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17 Déc

Lutte contre les changements climatiques: le Maroc est sur le bon chemin (ambassadeur de l’UE pour le climat)

Propos recueillis par Adil Zaari Jabiri.

Bruxelles – Le Maroc est sur le bon chemin en matière de contribution aux efforts mondiaux dans le combat contre les changements climatiques, a souligné Marc Vanheukelen, premier ambassadeur de l’Union européenne (UE) pour le climat.

«Nous considérons le Maroc comme un très bon élève de la classe. Le Maroc est pour nous et pourrait encore le devenir plus, un pays phare surtout pour le continent africain», a estimé M. Vanheukelen dans une interview à la MAP et à la chaîne TV M24 à l’occasion du 5ème anniversaire de l’Accord de Paris.

«Votre pays a bien compris les enjeux environnementaux et économiques du combat contre les changements climatiques. Il a joué un rôle important proactif dans les débats internationaux, en organisant par exemple deux cop des 25 qui ont déjà eu lieu », a affirmé l’ambassadeur européen, dont la mission est de convaincre les partenaires étrangers de s’engager dans le combat contre le changement climatique.

Il a souligné que le Royaume est également «un précurseur en matière des énergies renouvelables», notant que le pays s’est fixé des objectifs ambitieux pour 2030 et qu’il est «sur le bon chemin».

S’exprimant sur les perspectives du partenariat avec l’UE dans ces domaines, comme souligné dans la déclaration conjointe adoptée à l’occasion de la 14ème session du Conseil d’Association en juin 2019, M. Vanheukelen a indiqué que le Maroc pourrait devenir un grand partenaire de l’Europe et un grand acteur en matière d’énergies renouvelables également dans le développement futur de l’hydrogène.

«Le Royaume a déjà avec l’Espagne une liaison d’électricité. Vous êtes un exportateur de l’électricité vers l’Union européenne. Je crois que ceci pourrait se développer encore davantage et un partenariat en matière de développement durable entre le Maroc et l’Union européenne pourrait bien se dessiner», a-t-il précisé.

M. Vanheukelen a fait remarquer qu’il y a naturellement encore de grandes tâches à accomplir, mais «les deux partenaires partagent beaucoup d’ambitions ».

Et d’ajouter qu’«il faut mettre en commun les expériences et les savoir-faire. Comme ça l’Europe et le Maroc pourront avoir une collaboration gagnant-gagnant».

S’agissant de l’atteinte des objectifs climatiques par les Etats membres de l’UE, l’ambassadeur européen a rappelé que le sommet européen de la semaine dernière a permis la mise en place d’une stratégie pour arriver à une réduction d’au moins de 55 % des émissions des gaz à effet de serre d’ici à 2030.

Il s’agit d’un pas extrêmement important pour l’Europe dans la réalisation de l’objectif à plus long terme de 2050 qui est de devenir le premier continent climatiquement neutre, a-t-il relevé.

Il a ajouté que l’UE adoptera une loi climatique contraignante dotée d’un mécanisme d’ajustement automatique tous les cinq ans, ainsi qu’une série de propositions législatives concrètes dans une panoplie de domaines justement pour arriver à cet objectif de 2030, notamment des révisions législatives en matière de rénovation des bâtiments, une plus grande part des énergies renouvelables dans la production d’électricité, une percée du transport basé sur les véhicules à émission zéro etc.

L’ambassadeur européen a également expliqué que 30 % du budget de la relance post-Covid-19 sera consacré à des programmes qui ont un lien étroit avec le changement climatique.

Expliquant le rôle de la diplomatie climatique européenne, dont il a la charge, il a affirmé que l’Union européenne est certes à l’avant-garde du combat contre le changement climatique, mais finalement elle ne représente qu’entre 8 et 9 % des émissions globales.

«Même si l’Union européenne fait le nécessaire et devient neutre en termes d’émissions en 2050 comme prévu dans les objectifs, nous n’allons pas sauver la planète seuls. Il faut que les autres grands émetteurs significatifs contribuent et augmentent leurs efforts. Ceci requiert une démarche généralisée vers les autres. C’est justement le rôle de la diplomatie climatique », a-t-il ajouté.

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