L’imagerie satellite pour cartographier le récif corallien peu profond
New-York -Pour mieux comprendre les mystères des océans du monde, une équipe de scientifiques utilise l’imagerie satellite pour cartographier, avec un niveau de détail sans précédent, l’un des écosystèmes sous-marins les plus emblématiques de la planète : le récif corallien peu profond.
Les chercheurs font partie du projet Allen Coral Atlas, dirigé par Vulcan, une organisation philanthropique créée par le co-fondateur défunt de Microsoft, Paul Allen. Le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) travaille en collaboration avec Vulcan pour renforcer les capacités des praticiens, des gestionnaires et des décideurs des récifs coralliens du monde entier, en particulier dans les pays en développement, sur la manière d’utiliser le nouvel Atlas.
« L’Atlas a pour but d’améliorer notre compréhension des systèmes de nos récifs coralliens et à conduire de meilleures politiques fondées sur des preuves pour protéger les coraux », explique Chuck Cooper, Directeur général des relations gouvernementales et communautaires chez Vulcan.
Les récifs coralliens abritent un quart de toutes les espèces marines et fournissent de la nourriture, des moyens de subsistance, de la sécurité et des loisirs à au moins un milliard de personnes, mais la pollution, la surpêche et les vagues de chaleur dues au changement climatique menacent leur existence.
La plupart des récifs coralliens ne sont pas encore cartographiés. Les scientifiques s’efforcent de surveiller en temps réel la biodiversité de ces mondes sous-marins afin de les protéger et de les restaurer. En outre, ils veulent identifier les parcelles de corail qui sont naturellement plus résistantes au changement climatique. Ces « refuges » pourraient avoir des secrets pour apprendre comment atténuer l’impact du réchauffement des mers sur les récifs coralliens.
L’atlas, accessible au public, utilise la technologie des satellites pour créer des images à haute résolution des coraux qui sont ensuite traitées pour obtenir des cartes détaillées. Ces cartes présentent des caractéristiques qui permettront aux scientifiques et à la communauté de la conservation de comparer la santé des récifs coralliens au fil du temps et de comprendre les pressions auxquelles ils sont soumis.
L’atlas fournira des données de base pour surveiller les événements de blanchiment des récifs coralliens et d’autres changements à court terme, des preuves pour informer l’élaboration des politiques et des données scientifiques probantes pour capter l’intérêt du public sur la situation critique des coraux.
Le blanchiment se produit lorsque de minuscules animaux -qui sécrètent du carbonate de calcium pour se protéger – sont stressés par des facteurs tels que l’eau chaude ou la pollution. En conséquence, ils expulsent les algues symbiotiques microscopiques appelées zooxanthelles, qui résident dans leurs tissus. Les coraux deviennent alors d’un blanc fantomatique ; ils sont ‘blanchis’.
« Notre objectif est de rendre la restauration et la protection de la conservation beaucoup plus facile, abordable et rapide pour tous les défenseurs de la nature dans le monde », explique Paulina Gerstner, responsable du programme Allen Coral Atlas.
« Face à l’inaction, les récifs coralliens vont bientôt disparaître », affirme Leticia Carvalho, Coordinatrice de la branche « Eau douce et marine » du PNUE. « L’humanité doit agir avec une urgence fondée sur des preuves pour une gestion et une protection efficaces des écosystèmes afin de changer la trajectoire ».