Le Zimbabwe confronté à une sécheresse des eaux souterraines (rapport)
Harare – Le Zimbabwe traverse actuellement sa pire sécheresse depuis des années et le pays est exposé à un risque élevé de sécheresse des eaux souterraines, révèle le dernier rapport du Groupe de la Banque mondiale, publié jeudi.
Le rapport, intitulé «Climate Risk Country Profile», dresse un tableau sombre des secteurs clés du Zimbabwe tels que l’agriculture, l’eau, la foresterie et l’énergie, en raison des effets dévastateurs du changement climatique et de la sécheresse, qui laissent plus de cinq millions de citoyens dans un besoin urgent d’aide alimentaire.
«Le pourcentage de la population exposée à un risque très élevé de sécheresse des eaux souterraines pourrait passer de 32 % à 86 % sans mesures d’adaptation aux effets du changement climatique», souligne le document, notant que la diminution des précipitations dans le pays aura un impact négatif sur la disponibilité des eaux souterraines.
Le secteur de l’énergie est également affecté par le changement climatique, dont les effets vont de la modification de la demande énergétique pour le chauffage et la climatisation, à la modification de la composition et des technologies de l’approvisionnement énergétique, en passant par la nécessité de prendre des mesures d’adaptation pour réduire les risques liés au climat, explique la même source.
«La hausse des températures réduira probablement la demande énergétique pour le chauffage, tout en augmentant la demande énergétique pour le refroidissement résidentiel et commercial», peut-on lire dans le rapport.
Dans le secteur forestier, le changement climatique est susceptible d’influencer la plantation d’écosystèmes forestiers et l’étendue de ces écosystèmes. «Le changement climatique aura potentiellement une influence sur la composition des espèces de plantation des écosystèmes et sur l’étendue des écosystèmes forestiers, ainsi que sur le volume et la densité des espèces, les caractéristiques de la biodiversité et la fréquence des incendies de forêt», souligne la Banque mondiale.
Elle ajoute que la majorité de l’agriculture est pluviale, ce qui rend le secteur très vulnérable aux impacts du changement climatique, en particulier à la variabilité des précipitations et aux catastrophes naturelles induites par le climat.
Le Zimbabwe a revu à la baisse à 2 % ses prévisions de croissance économique pour 2024, contre 3,5 % prévus précédemment, en raison d’une sécheresse prolongée provoquée par le phénomène naturel «El Niño», a indiqué le ministère des Finances.
La sécheresse avait affecté la production agricole et le pays s’attend à importer 1,4 million de tonnes métriques de céréales, a précisé le ministère, notant que le gouvernement prévoyait que la production de maïs de base chuterait de 72 % au cours de la saison 2024.
Ce pays d’Afrique australe enregistre une hausse des cas de malnutrition, alors que les pénuries alimentaires s’aggravent en raison de la grave sécheresse actuelle causée par le phénomène El Niño. Le gouvernement zimbabwéen estime que plus de 7,7 millions de personnes souffrent de la faim et auront besoin d’une aide alimentaire jusqu’en mars 2025.