Abeilles: trois questions à une responsable de l’ONSSA

Propos recueillis par Soumia AL ARKOUBI

Rabat – A l’occasion de la journée mondiale des abeilles, célébrée le 20 mai, la MAP a approché Dr. Asmaa Kamili, cheffe de la Division de la santé animale à l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) qui a démontré l’importance de cet insecte pour la biodiversité et la sécurité alimentaire.

Elle a aussi expliqué le « syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles » et proposé certaines mesures pour garantir une apiculture durable ?

1.Quelle est l’importance des abeilles pour la biodiversité et la sécurité alimentaire?

Le secteur apicole joue un rôle indéniable dans la biodiversité et les différentes chaînes de production agricoles. En effet, les abeilles (domestiques et sauvages) ont un rôle essentiel dans la pollinisation et jouent, de ce fait, un rôle économique et écologique très important dans la mesure où la survie de 80% des plantes à fleurs et la production de 35% de la nourriture dépendent directement des insectes pollinisateurs.

L’abeille domestique reste toutefois indispensable pour des besoins massifs et ponctuels de pollinisateurs dans certaines conditions. En effet, la pollinisation constitue une étape indispensable dans le processus de reproduction des plantes à fleurs pour leur régénération et leur adaptation aux changements climatiques.

2. On dit que les abeilles sont menacées d’extinction. Quels sont les facteurs qui engendrent cette menace ?

Le phénomène observé dans plusieurs pays de par le monde depuis plusieurs années est connu plutôt sous le nom de « disparition des abeilles » ou aussi « syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles ». Bien entendu, ce phénomène n’est pas sans impact sur la préservation de la biodiversité et compromet le développement de la filière apicole.

Les études et recherches effectuées dans plusieurs pays s’accordent à attribuer l’apparition de ce phénomène complexe à la coexistence de plusieurs facteurs interreliés. Il s’agit notamment des facteurs d’ordre climatique (tels que le retard des précipitations, l’augmentation des températures), d’ordre environnemental (comme l’insuffisance des ressources alimentaires nécessaires pour les abeilles, la qualité des pâturages, etc.), des facteurs liés à l’état de santé des ruchers et les moyens de prévention utilisés, ainsi que des facteurs en relation avec les pratiques de conduite des élevages apicoles.

3.Quels sont les moyens et solutions qui permettraient d’augmenter le taux de survie des abeilles et de garantir une apiculture durable ?

Généralement, afin de réduire l’impact de ce phénomène de disparition des abeilles sur le secteur apicole et maintenir la biodiversité, plusieurs mesures peuvent être mises en place notamment :

– L’amélioration de l’optimisation de la conduite sanitaire des ruchers, en particulier par un suivi et un encadrement sanitaire régulier;

– La maîtrise de la conduite technique notamment par l’application des bonnes pratiques apicoles et les mesures de biosécurité au sein des ruchers;

– Une bonne organisation de la transhumance des ruches pour une meilleure gestion des parcours et

– L’utilisation raisonnée et responsable des produits phytopharmaceutiques par les agriculteurs dans le respect de la réglementation en vigueur.