Les huiles essentielles, une thérapie alternative qui n’est pas sans risques
-Par Sarah Belabbes-
Tanger – Réputées pour leurs multiples vertus, les huiles essentielles ont connu un fort engouement, depuis la propagation de la pandémie du nouveau coronavirus (Covid-19), mais leur utilisation n’est pas sans risques.
En diffusion, sur la peau ou en inhalation, les huiles essentielles sont utilisées à diverses fins thérapeutiques, que ce soit pour soulager les maux de tête, lutter contre l’insomnie ou encore prévenir contre les infections hivernales.
Le Maroc, l’un des principaux pays producteurs d’huiles essentielles (HE) et d’extraits aromatiques (EA), a une grande tradition dans la distillation de plantes aromatiques, et surtout les plantes à parfums.
Selon les données du département de l’Agriculture, le Royaume compte environ 4.500 espèces vasculaires et produit 52.000 tonnes de plantes et 5.000 tonnes d’huiles essentielles. De ce fait, il est considéré comme l’un des centres de diversité génétique le plus important pour plusieurs espèces.
Contrairement à l’huile végétale, les huiles essentielles sont obtenues par distillation, a expliqué dans une déclaration à la MAP, Yasmina Homrani, docteur en pharmacie, attirant l’attention sur la nécessité d’éviter tout contact direct de cette composante avec la peau, et ce afin d’éviter des irritations ou une toxicité.
Étant lipophile, l’huile essentielle doit être impérativement mélangée avec une huile végétale, pour éviter les irritations voire les brûlures, a insisté Dr. Homrani.
La mise en bouteille de ces huiles doit se faire exclusivement dans des flacons en verre opaque brun ou bleu, pour les préserver de la lumière et de l’oxygène.
Mais est ce qu’elles peuvent lutter contre les virus? A cette question Dr. Homrani a affirmé que les huiles essentielles n’empêchent pas de contracter le virus et de le guérir. Elles peuvent néanmoins atténuer certains symptômes et favoriser une guérison plus rapide.
Parmi les huiles essentielles les plus prises sur le marché, on retient, entre autres, la lavande, la menthe poivrée, l’arbre de thé ou encore de la Ravintsara.
Selon Mme Homrani, une forte demande a été observée au cours des derniers mois sur l’huile essentielle du Ravintsara, qui est utilisée par prévention contre la grippe saisonnière, à la faveur de ses propriétés anti-virales qui stimulent le système immunitaire.
Quant à l’huile essentielle de menthe poivrée, connue pour ses bienfaits sur le système digestif, elle est utilisée en quelques goûtes à l’intérieur du poignet, comme analgésique contre les douleurs articulaires et musculaires, et soulage également les maux de tête et migraines, a-t-elle poursuivi.
S’agissant de l’huile essentielle de lavande, elle est efficace pour les brûlures et aide à réduire le stress et l’anxiété, en plus d’être cicatrisante, tandis que l’huile essentielle de l’arbre de thé, antibactérienne et antivirale, constitue un incontournable pour les problèmes de la peau, notamment l’acné.
Malgré que l’efficacité de ces huiles a été prouvée pendant des années, mais leur utilisation n’est cependant pas sans risques.
« L’utilisation des huiles essentielles est déconseillée chez l’enfant de moins de 5 ans, la femme enceinte ou allaitante, les personnes âgées ou souffrant de pathologies chroniques », a prévenu Dr. Homrani, notant qu’il peut y avoir des irritations ou réactions allergiques pour la femme enceinte, des effets tératogènes ou abortifs, étant donné leur concentration.
Leur qualité est impactée par plusieurs critères, notamment l’origine géographique de la plante, car la composition des huiles essentielles peut fortement varier selon l’environnement dans lequel la plante a poussé avant sa récolte, a-t-elle précisé.
« Les huiles essentielles enferment des substances souvent très puissantes, même à très faibles doses. Et par conséquent elles ne doivent pas être utilisées sans connaissances préalables », a-t-elle conclu.
Malgré leurs effets thérapeutiques indéniables, il est, sans nul doute, important de se rappeler qu’avant chaque utilisation, il est nécessaire de demander l’avis d’un spécialiste.