environ 2.3 milliards de DH de valeur ajoutée et permet la création de 14 millions de journées de travail par an en amont et en aval, a précisé M. Bousraref.

Interrogé, par ailleurs, sur les efforts et actions menés dans le cadre du Plan Maroc Vert pour développer la filière oléicole, M. Bousraref a relevé qu’un intérêt particulier a été accordé à l’oléiculture en tant que filière valorisant les conditions pédoclimatiques de la région.

Il s’agit d’une culture résiliente aux changements climatiques et au déficit pluviométrique comme en témoigne la production enregistrée au titre de la campagne agricole 2019-2020, évaluée à quelque 283.000 tonnes contre seulement, 223.000 tonnes durant la campagne agricole précédente, avec une augmentation de 27%, et ce malgré la sécheresse et la faiblesse des précipitations et des ressources hydriques dédiées à l’irrigation.

Ces résultats, a expliqué M. Bousraref, sont dus pour l’essentiel à l’entrée en production des jeunes plantations et des rendements importants enregistrés au niveau des périmètres irrigués, notamment chez les exploitations disposant de complément d’irrigation à partir de la nappe phréatique en plus du phénomène d’alternance qui caractérise l’olivier.

C’est dire que l’oléiculture permet à la région Marrakech-Safi de se positionner parmi les meilleures régions en termes de qualité, a-t-il rappelé.

Et de poursuivre que dans le cadre du Plan Maroc Vert, il a été procédé au développement de l’huile d’olive extra-vierge grâce à des projets d’investissement privé (Pilier I) soit quelque 32 projets réalisés durant toute la période du Plan Maroc Vert et 34 projets de l’agriculture solidaire (Pilier II), c’est à dire des projets « clé en main » pour les petits agriculteurs.

Une dizaine d’unités modernes de valorisation et de trituration de l’olive ont été également créées dans le cadre du Plan Maroc Vert, a-t-il relevé, faisant savoir que le montant total des investissements engagés s’élève à 2,5 milliards de DH.

Et M. Bousraref de faire remarquer que ces investissements ont eu pour effet de permettre l’émergence d’exploitations modernes ayant impacté de manière très positive les performances de l’oléiculture au niveau régional en termes de rendement et de qualité.

« Tout cela fait que la région de Marrakech- Safi a commencé à exporter l’huile d’olive extra-vierge vers l’étranger, soit 10% du volume total exporté à l’échelle nationale », a-t-il précisé.

Ces performances, a poursuivi le responsable régional, se sont traduites également par une extension nette des plantations oléicoles sur une superficie de 71.300 ha pour arriver à un total de 245.000 ha en 2020, contre 173. 650 ha en 2008, soit une augmentation de +41%.

L’aval de la filière a également bénéficié d’importants investissements dans le cadre du Plan Agricole Régional, à même de permettre à la région de disposer de 510 unités de trituration des olives et de 23 conserveries.

Il est à noter que l’oléiculture au niveau de la région Marrakech-Safi c’est aussi « la reconnaissance de deux Appellations d’Origine Protégée (AOP): l’huile d’olive « Tyout Chiadma » et « Aghmat Aylane », ainsi qu’une indication géographique (IGP) : « IGP huile d’olive Amizmiz ».

S’agissant des mesures prises dans le cadre des efforts visant à enrayer la propagation de la pandémie du nouveau coronavirus (Covid-19), M. Bousraref a rappelé le contexte particulier que traverse le Royaume cette année, notant que pour ce qui est du secteur agricole au niveau de la région Marrakech-Safi, une panoplie de mesures importantes ont été adoptées, discutées et communiquées par le département de l’Agriculture.

Dans ce sens, il a fait part de la mobilisation exemplaire et permanente de l’ensemble des services déconcentrés du Département de l’Agriculture au niveau de la Région de Marrakech-Safi afin de sensibiliser de manière continue les agriculteurs, les exploitations et les unités de valorisation, de l’impératif d’observer scrupuleusement le protocole sanitaire en vigueur, outre l’élaboration et la distribution au profit des agriculteurs de guides pratiques de prévention contre la Covid-19.

L’effort a porté aussi sur l’organisation d’une série de campagnes de sensibilisation et de communication directe ou à distance avec les agriculteurs, les opérateurs et les professionnels agricoles pour les initier aux gestes barrières à respecter scrupuleusement afin d’endiguer la propagation de la pandémie, a fait savoir le DRA, se félicitant que la récolte a démarré en octobre dernier, et que la trituration de l’huile d’olive, la production des conserves d’olives et l’activité agricole en général, se poursuivent dans d’excellentes conditions.

Sur les perspectives de la filière oléicole au niveau régional, M. Bousraref s’est dit convaincu que l’avenir de l’oléiculture ne sera que « prometteur », sachant qu’il s’agit de la première filière arboricole dans cette partie du territoire national, et montre un degré élevé d’adaptation aux changements climatiques, en valorisant au mieux les faibles précipitations et disponibilités en eau.

« La filière oléicole jouit d’un intérêt particulier dans le cadre de la nouvelle stratégie agricole « Generation Green » en cours de déclinaison au niveau régional », a dit M. Bousraref, faisant remarquer que les services déconcentrés du Département de l’Agriculture au niveau de la région Marrakech-Safi sont en train de traduire cette stratégie en un plan agricole régional.

Ainsi, « une attention particulière sera accordée au ciblage des actions dans la mesure où on va orienter l’extension des superficies au niveau des zones caractérisées par une pluviométrie suffisante, au niveau des zones qui disposent des eaux d’irrigation afin de pérenniser cette filière et d’améliorer sa productivité, son rendement ainsi que sa compétitivité », a-t-il expliqué.

Comme axe important c’est aussi l’aval de la filière qui va bénéficier d’une importance particulière dans le cadre de la nouvelle stratégie « Generation Green » en termes de mise à niveau des unités de production, d’amélioration de la qualité et d’augmentation du volume des exportations, a-t-il conclu.

Il est à noter que ces performances remarquables de la filière oléicole sont l’aboutissement du grand travail accompli par tous les services du Ministère de l’Agriculture dans la Région, pour promouvoir ce secteur, notamment à travers l’accompagnement, la sensibilisation et la formation des oléiculteurs, tout en insistant sur la nécessité d’accorder une importance cruciale à la qualité des produits.

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