Afrique subsaharienne: L’industrialisation tributaire du développement des réseaux électriques (Chercheur)

Casablanca, Le développement d’un secteur industriel solide en Afrique subsaharienne est tributaire de la mise en place d’un réseau électrique fiable pour répondre aux défis de l’urbanisation et de la croissance démographique, a souligné, Hugo Le Picard, chercheur au sein du Centre Énergie & Climat de l’Institut Français des Relations Internationales (IFRI).

La vétusté et la mauvaise gestion des réseaux électriques constituent des obstacles majeurs à l’industrialisation dans cette région, représentant un coût allant de 1% à 5% du PIB pour les économies subsahariennes, a expliqué M. Le Picard dans un podcast publié par le Policy Center for the New South (PCNS) sous le thème « expansion des énergies renouvelables et de l’industrialisation de l’Afrique ».

Pâtissant de coupures électriques récurrentes, plus de la moitié des entreprises subsahariennes estiment que l’accès à l’électricité est une contrainte majeure pour leurs affaires, a-t-il ajouté.

L’investissement dans ce domaine est très couteux, a poursuivi M. Le Picard, notant que l’action seule des institutions internationales de développement est insuffisante pour satisfaire les besoins en matière d’électrification, d’autant plus que les financements y afférents sont difficiles à mobiliser au regard du risque associé aux investissements dans ce secteur.

Par ailleurs, le chercheur a mis en exergue les défis de taille auxquels fait face le continent qui connait une importante croissance démographique, laquelle se traduit par des besoins en infrastructure et l’impératif d’assurer des emplois aux jeunes qui accèdent massivement au marché de travail.

L’industrie en tant que vecteur d’innovation et de pourvoyeur majeur d’emploi, pourrait contribuer à la réduction de la pauvreté et du chômage des jeunes, a-t-il relevé.

Le développement économique du continent, à sa vitesse actuelle, n’est pas en mesure de répondre aux besoins pressants de la population, a dit M. Le Picard, ajoutant que le secteur industriel permettrait de canaliser cette évolution démographique ainsi que l’urbanisation grandissante en Afrique.