Le Maroc, un engagement aux multiples facettes en faveur du climat
ES: Mohamed Achraf LAARAJ.
Bakou – Dans un monde en proie aux effets pernicieux du changement climatique, les écosystèmes, déjà sur le fil du rasoir, subissent un effritement sans précédent au milieu des appels soutenus pour repenser les activités humaines.
Sans surprise, les signes de ce dérèglement n’ont jamais été aussi inexorables. La montée vertigineuse des températures, la fonte des glaces, les tempêtes cataclysmiques, l’érosion de la biodiversité…tout un faisceau de conséquences qui en disent long sur le sort d’une planète saisie par les affres de la crise climatique.
Conscient de l’urgence impérieuse des défis posés par ce phénomène, le Maroc s’est résolument engagé sur la voie d’une transition écologique ambitieuse, alliant développement économique et responsabilité environnementale.
Face à une réalité climatique marquée par la sécheresse, la raréfaction des ressources en eau et la fréquence croissante des vagues de chaleur, le Royaume a fait le choix de transformer ces défis en opportunités.
Outre la constitution de 2011 qui établit les instruments d’une gouvernance démocratique, condition du développement durable, le Maroc s’est doté d’un arsenal juridique solide qui fixe le cadre réglementaire global dans lequel les politiques publiques doivent s’inscrire.
En se tournant vers les énergies renouvelables, le Maroc ambitionne non seulement de garantir son indépendance énergétique, mais également de se positionner comme un modèle régional en matière de durabilité. La centrale solaire Noor à Ouarzazate en est l’illustration probante qui incarne une vision à la fois pragmatique et ambitieuse.
Il en va de même pour d’autres sources d’énergie propre, puisque le Maroc mise également sur le développement des parcs éoliens, comme celui de Tarfaya, le plus grand du continent africain, avec une capacité de production de 300 MW. Cette démarche a valu au Royaume une intégration des énergies renouvelables dans son mix énergétique, et une réduction de sa dépendance aux énergies fossiles.
Plus concrètement, selon la stratégie nationale de la transition énergétique, le Maroc a pour objectif d’atteindre 52 % du mix énergétique d’origine renouvelable d’ici 2030 et de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 45,5%.
A cela s’ajoutent la gestion durable des ressources hydriques, l’agriculture résiliente, et la protection des zones côtières, à travers lesquelles le Maroc entend protéger son environnement tout en consolidant sa souveraineté alimentaire et énergétique.
Ainsi, le Royaume porte une attention particulière à la préservation des écosystèmes fragiles par des actions de reboisement et de gestion des bassins versants, dont la toile de fond est la lutte contre l’érosion des sols et la désertification.
Adoptée lors du Conseil des Ministres tenu le 25 juin 2017 sous la présidence de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, la Stratégie Nationale de Développement Durable (SNDD) s’avère une feuille de route de référence visant la consolidation de l’ensemble des politiques publiques en matière de développement durable et la mise en œuvre des fondements d’une économie verte et inclusive à l’horizon 2030.
A cet égard, le Maroc s’active notamment pour le renforcement de la gouvernance du développement durable, la transition vers une économie verte, l’amélioration de la gestion des ressources naturelles et la préservation de la biodiversité.
Pour ce qui est de la qualité de l’air, un Programme National de l’Air (PNAir) pour la période 2018-2030 a été élaboré, avec comme ligne de mire le renforcement des initiatives déjà lancées pour la prévention et la réduction des émissions atmosphériques émanant de sources fixes et mobiles.
D’autre part, les initiatives menées par le Royaume afin de lutter contre le changement climatique se sont vues consolidées par le lancement sous l’impulsion de SM le Roi Mohammed VI de la stratégie Génération Green 2020-2030, traçant la voie d’une agriculture plus performante, durable et résiliente.
Cette nouvelle vision, qui succède au Plan Maroc Vert (PMV) lancé en 2008, repose sur deux piliers essentiels, à savoir l’élément humain et la pérennité du développement agricole, dans le but de faire face au changement climatique.
Sur le plan international, le Maroc s’érige comme un acteur central. Dans cette dynamique, le Royaume a organisé en 2016 à Marrakech la 22è Conférence des Parties à la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique (COP22) qui a été marquée par une série d’engagements pour la mise en œuvre de l’Accord de Paris, et couronnée par l’adoption de la proclamation de Marrakech pour l’Action en faveur du climat et du Développement Durable.
La COP22 a signé un tournant décisif dans la diplomatie climatique du Royaume. En effet, cette distinction dénote l’engagement sans faille du Maroc et son rôle de catalyseur dans la mise en œuvre des accords internationaux.
Et vu que l’engagement du Maroc s’inscrit dans la durée, il avait signé la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) en 1992, l’a ratifiée en 1995 et a abrité en 2001 la COP 7, qui a permis l’opérationnalisation du Protocole de Kyoto.
La COP29, qui se tient du 11 au 22 novembre à Bakou en Azerbaïdjan, sera l’occasion idoine pour multiplier les actions afin de faire face aux menaces galopantes liées au changement climatique.
Cet événement planétaire réunit des responsables gouvernementaux, des experts et des représentants de la société civile afin de proposer des solutions concrètes en phase avec les transformations climatiques.
La Conférence sera également un moment clé pour les pays qui présenteront leurs plans d’action nationaux pour le climat dans le cadre de l’accord de Paris, en vue de limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C, réduire les impacts sur les écosystèmes et promouvoir les objectifs de développement durable.