ActualitésLa naturopathie, un mot contre les maux!

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26 Mar

La naturopathie, un mot contre les maux!

Par Hajar EL FAKER

Rabat – Bien plus qu’un traitement à base d’agents naturels, la naturopathie est avant tout une manière de vivre, un bien-être qui passe par un corps sain au quotidien et un art qui vise à appréhender l’Homme dans sa globalité en vue de le maintenir dans une santé parfaite.

Reconnue par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) comme étant la 3ème médecine traditionnelle, aux côtés de la médecine traditionnelle Chinoise et de la médecine Ayurvédique (qui repose sur l’harmonie entre le corps et l’esprit), la naturopathie est une médecine holistique, qui prend en considération tous les aspects de la personne et cherche à agir, non pas sur le symptôme, mais sur la cause.

Cette pratique à mille et une vertus, qui propose des remèdes naturels pour différents maux et maladies, connait en effet un essor rapide ces dernières années et tend à s’imposer dans le paysage des médecines non conventionnelles.

« Il s’agit en effet d’une discipline qui englobe plusieurs branches dont le but est de traiter l’être humain avec des méthodes naturelles et qui ont en commun l’analyse de la situation du patient en le considérant dans sa globalité et en respectant ses émotions et son terrain. C’est donc un système holistique, c’est-à-dire que les docteurs en Naturopathie (ou NDs), comme les médecins naturopathes (NMDs), explorent le corps, l’âme et l’esprit de la personne pour la comprendre et la traiter », a expliqué à la MAP, la gynécologue obstétricienne, Halima Hamada.

Elle a, dans ce sens, fait savoir que parmi ses branches figurent de manière non exhaustive : l’homéopathie, l’acupuncture, la micronutrition, l’aromathérapie, les fleurs de Bach, l’iridologie, l’auriculothérapie, l’apithérapie, le cupping (ou thérapie de ventouse), la phytothérapie, la sophrologie, l’ostéopathie, la chiropraxie, la médecine ayurvédique, l’hypnose, l’eurythmie et le yoga, etc.

Pour ce spécialiste qui pratique la gynécologie depuis 2000, le recours à la naturopathie s’avère nécessaire dans plusieurs situations de gynécologie-obstétrique comme dans les troubles du cycle où l’usage prolongé des hormones pourrait exposer à des thromboses où à la récidive de la symptomatologie dès leur arrêt.

Elle a, à cet égard, cité l’exemple des bouffées de chaleur chez la femme ménopausée où le traitement hormonal substitutif n’est pas dénué de risques et doit être réservé au cas par cas et avec une surveillance, outre les leucorrhées chroniques où le traitement conventionnel donne une amélioration mais sans empêcher la récidive, en plus des femmes enceintes et en post-partum qui présentent parfois des troubles psychiques nécessitant un soutien médical sans risque de nuire au fœtus ou au nouveau-né par un médicament souvent contrindiqué en cette période.

« En tant que praticiens, on peut se trouver coincés devant ces cas, d’où la nécessité de trouver d’autres alternatives tout en ayant en arrière-pensée le principe de Primum non Nocere qui veut dire : en premier ne pas nuire et qui doit être présent à l’esprit devant chaque patiente », a insisté la spécialiste.

Sur les raisons qui l’ont motivé à recourir à cette pratique, Dr. Hamada a confié qu’en plus des formations de base qu’elle a reçues à la Faculté de médecine et de pharmacie de Rabat, elle détient un diplôme d’homéopathe de la même faculté et elle a eu l’opportunité d’étudier l’acupuncture à l’Institut international d’acupuncture de Pékin.

Cette maman de trois enfants a également révélé que son histoire avec les médecines naturopathiques remonte à la maladie de son deuxième enfant qui était hospitalisé en réanimation à l’âge de 2 mois à cause d’une bronchiolite sévère.

« Il s’en était sorti mais sans rémission complète et avec la nécessité de prendre 7 médicaments par jour, vous pouvez imaginer les contraintes avec toutes ces prises pour un tel âge ! », a-t-elle dit, expliquant qu' »entretemps, il y avait une formation sur le cupping (communément connu par Hijama) et comme il s’agit d’une thérapeutique conseillée par notre prophète Sidna Mohammed, je l’ai suivie sans hésitation ».

« Grâce à cette formation, j’ai appliqué une ventouse sèche sur la zone immunitaire du thymus de mon enfant pendant cinq minutes, trois jours successifs. A ma grande surprise la guérison a été spectaculaire, ce qui m’avait permis d’arrêter rapidement les médicaments (corticoïdes, antibiotiques, bêta-mimétiques par inhalation…) », se rappelle la spécialiste, faisant observer que « cet évènement était suffisant « pour me pousser à étudier la thérapie du cupping, l’homéopathie et plusieurs autres disciplines naturopathiques pour en faire bénéficier mes patientes ».

Interrogée sur le fait si l’on peut se soigner uniquement avec l’alimentation, plantes et remèdes naturels et si l’on peut se passer des médicaments, la gynécologue obstétricienne a tenu à enlever toute ambiguïté à ce sujet. Toutes les médecines se complètent pour sortir le meilleur protocole thérapeutique adapté à chaque cas : c’est le principe même de la médecine intégrative, très développé en Suisse et en Allemagne, et qui désigne le recours simultané à la médecine conventionnelle et aux médecines alternatives (non conventionnelles) dans le suivi d’un patient.

« C’est ce qui permettra cette approche globale de l’humain puisque les organes ne fonctionnent pas isolément mais selon une parfaite harmonie, le physique peut s’affecter par le mal de l’âme et vice-versa », a-t-elle dit.

Mettant en avant l’importance de la complémentarité entre médecine conventionnelle et médecines non conventionnelles, la spécialiste fait observer qu’en Europe, le métier de naturopathe a une longue tradition et constitue une part importante de l’offre sanitaire, appelant à l’impératif d’intégrer la médecine intégrative dans la formation des professionnels de la santé au Maroc.

« Au Royaume, la naturopathie, telle qu’elle est enseignée dans les universités des pays occidentaux, n’a pas encore atteint des niveaux valables et n’est pas codifiée », fait-elle remarquer. Et d’ajouter: Il existe plusieurs écoles de naturopathie privées qui livrent cet enseignement aboutissant à la formation de naturopathes, pas nécessairement médecins, mais qui ont des connaissances basiques en anatomie et physiologie humaine.

La naturopathie a donc pour mission de prévenir les maladies, de conserver la santé, ou de l’optimiser par un mode de vie plus sain, contribuant ainsi à la promotion d’une santé globale et durable, qui ne se substitue jamais à la médecine conventionnelle mais la complète.

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