Président de la COP22: Les mécanismes actuels de la finance climat ne permettent pas encore aux villes d’accéder aux ressources suffisantes pour faire face aux défis climatiques
Marrakech, Les mécanismes actuels de la finance climat ne permettent pas encore aux villes d’accéder aux ressources suffisantes pour faire face aux défis climatiques, a affirmé lundi, à Marrakech, le président de la COP22 , Salaheddine Mezouar.
« Seul 9 pc du budget des grandes banques est consacré au financement de projets climatiques locaux et l’adaptation ne représente que 30 pc de cette enveloppe », a-t-il ajouté dans une allocution lue en son nom par le responsable du pôle société civile de la COP22, Driss El Yazami à l’ouverture du Sommet des Elus locaux et régionaux pour le climat.
M. Mezouar a souligné que le financement de la mutation durable des territoires, en particulier en Afrique, représente un point stratégique dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord de Paris et des Objectifs de développement durable.
Après avoir souligné que les villes représentent 70 pc des émissions de CO2 mondiales alors que les villes africaines sont les victimes du changement climatique et n’émettent que 5,5 pc des émissions de CO2 mais subissent les affres du changement climatique avec une grande vulnérabilité aux phénomènes extrêmes, M. Mezouar a appelé à une action rapide pour les villes des pays du Sud et les villes africaines.
Il a dans ce cadre, plaidé pour une coopération entre pays développés et pays du Sud et entre pays du Sud pour promouvoir le développent durable dans les régions.
M. Mezouar a aussi lancé un appel pour que les acteurs locaux territoriaux assument la responsabilité et se placent à l’avant-garde de l’effort mondial pour le climat.
Il a en outre, défini les priorités telles que la présidence marocaine les voit. Il s’agit du renforcement du champs d’action des collectivités territoriales à travers la mise en œuvre de modèles de gouvernance adaptées, de projets structurants et de programmes climatiques ambitieux ainsi que la mise en place d’infrastructures appropriées.
Il s’agit aussi de l’identification d’opportunités, à fort potentiel et la mobilisation des ressources y compris des ressources innovantes, la mise en place dans le cadre d’une démarche participative, d’une plateforme de projets et de programmes en faveur du climat, soutenue par des fonds dédiés et la promotion de la coopération décentralisée impliquant les acteurs du Nord et du Sud.
Organisé par l’Association marocaine des présidents des conseils communaux (AMPCC) et l’Association des régions du Maroc (ARM), en partenariat avec de grands réseaux internationaux de gouvernements locaux et régionaux, ce sommet se tient autour du thème « Financer la mutation durable des territoires ».
Après la première édition tenue en décembre 2015 à Paris, cette édition s’inscrit dans la continuité de la mobilisation pour l’action et l’impact des gouvernements locaux et régionaux et s’ouvre pour la première fois aux acteurs régionaux, avec un large focus sur les territoires africains.
Elle se positionne ainsi sur une thématique nouvelle à savoir la Finance Climat des territoires, sujet essentiel pour contribuer au financement de l’action locale en faveur du climat.
Labellisé COP22, ce sommet regroupe de nombreux élus locaux et régionaux, ainsi que de nombreux acteurs du secteur privé, et des représentants de réseaux internationaux pour partager leurs expertises.
Plusieurs thématiques seront traitées lors de cette rencontre, notamment : » Gouvernements locaux et régionaux, comme champions de la mise en œuvre de l’Accord de Paris », « Pour une finance climat au service des territoires », « Gouvernements locaux et régionaux, acteurs et promoteurs de la définition, mise en œuvre et convergence des agendas internationaux » et « Financer la résilience des territoires et le bien vivre des populations : défis, besoins, opportunités et solutions ».