France : l’Assemblée nationale entame l’examen d’un projet de loi Climat fustigé par les ONGs environnementales
Paris – L’Assemblée nationale française entame, ce lundi, l’examen d’un projet de loi Climat, fustigé par les ONGs de défense de l’environnement pour son « manque d’ambition ».
Issue en partie des travaux de la Convention citoyenne pour le climat, la loi « Climat et résilience » rendra « crédible » l’atteinte de l’objectif de réduction de 40% des émissions de gaz à effet de serre en 2030 par rapport à 1990, affirme le gouvernement.
Composé de 65 articles, ce projet de loi reprend six grands thèmes (consommer, produire et travailler, se déplacer, se loger, se nourrir, renforcer la protection judiciaire de l’environnement) sur lesquels ont travaillé pendant neuf mois les 150 citoyens tirés au sort de la Convention Citoyenne sur le Climat (CCC), une initiative présentée par le Président Emmanuel Macron comme l’une des réponses au « grand débat national » né de la crise des « Gilets jaunes ».
Le texte reflète près de la moitié des 149 propositions de la Convention citoyenne formulées en faveur du climat.
Mais les associations de défense de l’environnement et une partie de la classe politique y compris au sein de la Majorité présidentielle, jugent le texte en deçà des objectifs climatiques de la France.
Dans le viseur des ONG environnementales: la réglementation de la publicité qui « ne concerne que les énergies fossiles (et pas tous les produits polluants) », la limitation des vols intérieurs en avion « sur des distances plus courtes que prévu » ou encore la responsabilité climat des grandes entreprises qui « n’est pas du tout contraignante ».
Les associations environnementales ne sont pas les seules à fustiger ce projet de loi. Plus de 230 personnalités politiques de l’opposition ont signé récemment une tribune dans laquelle elles dénoncent un texte qui n’est pas, selon elles, à la hauteur de l’urgence et se mobilisent pour appeler à « une vraie loi climat ».
Dimanche, plusieurs manifestations ont été organisées en France pour réclamer des mesures plus ambitieuses pour le climat.
Ces « marches pour le climat », à l’appel d’ONGs environnementales et de membres de la Convention Citoyenne pour le climat, ont rassemblé plusieurs milliers de personnes, 110.000 selon les organisateurs, 44.000 selon le ministère de l’Intérieur.
Elles visaient à mettre la pression sur l’exécutif pour revoir sa copie, et alerter l’opinion publique sur un projet jugé en deçà des ambitions climatiques de la France.
Les associations environnementales ont prévu une « manifestation sanction » après le vote solennel en avril, si la loi climat était adoptée en l’état.