Bassin méditerranéen : Le PNUE alerte sur des dommages environnementaux irréversibles
Genève – L’augmentation des inégalités, la perte de biodiversité, l’impact croissant du changement climatique et la pression constante sur les ressources naturelles pourraient entraîner des dommages environnementaux irréversibles dans le bassin méditerranéen, a averti le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE).
La dégradation de l’environnement pourrait avoir des conséquences graves et durables sur la santé humaine et les moyens de subsistance dans la région si des mesures urgentes et résolues ne sont pas prises pour mettre un terme aux tendances actuelles, signale l’étude produite par le Plan Bleu, un centre d’activités régionales du Plan d’action pour la Méditerranée du PNUE.
Le rapport constate également que 15 % des décès en Méditerranée sont imputables à des facteurs environnementaux évitables, à l’instar des plus de 228.000 personnes qui, en 2016, sont mortes prématurément des suites d’une exposition à la pollution atmosphérique.
L’une des destinations touristiques les plus convoitées au monde (avec 360 millions d’arrivées en 2017) et parmi les voies de navigation les plus fréquentées, la région est polluée par environ 730 tonnes de déchets plastiques chaque jour.
Aussi la présence de plus de 1.000 espèces non indigènes constitue une menace pour la biodiversité et la région se réchauffe 20 % plus vite que la moyenne mondiale, souligne l’étude.
«En faisant la lumière sur les erreurs du passé, les conclusions du rapport peuvent guider une renaissance verte en Méditerranée », a déclaré Gaetano Leone, Coordinateur du Secrétariat de la Convention PNUE/PAM-Barcelone, à l’occasion de la publication du rapport État de l’environnement et du développement en Méditerranée.
« Nous pouvons stopper les tendances à la dégradation de l’environnement et sauver les acquis durement obtenus dans la mise en œuvre des Objectifs de développement durable (ODD) », a-t-il ajouté, appelant à s’engager « dès maintenant » sur des voies de développement plus vertes.
Avec un PIB sur la rive européenne en moyenne trois fois plus élevé que dans les pays du sud et de l’est de la Méditerranée, le rapport indique que la région, qui abrite plus de 512 millions de personnes, n’est pas en voie de réaliser les ODD d’ici 2030.
« L’avenir de la Méditerranée est en jeu. Ces derniers mois, le monde s’est interrogé sur ce que sera le monde de demain », a déclaré François Guerquin, Directeur du Plan Bleu, signalant que très peu de choses ont changé depuis la première édition du rapport en 2005.
« Si nous voulons protéger la Méditerranée pour les générations actuelles et futures, nous ne pouvons plus nous permettre de prendre des mesures au coup par coup. Nous devons nous engager dans des changements drastiques de notre relation avec la nature », a martelé M. Guerquin.