Une étude internationale souligne la fragilité de l’équilibre en eau dans le sud-est marocain
Errachidia – Une étude qui vient de paraitre dans le journal international « Water » met clairement en évidence et de manière détaillée la fragilité de l’équilibre en eau dans la région du sud-est marocain qui est déjà en situation de stress hydrique.
Résultat d’un projet de collaboration internationale entre l’Université Moulay Ismail, à travers la Faculté des sciences et techniques (FST) d’Errachidia, l’Université de Poitiers et le CNRS (France), cette étude pointe également la problème de la qualité des eaux souterraines utilisées comme eau potable et pour l’irrigation.
Un communiqué de la Faculté des sciences et techniques d’Errachidia précise que cette étude a été réalisée dans le cadre d’une recherche menée par Fatima Abdelfadel, du Département de géologie à la FST, dans le cadre de ce projet de collaboration internationale.
La même source rappelle que « très peu d’études détaillées sur la prévision de la ressource en eau ont été menées dans le sud-est marocain, alors que les activités sociales et économiques de cette région sont en grande partie dépendantes des eaux souterraines ».
L’étude publiée dans le journal international « Water » montre que « dans leur grande majorité, les eaux de surface n’atteignent pas les nappes souterraines suite à une intense évaporation », sachant que ces eaux constituent l’essentiel de la ressource en eau disponible et utilisable pour couvrir l’ensemble des besoins des populations dans la région.
« La conséquence majeure de ce phénomène est la rareté en eau, qui pourrait à terme impacter gravement les principales activités économiques et qui rend d’autant plus nécessaire la mise en place d’une gestion raisonnée » de cette ressource vitale, note le communiqué.
Les résultats de cette étude et des études à venir devraient servir à orienter les décisions sur la gestion de l’eau dans toutes les zones sous stress hydrique, afin d’éviter les crises qui se profilent, estime la même source.
Le second volet important de ce travail concerne la qualité des eaux utilisables par la population.
« Dans la région, les eaux potables sont globalement de bonne qualité, mais de nombreux ouvrages fournissent des eaux saumâtres (non potables), lorsqu’elles ont traversé des couches riches en sels », fait savoir la recherche.
Au Maroc, pour des raisons économiques le recours aux eaux souterraines s’est ainsi considérablement accentué dans plusieurs régions parmi lesquelles celle du sud marocain.
« Cependant, l’évolution accélérée des besoins, la multiplicité des usagers (agriculture, eau potable, industries) conduisent de plus en plus à une exploitation déséquilibrée des aquifères et à leur dégradation tant quantitative que qualitative », révèle l’étude.
Les conséquences directes de ces multiples contraintes sont matérialisées par la baisse, parfois dramatique, des niveaux d’eau des nappes et la dégradation (salinisation) des nappes souterraines, fait savoir la même source.
Cette étude « pionnière » ouvre la voie, pour la première fois, à l’évaluation préalable de la disponibilité en eau, associée à une gestion durable en quantité et en qualité de cette ressource.
Ce préalable est devenu de nos jours impérieux. Il constitue un défi de taille est l’un des principaux enjeux mondiaux en matière de gestion des ressources naturelles.