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30 Jan

Abidjan: Nezha El Ouafi met en exergue la politique du Maroc en matière de gestion des déchets

Abidjan – La secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Energie, des mines et du développement durable, chargée du développement durable, Nezha El Ouafi a décliné, mardi à Abidjan, les grands axes de la politique du Maroc en matière de gestion, de traitement et de valorisation des déchets, notamment dangereux.

Conscient des enjeux liés aux mouvements transfrontaliers des déchets dangereux, le Maroc a adhéré à plusieurs accords internationaux, notamment la Convention de Bâle que le Royaume a ratifiée en 1995 et qui vise particulièrement la protection de la santé et de l’environnement, a affirmé Mme El Ouafi à l’ouverture de la 2ème Conférence des Parties à la convention de Bamako (COP2) sur « l’interdiction d’importer en Afrique des déchets dangereux et sur le contrôle des mouvements transfrontaliers et la gestion des déchets dangereux produits en Afrique ».

Outre cette ratification, qui illustre la volonté du Maroc de contribuer à l’effort « global » visant à optimiser la gestion et l’élimination des déchets et à juguler leurs flux transfrontaliers, le Maroc a également entrepris une foultitude d’actions, a ajouté Mme El Ouafi.

Il s’agit, en l’occurrence, de la promulgation de la loi 28-00 sur la gestion des déchets et leur élimination qui intègre les dispositions de la convention de Bâle et surtout interdit l’importation des déchets dangereux.

Le Maroc a, en outre, renforcé le dispositif du contrôle par un décret sur la police de l’Environnement de même qu’il a ratifié le « ban amendment » qui interdit l’exportation des déchets dangereux des pays membres de l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE) en direction des pays non-OCDE.

Selon Mme El Ouafi, il a été procédé aussi au lancement d’un ambitieux Programme National de Valorisation des déchets qui entend la mise en place des « piliers » juridiques, techniques et financiers pour la réutilisation et la valorisation des déchets moyennant une série d’actions.

Il y a également lieu de citer la promotion d’une gestion intégrée et durable des déchets, l’organisation des filières de recyclage et de valorisation des déchets, la réduction du gaspillage des ressources naturelles et la minimisation des impacts des activités industrielles.

La secrétaire d’Etat a aussi évoqué la mise à niveau de l’industrie nationale en favorisant la transition vers l’économie verte, la promotion des investissements et la création des postes d’emploi en organisant, entre autres, le secteur informel.

En sus de l’ensemble de ces mesures et initiatives, plusieurs filières ont été lancées ou sont en cours de lancement, notamment celles relatives à la gestion sécurisée des polychlorobiphényles (PCB), au tri et valorisation des déchets ménagers, à la valorisation des batteries, pneus et huiles lubrifiantes usagés, à la valorisation des huiles alimentaires et des papiers carton usagés, outre des filières inhérentes à la valorisation des déchets des équipements électriques et électroniques (DEEE), des déchets de construction et démolition (DCD) et de valorisation des véhicules en fin de vie (VFV).

Concernant la participation du Maroc à cette 2ème Conférence, en qualité d’observateur, Mme El Ouafi a souligné qu’elle témoigne d’une volonté politique pour contribuer à la redynamisation de ce texte et renforcer la coopération ayant trait à la mise en œuvre des dispositions de cette Convention.

La secrétaire d’Etat a, dans ce cadre, « fait part de l’intérêt du Maroc pour adhérer à cette Convention », ajoutant que « le processus d’adhésion est déjà entamé et nous espérons faire bientôt partie de la convention ». Elle a également réitéré l’appui du Royaume au processus de mise en œuvre de cette Convention.

Sur un autre registre, Mme El Ouafi a relevé qu’au cours de la dernière décennie, le développement industriel a induit une croissance considérable des déchets dangereux et par conséquent un développement sans précédent des mouvements transfrontaliers de ces déchets.

Malgré les efforts déployés, a-t-elle fait observer, les pays en développement continuent à subir les effets néfastes de ces mouvements, des millions de tonnes de déchets dangereux traversant encore les frontières chaque année.

Selon elle, la lutte contre ces mouvements est un enjeu multidimensionnel qui demeure suspendu à une coopération réelle entre les pays de la région.

Elle a ajouté que la mise en place d’un instrument régional « qui répond à nos préoccupations y compris celles qui ne sont pas prises en compte dans la Convention de Bâle, est un jalon important pour protéger la santé et l’environnement de nos populations ».

C’est dans ce sens, a-t-elle dit, que la convention de Bamako constitue une opportunité pour interdire totalement l’importation des déchets dangereux dans la continent.

Pour sa part, la ministre ivoirienne de la de salubrité, de l’environnement et du développement durable, Anne-désirée Ouloto, a souligné que la Convention de Bamako a pour objectif de protéger la santé des populations et l’environnement des pays d’Afrique, vis-à- vis des effets néfastes des déchets dangereux en provenance d’autres pays.

Elle vise aussi à améliorer et à assurer la gestion « écologiquement rationnelle » des déchets dangereux, ainsi que la coopération entre les Etats africains impliqués.

De ce fait, a poursuivi la responsable ivoirienne, cette convention se veut un outil important et précieux qui marque la volonté des Africains de protéger leur santé et leur environnement.

La Convention de Bamako compte, à ce jour, 29 signataires et 25 parties qui sont les suivantes : le Bénin, le Burkina Faso, le Burundi, le Cameroun, les Comores, le Congo, la Côte d’Ivoire, la République démocratique du Congo, l’Egypte, l’Ethiopie, le Gabon, la Gambie, la Libye, le Mali , l’Ile Maurice, le Mozambique, le Niger, le Sénégal, le Soudan, la Tanzanie, le Tchad, le Togo, la Tunisie, l’Ouganda et le Zimbabwe.

Au cours de cette 2ème Conférence, qui se tient du 30 janvier au 1er février sous l’égide du Programme des Nations-Unies pour l’environnement (PNUE), les participants examineront les dispositions inhérentes à la coopération et à la coordination dans le cadre de la Convention de Bamako.

Ils discuteront également du budget et du plan de travail pour la période 2017-2020 et valideront les résultats des consultations entreprises dans le cadre d’une Déclaration finale.

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