Climat : 2021, une année « charnière » pour l’avenir de l’humanité
Nations-Unies (New York) – A l’occasion de la présentation lundi du rapport annuel de l’organisation météorologique mondiale (OMM) sur « l’état du climat mondial », le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a estimé que l’année 2021 est une année « charnière » pour l’avenir de l’humanité, affirmant que ce doit être l’année de l’action pour le climat.
« Ce rapport montre que nous n’avons pas de temps à perdre. C’est un rapport extrêmement alarmant. Il doit être lu par tous les dirigeants et décideurs du monde », a tranché M. Guterres, lors d’une conférence de presse virtuelle conjointe avec le patron de l’OMM.
Selon le chef de l’ONU, 2020 a été « une année sans précédent pour les hommes et la planète ». « Elle a été dominée par la pandémie COVID-19. Mais ce rapport montre que 2020 a également été une autre année sans précédent de catastrophes météorologiques et climatiques extrêmes ».
Pour M. Guterres, la cause est « claire » : « Changement climatique anthropique, perturbation climatique causée par les activités humaines, les décisions humaines et la folie humaine. Les effets sont désastreux ».
« Les données de ce rapport devraient nous alarmer tous. L’année 2020 était 1,2 degrés Celsius plus chaude que l’époque préindustrielle. Nous nous rapprochons dangereusement de la limite de 1,5 degré Celsius fixée par la communauté scientifique », s’est inquiété le Secrétaire général.
« Nous sommes au bord du gouffre. Les six années depuis 2015 ont été les plus chaudes jamais enregistrées », s’est-il encore alarmé.
A cet égard, Antonio Guterres a souligné que le défi de la communauté international était clair. « Pour éviter les pires impacts du changement climatique, la science nous dit que nous devons limiter l’élévation de la température mondiale à moins de 1,5 degré de la valeur de référence préindustrielle. Cela signifie réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre de 45 pour cent par rapport aux niveaux de 2010 d’ici 2030 et atteindre zéro émission nette d’ici 2050 ».
Mais pour le chef de l’ONU, le monde est « loin d’être sur la bonne voie ». Par conséquent, 2021 doit être l’année de l’action.
A ce propos, il a dit s’attendre à un certain nombre d’avancées « concrètes » avant la COP26 à Glasgow en novembre prochain.
« Premièrement, nous devons convenir d’une direction commune. Les Nations-Unies sont en train de construire une coalition mondiale vouée à zéro émission nette – pour couvrir tous les pays, villes, régions, entreprises et institutions financières », a-t-il précisé.
En deuxième lieu, les 10 prochaines années doivent être une décennie de transformation, a poursuivi le Secrétaire général, ajoutant que les pays doivent présenter de nouvelles NDC ambitieuses – les contributions déterminées au niveau national à l’Accord de Paris – qui sont leurs plans climatiques pour les 10 prochaines années.
« Troisièmement, nous avons besoin que ces engagements et ces plans soient étayés par des mesures concrètes immédiates. Les trillions de dollars dépensés pour le relèvement du COVID-19 doivent être alignés sur l’Accord de Paris et les objectifs de développement durable. Les subventions aux combustibles fossiles polluants doivent être réorientées vers les énergies renouvelables », a-t-il préconisé.
Pour le chef de l’ONU, cela est « nécessaire pour protéger nos sociétés des événements météorologiques et climatiques désastreux qui sont là pour durer ».
« C’est vraiment une année charnière pour l’avenir de l’humanité. Ce rapport montre que nous n’avons pas de temps à perdre », a-t-il conclu.