Plaidoyer pour des infrastructures hydrauliques fiables et une gestion responsable de l’eau en Afrique australe

Durban (Afrique du Sud) – Dans le paysage aride de l’Afrique australe, où l’eau est une ressource précieuse et où la sécheresse a causé des ravages, l’importance d’infrastructures hydrauliques fiables et de solutions innovantes ne peut être surestimée, ont indiqué des participants à la conférence biennale de l’Institut d’eau d’Afrique australe, tenue à Durban (600 km de Pretoria).

D’emblée, les conférenciers ont mis en exergue l’importance de collaborer entre les secteurs public et privé, d’impliquer les parties prenantes dès les premières étapes de la planification, de partager les connaissances et les meilleures pratiques, d’établir un système de surveillance de l’eau en ligne et d’aider les citoyens à prendre conscience de la valeur de l’eau.

Trois piliers ont été mis en avant lors de ce rassemblement, à savoir la collaboration, l’amélioration des performances et une responsabilisation rigoureuse. «Nous devons changer radicalement notre approche de l’eau et de l’assainissement», préconisent-ils.

Ils estiment aussi que la collaboration est absolument essentielle pour remédier à la fragmentation des dispositifs de gouvernance, la gestion de l’eau étant répartie entre plusieurs entités.

Intervenant lors du panel sur «Les sources d’eau conventionnelles : eaux souterraines et eaux de surface», Harrison Pienaar, chef d’un groupe de recherche pour une utilisation intelligente de l’eau, a expliqué que si l’innovation technologique est un outil commercial permettant d’améliorer la prestation de services et l’efficacité, il est tout aussi important de fournir un soutien opérationnel, de gestion et technique au sein de l’industrie, pour bien maîtriser les bases.

«La prise de décision basée sur les données devrait devenir la norme, associée à une amélioration continue des technologies et des méthodologies pour optimiser le traitement et la distribution de l’eau», soutient-il.

D’autres intervenants s’accordent à dire que les ressources en eau ne peuvent être gérées efficacement que si leur disponibilité et leur qualité peuvent être déterminées et c’est là que la collecte de données de qualité est essentielle. Si les données collectées auprès de plusieurs institutions pouvaient être intégrées dans un référentiel national centralisé de données, cela guiderait la prise de décision en matière de gestion de l’eau, soutiennent-ils.

Donnant l’exemple de l’Afrique du Sud, ils soulignent que l’un des défis les plus urgents auxquels sont confrontées les infrastructures hydrauliques du pays est la perte annuelle de millions de litres d’eau en raison de canalisations dégradées qui ont dépassé leur durée de vie naturelle.

Des milliers de Sud-africains sont à ce jour affectés par une pénurie d’eau d’une ampleur sans précédent dans la plus grande ville du pays, Johannesburg. Le suivi de l’utilisation de l’eau par les municipalités a révélé que 40 % de l’eau de Johannesburg est gaspillée en raison de fuites, notamment de ruptures de canalisations.

«Il est impératif que les infrastructures hydrauliques favorisent la conservation de l’eau et le développement durable», soulignent les experts.