Addis-Abeba: Mise en œuvre de la stratégie nationale pour la croissance verte

Addis-Abeba – La stratégie nationale pour la croissance verte, qui alloue 30 pc des terres aux espaces verts, a été mise en œuvre dans la capitale éthiopienne, indique-t-on auprès de l’Autorité de protection de l’environnement de l’Administration d’Addis-Abeba.

Selon le Directeur général de l’Autorité, Tsegaye Gebremariam, cité par des médias locaux, la stratégie est actuellement mise en œuvre dans des districts comme Lideta, l’un des dix districts d’Addis-Abeba (centre-ouest).

Approuvée en 2016, cette stratégie a fixé un ratio 40-30-30, soit 40 pc des terrains pour les bâtiments, 30 pc pour les espaces verts et 30 pc pour le développement des infrastructures dans chaque ville du pays, a-t-il expliqué.

Et d’ajouter que l’exigence d’évaluation d’impact environnemental pour la construction est déjà en place depuis 2016, notant que l’évaluation de l’impact sur l’environnement de 385 projets a été acceptée alors que 7 projets ont été rejetés.

Les stratégies écologiques de planification urbaine sont d’une importance cruciale pour un développement urbain viable et durable, selon Solomon Benti, conférencier et planificateur environnemental à l’Institut éthiopien d’architecture, de construction et de développement urbain (EiABC, Ethiopian Institute of Architecture, Building Construction and City Development).

L’urbanisation non planifiée conduit à la dégradation de l’environnement, à la pollution, à l’épuisement des ressources en eaux de surface et en eaux souterraines et à l’utilisation excessive des matériaux naturels disponibles, a-t-il estimé, soulignant que les espaces verts diminuent en raison de l’urbanisation non planifiée.

« En raison de l’absence d’espaces verts dans les villes, les gens souffrent du stress », a-t-il averti, affirmant que la gestion planifiée des terres urbaines et l’application d’un contrôle strict, des approches proactives de développement urbain, une meilleure coordination des gouvernements fédéral, régionaux et locaux revêtent une importance cruciale pour mener des programmes de développement urbain.

Puisque l’urbanisation est encore à son stade précoce en Ethiopie, elle pourrait être contrôlée efficacement, a estimé de son côté Abebaw Alemayehu, spécialiste du développement urbain.

L’expert éthiopien a insisté sur l’importance de la planification urbaine avant l’urbanisation, notant que les constructions « imprévues » entraînent des problèmes de congestion, de pollution et de vie sociale « encombrée », « sans services sanitaires et de santé de base », ainsi que des logements « inadéquats ».

Et d’estimer qu’il est temps pour l’Ethiopie de gérer l’urbanisation car aucun pays au monde n’est devenu un pays à revenu intermédiaire sans urbanisation.

Avec le lancement d’une stratégie de croissance verte sur les 20 prochaines années, le gouvernement éthiopien veut hisser le pays parmi les nations « à revenu intermédiaire ».

Le plan prévoit également l’amélioration de l’agriculture et de l’élevage, le reboisement et la gestion efficace des forêts ou encore l’expansion de la production d’électricité et de transports économes en énergie.