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05 Juil

Suisse : Début des discussions avec les exploitants des centrales nucléaires

Berne – La Confédération suisse a entamé des discussions avec les exploitants des centrales nucléaires au sujet d’une éventuelle prolongation de leur durée de vie, ont rapporté des médias locaux. Avec une durée fixée à 60 ans au lieu de 50, le pays serait moins dépendant des importations et aurait plus de temps pour développer des énergies alternatives.

Une porte-parole de l’Office fédéral de l’énergie (OFEN) a confirmé dimanche à l’agence de presse Keystone-ATS une information en ce sens de la NZZ am Sonntag. La Confédération souhaiterait connaître les plans des exploitants de centrales. Ceux-ci influencent en effet la vitesse à laquelle l’expansion de l’énergie hydraulique et solaire, par exemple, doit se faire, précise la même source.

L’exploitation d’une centrale nucléaire pendant 60 ans nécessite « des travaux préparatoires et des décisions entrepreneuriales précoces de la part des exploitants », a souligné la porte-parole. Par exemple, les exploitants pourraient devoir fournir des preuves supplémentaires de la sécurité des installations et réaliser des investissements.

Après la fermeture de la centrale de Mühleberg en 2019, quatre réacteurs sont encore en activité en Suisse. Leur durée de vie n’est pas limitée par la loi. Elles peuvent fonctionner aussi longtemps qu’elles sont sûres.

Les deux centrales de Beznau sont exploitées depuis respectivement 52 et 49 ans. Celle de Gösgen fonctionne depuis 42 ans et celle de Leibstadt (AG) depuis 37 ans.

Aucune nouvelle centrale ne peut être construite, a décidé le peuple suisse en 2017 en votant en faveur de la Stratégie énergétique 2050. Mais il faut réduire la consommation d’énergie, augmenter l’efficacité énergétique et promouvoir les énergies renouvelables.

Il reste cependant à voir si le remplacement progressif de l’énergie nucléaire nationale par des énergies alternatives fonctionnera sans problème, même avec les fluctuations saisonnières. Avec l’abandon de l’accord-cadre entre la Suisse et l’UE, l’importation d’électricité en cas d’éventuelle pénurie, et donc l’approvisionnement du pays, sont aussi devenus plus incertains.

En outre, les prix sur les bourses européennes de l’électricité ayant à nouveau augmenté ces dernières années, une période d’exploitation plus longue est devenue économiquement plus intéressante pour les exploitants de centrales nucléaires.

L’idée d’une durée de vie plus longue des réacteurs n’est pas nouvelle. En 2019, l’OFEN a élaboré des scénarios envisageant également 60 ans d’exploitation. Un rapport de synthèse de novembre 2020 sur les voies possibles pour sortir du nucléaire ne prévoyait toutefois que des durées de vie de 50 ans.

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