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18 Juil

Abdelghani Mida, un photographe épris de la faune sauvage du Maroc

Par Sanae ECHAHDI

Rabat- Quel plaisir d’entendre le Rossignol ou la Huppe chanter dans les bois, de contempler le Faucon Shaheen, le rapace le plus rapide du monde, perché sur une branche d’arbre, suivre les pas du loup doré, ou bien être témoin de rencontres amusantes avec l’Écureuil de Berbérie. La faune sauvage du Maroc recèle tellement de trésors qui n’ont pas encore révélé tous leurs secrets. Riche de sa biodiversité, notre pays n’a rien à envier aux contrées les plus exotiques de la planète.

C’est pour immortaliser les différentes espèces d’animaux endémiques du Maroc qu’Abdelghani Mida, un chasseur d’images, part en expédition assez souvent, braquant l’objectif sur cette biodiversité abondante que l’on ne prend pas nécessairement le temps de regarder.

Entre montagnes, prairies, forêts et déserts qui bourdonnent de vie, Abdelghani Mida, originaire de Taza, se déplace beaucoup, sans relâche. Il poursuit avec admiration ces créatures saisissantes de beauté, extrêmement agiles et parfois si rares, pour capturer des moments exceptionnels à l’aide de son téléobjectif professionnel de haute résolution pour une précision ultime.

Ce passionné de photographie depuis son jeune âge et amoureux de la nature a choisi de partager sa fascination pour la nature, et particulièrement pour la faune, via ses clichés et ses vidéos publiés sur les réseaux sociaux. Une véritable immersion dans l’univers sauvage, inconnu du Marocain lambda, qui pourrait ainsi découvrir une grande variété d’espèces de vertébrés et d’invertébrés et apprendre beaucoup de choses sur leur mode de vie et leur interaction avec leur environnement.

C’est au Parc National de Tazekka, situé dans la partie la plus septentrionale du Moyen Atlas, à proximité de la ville de Taza, et dans les régions avoisinantes que Mida a développé au fil des années son hobby. Offrant une grande diversité floristique et des habitats riches et variés pour différentes espèces animales, le Parc compte 29 espèces de mammifères dont 15 chiroptères, 63 espèces d’oiseaux dont 24 des migrateurs et 19 espèces d’amphibiens et de reptiles dont 6 amphibiens.

La passion de l’artiste photographe s’est renforcée au cours de ses balades dans ce sanctuaire situé sur un remarquable circuit touristique (76 Km) qui commence de la ville de Taza pour emprunter un chemin jalonné de merveilles et de curiosités naturelles.

« Je retrouve beaucoup de difficultés dans ma quête d’un cadrage parfait pour la prise d’images sans déranger les animaux sauvages. D’autre part, pour accéder aux reliefs abrupts, il faut avoir un corps bien bâti, une endurance et un mental d’acier pour pouvoir surmonter les conditions climatiques peu clémentes », a-t-il confié dans un entretien à la MAP.

« Aussi, faut-il suffisamment investir son temps et son argent », a souligné ce commerçant quadragénaire de forte corpulence, au visage radieux, qui consacre son temps libre à déambuler dans ce havre de paix et à scruter les espèces qui y élisent domicile, pour pouvoir présenter la faune sauvage dans toute sa splendeur et, partant, sensibiliser les gens à la nécessité de sa sauvegarde.

Son parcours est des plus anodins, mais son engagement est très inspirant puisqu’il nous montre que tout un chacun peut jouer un rôle important et contribuer par des moyens de bord à la préservation de la richesse naturelle de son pays et de toute la planète.

Et son ambition est claire: monter des archives photos et vidéos des animaux sauvages du Maroc. Un travail de fond qui exige patience, observation et professionnalisme et que M. Mida accomplit avec énergie et dévouement pour mettre en valeur la richesse de la faune sauvage au Maroc et alerter sur la fragilité de son écosystème.

Persévérant comme il est, ce Tazi aspire également à photographier des animaux considérés comme disparus du Parc national de Tazekka à l’instar de la panthère de Barbarie dont certains habitants de la région ont signalé avoir trouvé les traces.

Usant de techniques de camouflage (des tenues à enfiler imitant les couleurs de la nature) comme des feuilles ou des fougères, il se faufile agilement, matin comme nuit, peu importe la saison de l’année, dans des endroits improbables, au milieu des arbres ou par-dessus les rochers, pour approcher en catimini des animaux souvent craintifs de l’homme et sensibles à tout bruit.

Sur sa page Instagram ou son compte TikTok « moroccowild », Mida poste des photos relatant les détails de la vie paisible de ces bêtes dans leur milieu naturel et des vidéos mettant en scène des paysages où le Mouflon à manchette, le Singe magot, le Renard roux, le Pic épeiche, le Pic levaillant, la Tourterelle des bois, l’Aigle de Bonnelli et bien d’autres offrent un spectacle magique au coeur d’une luxuriante nature sauvage purement marocaine.

« Beaucoup de commentaires sur mes pages s’interrogent sur la véracité des clichés publiés et se demandent si ces espèces existent réellement au Maroc », a-t-il lancé avec un brin de désolation.

La vulgarisation du merveilleux monde animalier est une tâche que Mida poursuit sur sa chaîne YouTube « moroccowild » à travers des vidéos explorant l’univers fragile de ces créatures divinement belles qui vivent en sérénité loin des humains.

Pour ce photographe engagé, les réseaux sociaux et les galeries virtuelles sur lesquelles il publie constamment ses clichés « fascinants » restent le moyen le plus accessible pour faire entendre sa voix, à sa sa manière, et pour militer en faveur de la préservation des espèces endémiques de la faune sauvage qui résistent encore à la dégradation de leur milieu naturel.

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