Le Parlement européen en faveur d’une taxe carbone sur certaines importations de l’UE
Bruxelles – Les députés européens, réunis en plénière à Bruxelles, ont adopté mercredi une résolution visant à imposer une taxe carbone sur certaines importations issues de pays moins ambitieux en matière de climat, « dans le but de relever l’ambition mondiale en matière de climat ».
Cette résolution, qui porte sur un mécanisme européen d’ajustement des émissions de carbone aux frontières compatible avec l’Organisation mondiale du commerce (OMC), souligne que l’ambition accrue de l’UE en matière de changement climatique ne doit pas aboutir à des ‘‘fuites de carbone’’, car les efforts climatiques « ne seront pas récompensés si la production de l’UE est délocalisée dans des pays tiers aux règles moins ambitieuses en matière d’émissions ».
Les députés européens soutiennent donc l’imposition d’une tarification du carbone sur certains biens importés depuis des pays tiers, si ces pays ne sont pas assez ambitieux en matière de lutte contre le changement climatique.
« Cela créerait des conditions équitables au niveau mondial et permettrait d’inciter les industries européennes et non-européennes à décarboner, conformément aux objectifs de l’accord de Paris », affirment les eurodéputés.
Les eurodéputés européens soulignent que ce mécanisme devrait être compatible avec l’OMC et « ne pas être utilisé à mauvais escient comme un outil visant à renforcer le protectionnisme ».
Par ailleurs, notent-ils, les recettes générées devraient être utilisées dans le cadre d’un panier de recettes propres, pour renforcer le soutien aux objectifs du pacte vert dans le cadre du budget de l’UE.
Le nouveau mécanisme d’ajustement des émissions de carbone aux frontières devrait faire partie d’une stratégie industrielle européenne plus large et couvrir toutes les importations de produits couverts par le système d’échange des quotas d’émission de l’UE (SEQE-UE), selon les eurodéputés. Ils ajoutent que dès 2023, suite à une étude d’impact, ledit mécanisme devrait couvrir le secteur énergétique et les secteurs à forte intensité énergétique tels que ceux du ciment, de l’acier, de l’aluminium, du raffinage de pétrole, du papier, du verre, des produits chimiques et des engrais, qui continuent de bénéficier de quotas gratuits en quantités importantes et représentent encore 94% des émissions industrielles de l’UE.