Climat: l’adaptation et la résilience sont un impératif moral, économique et social (SG de l’ONU)
Nations Unies (New York)- Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé, lundi, les gouvernements à prendre les mesures nécessaires pour rendre la planète plus résiliente aux conséquences du changement climatique, estimant que la pandémie de Covid-19 a rappelé que l’humanité ne peut pas se permettre d’ignorer les risques connus et qu’elle doit prendre davantage conscience de l’importance de la résilience.
« Les perturbations climatiques sont un risque dont nous sommes bien conscients. La science n’a jamais été aussi claire. Nous sommes confrontés à une urgence climatique », a déclaré M. Guterres lors du Sommet sur l’adaptation au climat organisé virtuellement par les Pays-Bas.
« Nous assistons déjà à des extrêmes climatiques et à une volatilité sans précédent, affectant les vies et les moyens de subsistance sur tous les continents », a-t-il dit.
Selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM), plus de 11.000 catastrophes dues aux conditions météorologiques, au climat et aux risques liés à l’eau ont eu lieu au cours des 50 dernières années, pour un coût de 3.600 milliards de dollars. Les phénomènes météorologiques extrêmes et les aléas climatiques ont également tué plus de 410.000 personnes au cours de la dernière décennie, la grande majorité dans les pays à revenu faible et de la tranche inférieure des pays à revenu intermédiaire.
« Nous avons besoin de milliards de dollars des contribuables pour financer la reprise après la pandémie de Covid-19 pour relancer l’avenir à faible émission de carbone et à haute résilience dont nous avons besoin », a insisté M. Guterres.
« Mais la reprise ne peut pas uniquement concerner le monde développé. Nous devons étendre la fourniture de liquidités et d’instruments d’allégement de la dette aux pays en développement et à revenu intermédiaire qui n’ont pas les ressources nécessaires pour relancer leur économie de manière durable et inclusive », a-t-il expliqué.
Il a énuméré cinq priorités pour l’adaptation au climat, à savoir que les pays donateurs et les banques de développement doivent augmenter considérablement le volume et la prévisibilité de leurs financements pour l’adaptation et la résilience, que toutes les allocations budgétaires et décisions d’investissement doivent être résilientes au changement climatique et que les instruments financiers pour répondre aux catastrophes soient accrus.
Le chef de l’ONU a souligné également l’impératif de l’accès au financement, en particulier pour les plus vulnérables, et que les initiatives régionales d’adaptation et de résilience soient soutenues.
« Aujourd’hui, une personne sur trois n’est toujours pas suffisamment couverte par les systèmes d’alerte précoce, et les premières approches tenant compte des risques ne sont pas à l’échelle requise », a constaté M. Guterres.
Selon la Commission mondiale sur l’adaptation, un avertissement de seulement 24 heures concernant une tempête ou une vague de chaleur à venir peut réduire de 30% les dégâts qui en résultent.
Le chef de l’ONU a émis l’espoir que le Sommet sur l’adaptation au climat contribuera à la percée nécessaire à réaliser en matière d’adaptation et de résilience et qu’elle conduira à des résultats ambitieux lors la COP 26, la prochaine conférence des Nations Unies sur le climat qui doit avoir lieu à Glasgow, au Royaume-Uni, en novembre.