« One Planet Summit » devra impulser un élan politique mondial à la protection de la nature
Paris- Le « One Planet Summit », une plateforme d’engagements pour relever le défi du changement climatique, se tient lundi à Paris, pour impulser un élan politique à la protection de la nature et placer le climat et la nature au centre d’une relance mondiale plus vertueuse.
Pour sa quatrième édition, le sommet initié par le président français Emmanuel Macron rassemblera, principalement par visioconférence en raison de la crise sanitaire, chefs d’Etat, leaders d’organisations internationales, du secteur économique et d’ONG pour discuter d’un sujet crucial à l’échelle mondiale: la protection de la biodiversité.
Le sommet sera marqué par les interventions d’une trentaine de personnalités, Parmi elles, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, le président de la Banque mondiale David Malpass, le prince Charles, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, la chancelière allemande Angela Merkel, les Premier ministres britannique Boris Johnson et canadien Justin Trudeau, le président du Costa Rica Carlos Alvarado, la présidente de la BCE Christine Lagarde et le patron de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Chacun devrait présenter des initiatives ou prendre des engagements concrets autour des quatre thèmes de la conférence: protection des écosystèmes terrestres et marins; promotion de l’agro-écologie; mobilisation des financements; lien entre déforestation, préservation des espèces et santé humaine.
« La crise liée à l’épidémie de Covid-19 nous conforte dans nos convictions : nous devons construire une société et une économie plus résilientes et plus vertueuses pour mieux absorber les chocs externes, qu’ils soient sanitaires ou écologiques », soulignent de leur côté les organisateurs dans une note de présentation du Sommet.
« Face à l’urgence climatique et à la dégradation de la biodiversité, l’engagement des seuls décideurs politiques ne suffit pas. Le changement de paradigme nécessaire dans tous les secteurs doit passer par l’intégration des critères climatiques et environnementaux au cœur des modèles économiques. Les partenariats multi-acteurs – ou coalitions One Planet – sont donc fondamentaux afin de casser les silos et mettre en œuvre la transition bas-carbone », affirme-t-on.
Ainsi, « pour engager un changement d’échelle dans la transition écologique, le One Planet Summit promeut les solutions en faveur de l’environnement et du climat allant de pair avec l’emploi, l’innovation et la création d’opportunités économiques pour tous ».
En convoquant ce Sommet, une initiative du Président Emmanuel Macron, la France espère « faire converger les enjeux climatiques et la préservation des écosystèmes, » explique une source à l’Elysée, citée par les médias de l’hexagone.
Car face aux épidémies comme au réchauffement, « la préservation de la biodiversité est quelque part notre assurance vie collective ». Or, la diplomatie verte a pris du retard, avec une quasi année blanche en 2020 avec le report à l’automne 2021 du congrès de l’Union internationale de conservation de la nature et de la COP26, a indiqué la même source, soulignant que le « One Planet » ambitionne de « participer à la construction de la mobilisation » pour réussir cette séquence diplomatique en « montrant qu’il est possible d’agir pour la préservation de la planète, de la biodiversité, de façon très concrète ».
Ainsi, concernant la protection des écosystèmes, le sommet veut relancer la « Coalition de la haute ambition pour la nature » – chapeautée par la France, la Grande-Bretagne et le Costa Rica -, avec pour objectif d’y intégrer une cinquantaine de pays, chacun s’engageant à placer 30% de son territoire en espaces protégés.
Sur la question des financements en faveur de la biodiversité, il ambitionne de porter une coalition visant à consacrer 30% des financements publics en faveur du climat à des « solutions basées sur la nature ». La création d’une alliance d’investisseurs privés pourrait également être annoncée.
Dans le domaine de l’agro-écologie, divers projets devraient être annoncés. Le « One Planet » sera également précédé d’un forum de l’investissement consacré au programme de « Grande muraille verte » de l’Union africaine, qui vise à lutter contre la désertification autour du Sahara. Forum qui a pour objectif d’obtenir des engagements atteignant au total 10 milliards de dollars. Un dispositif de suivi doit également être mis en place.
Sur le dossier lien entre biodiversité et santé, le « One Planet » doit notamment lancer une alliance de recherche sur la « prévention de l’émergence de zoonoses » (Prezode), visant à fédérer divers programmes existants.
Le premier One Planet Summit s’est tenu le 12 décembre 2017, deux ans après l’adoption de l’Accord de Paris sur le climat et a rassemblé plus de 4000 personnes autour d’une tribune de leaders du monde politique, du secteur privé, d’organisations internationales, d’organismes financiers, de fondations, d’ONG et de citoyens.
Ce sommet a été porté par le Président français Emmanuel Macron, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, et Jim Kim, président du groupe Banque mondiale, sur la base d’un constat clair : l’atteinte des objectifs de l’Accord de Paris nécessite davantage d’engagement, plus de décisions concrètes et une mobilisation conjointe de tous les acteurs de la vie publique et du monde économique.
Depuis, chaque édition, sommet ou événement régional, est l’occasion de rassembler de nombreux décideurs de tous horizons afin d’identifier et d’accélérer des initiatives transformationnelles et le financement de solutions en faveur du climat, de la biodiversité et des océans.
Depuis le premier One Planet, une trentaine de coalitions et d’initiatives très concrètes ont vu le jour ou sont passées à l’échelle opérationnelle.