France: Plus de la moitié des espèces menacées d’extinction ne sont pas directement protégées (UICN)
Paris- Plus de la moitié des espèces menacées d’extinction en France ne sont pas directement protégées, selon une nouvelle analyse du comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), relayée vendredi par les médias de l’hexagone.
Dans son analyse, le comité français de l’UICN a croisé pour la première fois deux bases de données à savoir la liste rouge des espèces menacées en France, qui évalue le risque d’extinction de la faune et de la flore, et l’Inventaire national du patrimoine naturel sur le statut de protection.
Ce croisement a révélé que plus de 56 % des 2 857 espèces menacées d’extinction, soit 1.610 espèces, ne sont inscrites dans aucun arrêté de protection, qui sont des textes qui définissent, pour chaque espèce concernée, une série d’interdictions telles que la destruction d’individus ou de nids, la collecte de plantes, la vente de spécimens ou la dégradation d’habitats.
Le niveau de protection est très variable selon les groupes et les régions, note l’analyse, ajoutant que ces divergences s’expliquent notamment par un manque d’attention porté à certains végétaux et animaux.
« Des espèces, telles que les animaux marins, les mollusques, les araignées ou les plantes, sont beaucoup moins étudiées que d’autres. Le retard des politiques publiques est aussi lié à ce retard de connaissances », souligne Florian Kirchner, responsable du programme espèces du comité français de l’UICN, qui a coordonné cette analyse.
Pointant l’ancienneté de certains arrêtés sur la protection des espèces menacées, l’UICN propose notamment d’étendre la couverture de ces textes de protection à toutes les espèces menacées, ainsi qu’aux espèces quasi menacées particulièrement vulnérables, de remettre à jour ces textes réglementaires d’ici à 2026 et de donner la priorité à la protection des habitats plutôt que les individus.